Chapitre 3

644 21 20
                                    

- 6 juillet 2019, Emma-

Aujourd'hui est un grand jour pour toutes les équipes. C'est le début du Tour de France qui va durer trois semaines. Chaque équipe va vivre trois semaines intenses, pleines de surprises et énormément de fatigue. Je leur souhaite beaucoup de courage. Même moi je ne pourrai pas faire ce qu'ils vont faire. Entraînement non-stop, peu de repos, cela va être dur à supporter pour eux, mais je sais qu'ils vont tous y arriver. Je crois tous en eux même si je les connais très peu. Je crois surtout en mon équipe. Enfin, mon équipe entre guillemets. Ce n'est pas vraiment mon équipe, je fais juste partie du staff. Ce n'est pas grand-chose.

« Emma ! Vient ! » M'appelle un coéquipier dont je ne me souviens plus du prénom.

Ils sont tous en train de déjeuner de bonnes choses. Du pain, de la confiture, des céréales. Il faut bien prendre des forces. Je m'assieds à leur table mais décide de ne pas prendre de petit déjeuner. Je déteste manger dès le matin. Cela me dégoute.

« C'est quoi l'histoire avec Julian ? » Me demande celui dont le prénom m'est introuvable.

« Je me suis trompé de chambre. Et je l'ai trouvé nu, dans la salle de bain. Puis il a commencé à m'agresser et le ton est monté. C'est tout. » Je réponds.

Tout le monde semble subjugué par ce que je dis. Pourtant ce n'est pas un scoop.

« Il avait juste peur que tu sois une sorte de groupie, et que tu le prennes en photo à poil. Pour l'envoyer à toute la presse. » Dis Enric en mangeant son bol de céréales.

« Ce n'était pas une raison pour m'agresser comme il l'a fait. Je suis une personne comme les autres.

- Salut les mecs. »

Je me retourne et voit le fameux mec d'hier. Il est torse-nu, et porte un jogging noir, qui est très simple. Il prend un plateau et s'installe à côté d'Enric. Je crois qu'il ne m'a pas remarqué et c'est aussi bien comme ça.

« Du coup Emma, tu viens d'où ? » Me demande un autre des coéquipiers qui se nomme Kasper.

Julian lève la tête vers moi et soupire. Je vois que ça l'enchante que je sois ici. De toute façon, il va falloir qu'il s'y fasse car je suis ici pour un bon bout de temps.

« De Paris. Dans le 15ème arrondissement.

- Tu es vierge ? » Demande Enric.

Julian et toute la table se mettent à rire. Et moi aussi d'ailleurs. Il faut dire que je ne m'attendais pas à ce que l'on me pose cette question.

« Lui c'est Enric, soit le mec qui ne pense qu'avec sa bite. Il pose des questions parfois trop indiscrètes. » Ricane Kasper. « Excuse-le. »

« Pour répondre à ta question, je suis Gémeaux. » Dis-je en lui faisant un clin d'œil.

Grâce à ma phrase, tout le monde commence à se moquer d'Enric.

« Tu es née quand ?

- Le 11 juin 2000. Je viens de fêter mes 19 ans.

- Oh comme Julian ! » S'enjaille Enric.

Je regarde Julian et vois qu'il est complètement concentré sur son bol de céréales. Il ne m'aime pas, ça se voit comme le nez au milieu du visage. Juste parce que je suis rentré dans sa chambre. À un moment donné va falloir grandir !

« Heure des massages ! » Crie Patrick.

Et maintenant c'est à moi de jouer ! Je conduis les coureurs à leur bus puisque que c'est ici que se trouve la cabine de massage. Oui, dans un bus. Je trouve ça génial ! Leur bus est vraiment immense. Il y a également une douche.

J'ai hâte de pouvoir enfin exercer mes talents de masseuse, sans me vanter bien sûr. Le premier coureur, dénommé Maximiliano entre en premier. Et tous les coureurs défilent et semblent contents de leur massage. Vient au tour du dernier coureur, Julian. Il se déshabille puis s'allonge sur le ventre, sur le banc de massage.

Je secoue la crème puis m'en applique sur les mains et commence à masser le dos de Julian. Il a vraiment la peau douce.

« Je voulais m'excuser pour hier. D'avoir été désagréable avec toi.

- Et moi d'être entrée dans ta chambre. »

Il ne répond pas et se laisse masser. Je suis surprise de voir qu'il a une peau aussi douce.

« Ça serait con de commencer sur de mauvaises bases. » Dit-il en se levant.

Il me tend la main que je sers vivement.

« Julian Alaphilippe.

- Emma Valentin. »

Nous nous regardons droit dans les yeux. Mes yeux bleu océan sont plongés dans ses yeux marrons.

« En tout cas, tu masses très bien ! »

Il me fait un clin d'œil suivit d'un léger sourire. Je suis contente que nous repartions à zéro. Je pense que je n'aurai pas tenu les trois semaines ainsi. Maintenant, j'espère que des incidents ne vont pas se reproduire.

Afraid Où les histoires vivent. Découvrez maintenant