Chapitre 30

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-6 août 2019, Emma-

Des bras encerclant ma taille, et des bisous sur mon épaule me tire de mon sommeil. Je reconnais entre milles celle de Julian. Elles sont tellement douces.

« Arrête, ça chatouille. » Dis-je en rigolant.

Monsieur Alaphilippe, têtu qu'il est, continue à m'embrasser sur l'épaule. Mais je dois avouer que j'aime beaucoup. C'est tellement apaisant que je pourrai rester des heures entières comme ça. Mais malheureusement, nous devons prendre notre avion dans deux heures à Nice.

Je me retourne et fait face à Julian, qui semble gêné.

« Pol s'est réveillé. »

Impossible. Mon cousin n'est pas du genre à se lever aussi tôt. Surtout que nous sommes rentrés assez tard. Puis, il n'est que 9 heures, et en temps normal, mon cousin se réveille vers 11 heures.

« Déjà ? Mon cousin préfère les grasses matinées. »

Après ma petite phrase, Julian se met à rire. Mais qu'est-ce que j'ai dit de drôle ?

« Pol, c'est... Enfin c'est... Tu sais... Ma bite. »

Et c'est à mon tour de rire. Je trouve que c'est un surnom assez original ! Je soulève la couette et voit une énorme bosse à travers le boxer de Julian.

« En même temps, j'ai une fille sexy, qui dort en tee-shirt, culotte, donc, comment ne veux-tu pas que je bande ? C'est impossible ! »

Moi, sexy ? N'importe quoi ! Je suis... Normale !

« Calme tes pulsions et vient déjeuner.

- Vas-y sans moi. Je dois m'occuper de Pol. »

Je ne veux pas savoir ce qu'il va faire avec son engin et c'est aussi bien car c'est plutôt gênant. Je l'embrasse délicatement sur les lèvres puis descends à la salle à manger, où ma mère, ma tante et mes cousins sont en train de déjeuner. Je suis très surprise de voir que Jules et Paul sont déjà debout.

« Où est Gabrielle ? » Dis-je en versant mon lait dans ma tasse.

« Elle dort encore. Et toi, où est ton petit ami ? » Me taquine Juliette, ma tante.

Je ne vais pas dire qu'il s'occupe de son engin. Sinon, tout le monde va le prendre pour un obsédé sexuel. Alors que ce n'est pas le cas.

« Je suis là. » Dit Julian en entrant dans la salle à manger.

Je regarde son entrejambe pour vérifier si tout s'est enfin calmé. Et je peux vous affirmer que Pol est endormi.

« Tu veux quoi ? Thé ? Café ? Chocolat chaud ? Lait ? » Questionne ma mère.

« Du lait ça ira. Merci beaucoup. »

Julian s'assied à côté de moi et pose sa main sur ma cuisse. Je frissonne face à ce contact.

« Tu as des céréales, du pain, des croissants, de la confiture, du Nutella, du...

- Maman ! Ça va. Ju a 27 ans, il est capable de se débrouiller tout seul. » Je dis.

« Très bien. Fais comme chez toi. »

Julian, en guise de réponse, sourit à ma mère. Il enlève sa main de ma cuisse et se sert des céréales. Ma mère et Juliette, sortent de table puisqu'elles ont terminé de déjeuner.

« Mec ! » Crie Jules, ce qui me fait sursauter.

Je tourne la tête et voit Julian mettre les céréales avant le lait. Putain... Dans notre famille, c'est le lait avant les céréales sinon ça déborde !

« C'est le lait avant les céréales ! »

Paul, Jules et moi, nous nous mettons à rire. Et Julian aussi.

« Tu mouilles ta brosse à dents après ou avant le dentifrice ? »

Ce genre de question dans notre famille ce sont vraiment des questions de vie ou de mort. Si tu ne fais pas comme nous, tu es recalé direct.

« Les deux. »

Paul et Jules tapent sur la table en guise de victoire.

« Yes ! Ça c'est un bon gars. Tu dis pain au chocolat ou chocolatine ?

- Pain au chocolat.

- Une clenche ou une poignée ? »

Comment être accepté dans ma famille selon Paul et Jules ? Vous avez votre réponse.

« Une clenche.

- Un sachet ou un cornet ?

- Un sachet. »

Jules et Paul se tapent dans la main et se lève de leur chaise pour aller embrasser Julian sur les joues. J'ai des cousins gênants, je l'admets.

« Bienvenue dans la famille alors ! »

« Merci. »

Mes cousins me font un clin d'œil puis débarrasse leurs bols en rigolant. Mais qu'ai-je fait pour avoir une famille pareille ?

« Ils sont sympas tes cousins. » Me dit Julian en mangeant ses céréales.

« Ils sont surtout bizarres.

- C'est de famille. On ne peut pas dire que tu es normale.

- C'est pour ça que tu m'aime. »

Julian écarquille les yeux et se pointe du doigt.

« Moi, t'aimer ? Non. Tu dois faire erreur.

- Non non. Julian Alaphilippe m'aime. J'en suis sûre. Vu l'effet que je lui fais le matin.

- Et pas que les matins. » Me susurre-t-il à l'oreille. « Tout le temps. À longueur de journée. Si je pouvais te faire l'amour sur cette table je le ferais. »

Il m'embrasse au creux de l'oreille et je me mets à rougir. À cause de lui, j'ai des images non catholiques dans la tête. Et c'est assez perturbant. Surtout pour moi.

« De quoi vous parlez vous deux ? » Nous demande ma mère en souriant.

C'est vrai que je dois lui dire pour la Corse. Surtout que nous prenons l'avion à Nice dans moins de deux heures.

« Je... Enfin nous partons en Corse. »

Autant être directe. Je sais que cela va la blesser, mais je ne veux pas lui cacher.

« Que veux-tu que je te dise ? Tu es majeure et vaccinée. Je ne vais pas t'empêcher de partir avec ton copain. Je veux juste que tu fasses attention à toi. »

Je suis soulagée que ma mère le prenne aussi bien. Mais un peu triste de quitter ma famille pendant les vacances. Toutes les années nous sommes réunis dans cette maison.

« Ne vous en faites pas, je vais bien m'occuper d'elle. » Rassure Julian.

« Je compte sur toi. »

Nous nous levons de nos places et ma mère nous prends dans ses bras. C'est assez gênant pour Julian je trouve.

« L'avion est à quelle heure ?

- 11 heures.

- Alors dépêchez-vous de vous préparer ! »

Nous montons dans ma chambre pour que j'aille faire mes valises. Ça me fait bizarre de me dire que je pars en vacances pour la première fois avec mon copain. Mais pour être franche, j'ai un peu peur de rencontrer sa famille. J'ai déjà vu ses parents ainsi que ses frères mais c'est tout. Je ne sais même pas s'il y aura d'autres membres de la famille. Est-ce qu'ils vont m'apprécier ou me détester ? Une boule dans mon ventre apparaît. Je stresse énormément.

« Ça va ? Tu trembles. »

Julian s'avance vers moi et me prends les mains.

« Il y aura qui de ta famille ?

- Ne commences pas à stresser. Tu verras bien quand tu arriveras. Mais ils vont t'aimer, ne t'inquiète pas pour ça. »

J'espère tellement. En tout cas, je suis heureuse de passer des vacances avec l'homme que j'aime.


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