Chapitre 25

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-28 juillet 2019, Julian-

C'est officiellement fini. J'ai les boules mais d'un côté je suis soulagé. Je vais pouvoir passer du temps avec ma famille à Montluçon. Je vais également participer à la Classique de Saint Sébastien, pour défendre mon titre, et le lendemain de cette course, je vais faire la ronde D'Aix.

Ce fut un beau tour de France, même si je ne finis que cinquième au classement général. J'ai passé trois semaines de folie ! 14 jours en jaune et je vais également recevoir le prix du meilleur combatif du Tour.

« Julian Alaphilippe ! »

Je monte sur le podium, accompagné de deux hôtesses. Une des deux me tend le trophée. Je le regarde et me dit que je ne le mérite pas. Certes je me suis battu jusqu'au bout, mais ce n'est pas à moi de l'avoir.

« Je peux avoir un micro ? » Je demande à l'une des hôtesses.

Ce n'est pas à moi de recevoir ce trophée. Je ne le mérite pas.

« Je tenais à vous remercier, à vous les français, d'avoir voté pour moi. Vraiment. C'est un trophée incroyable. Maintenant qu'il est à moi, je peux faire ce que j'en veux. Je ne mérite pas ce trophée. »

Je sais que je vais décevoir certains français, mais je ne veux pas garder ce trophée.

« Le seul, à mes yeux, aux yeux d'autres français, qui s'est battu jusqu'au bout, c'est Thibaut Pinot. Il a dû, pour cause de blessure, abandonner. Il a tout donné. Bien plus que moi. Et je veux que ce soit lui qui soulève ce trophée. »

Au loin, je vois Thibaut, accompagné de Marc, le médecin d'Emma. Oui, pour moi, Thibaut mérite ce trophée plus que n'importe qui. Bien plus que moi d'ailleurs.

« Thibaut ! Thibaut ! Thibaut ! »

Je suis heureux que toute la foule l'acclame. C'est mon meilleur ami et je veux qu'il possède ce trophée.

Il me rejoint sur le podium, sous les applaudissements de la foule. Il me prend dans ses bras, comme il ne l'a jamais fait auparavant.

« Tu es complètement taré. » Me dit-il à l'oreille.

« Je t'emmerde Pinot. Allez, la foule te réclame. »

Je l'embrasse sur la joue puis salue la foule. Pour laisser place à mon meilleur ami. Je suis content de lui avoir donné ce trophée. Je sais que je me répète mais il le mérite amplement.

Devant le podium, je vois mes parents, et mes frères. Cela fait trois semaines que je ne les avais pas vu. Ils m'ont terriblement manqué. Je câline mes frères, ainsi que mes parents. Je suis heureux de les revoir.

Nous nous dirigeons tous ensemble vers mon bus, pour fêter la fin du Tour de France. Je vais pouvoir me reposer un peu. Cela va me faire du bien.

Mes coéquipiers nous saluent et commencent à parler avec ma famille. Enric enlace Marine et la présente à mes parents.

« Elle est où Emma ? » Je demande à Marine.

Depuis la fin de la course je n'ai pas eu l'occasion de la revoir. J'espère qu'elle va bien.

« Près du bus. »

Je tourne la tête à la recherche de ma copine. Je la vois adossée au bus en train de causer à Patrick et Franck. Je me dirige vers eux, et prends ma copine dans mes bras.

« Je vous la pique cinq minutes. »

Je lui prends la main et l'emmène voir mes parents.

« Maman, papa, Léo et Bryan, je vous présente Emma. »

Ça me fait tout drôle de présenter Emma. Cela fait exactement cinq années que ma famille ne m'avait pas vu accompagné d'une jolie fille.

« Emma, tu auras pu trouver mieux que mon frère. » Taquine Léo.

« Va te faire foutre Léo.

- Ton langage Loulou. » Rapplique ma mère. « Ravie de faire ta connaissance Emma. Mais c'est vrai qu'une jolie fille comme toi, aurai pu trouver mieux que Julian. »

Emma et ma mère rigole ensemble. Apparemment tout le monde est légué contre moi. Super la famille.

« Votre fils est un ange. Mais le supporter trois semaines, plus jamais.

- Nous l'avons supporté 27 ans. Et ce n'est pas du gâteau. » Dit mon père.

« Je suis là je vous rappelle. »

Emma me dépose un baiser sur la joue en guise d'excuse.

« Je vais devoir y aller. J'ai un train à prendre pour Monaco demain matin et mes valises ne sont pas prêtes. »

Le moment que je redoutais le plus est arrivé... Je ne veux pas m'éloigner d'elle pendant un mois. Je ne pense pas tenir. J'aimerai beaucoup qu'elle vienne avec moi, mais elle doit profiter de sa famille.

« Je te raccompagne chez toi. » Je lui dis. « Je reviens, je raccompagne Emma. » Dis-je à mes parents.

Emma salue ma famille ainsi que toute l'équipe. Elle leur souhaite une bonne chance pour l'avenir. Enric se met à pleurer dans les bras d'Emma et toute l'équipe d'ailleurs.

« Merci pour ces trois semaines. »

Patrick la remercie pour son merveilleux travail durant les trois semaines.

« Tu as fait un excellent travail. Tu vas nous manquer. » Dit Patrick.

Emma lâche quelques larmes. Je me retiens de ne pas pleurer. Cela va être dur sans elle. Elle n'a pas prolongé son contrat, car elle veut terminer ses études. Il lui reste encore deux ans, avant qu'elle puisse commencer à travailler. Marine quant à elle, a tout plaqué pour suivre Enric. Je sais que c'est égoïste de dire cela, mais j'aimerai que ma copine fasse de même.

« On y va. » Je dis à Emma.

Les au revoir, je déteste ça. Je ne peux pas croire que c'est déjà fini... Les trois semaines sont passées à une vitesse incroyable. J'ai passé trois semaines merveilleuses, avec de belles personnes. Mes coéquipiers, je vais le revoir bien sûr, mais Emma, cela va être compliqué. Elle vit à Paris, je serai tout le temps sur les routes et je ne suis pas sûr que notre relation fonctionne. Je l'aime vraiment. Mais je ne veux pas de relation à distance.

Après quelques minutes de marche, nous arrivons devant l'immeuble de ma copine.

« Emma... »

Il ne faut pas que je pleure... Je ne peux pas pleurer.

« Je ne peux pas continuer... Je... »

Des larmes perlent sur mes joues et Emma comprends. Je suis en train de la quitter... Je fais une énorme connerie. Je le sais, mais je n'ai pas le choix... Je l'aime plus que tout, mais je ne supporterai pas de ne pas la voir pendant des mois.

« En trois semaines... Tu as une pris importante dans mon cœur. Je t'aime. Mais je ne peux pas... Cette distance, je ne la supporterai pas. Je veux que tu sois heureuse dans ta vie. Que tu trouves quelqu'un qui soit... Près de toi... Je vais être constamment sur les routes, à longueur de journée. Et je ne veux pas de ça...

- J'ai compris... »

Nous sommes comme deux cons, à pleurer devant son immeuble. Je plaque mes lèvres sur les siennes. Ceci, est un baiser d'adieu.

« N'oublie pas que je t'aime Emma Valentin. »

On se détache puis je la vois rentrer dans l'immeuble. Je l'ai quitté... Je ne peux pas croire ce que je viens de faire... Je l'aimais. Je l'aime, et je viens de quitter la seule femme qui arrivait à me faire oublier mon passé...

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