Tome 2/ Chapitre 25

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- 13 février 2020, Emma-

Julian bondit dans la chambre en me disant qu'il est prêt pour la course d'aujourd'hui. Il me voit, encore un pyjama et fronce les sourcils.

« Tu viens en pyjama ? » Dit-il en rigolant.

« Je ne viens pas... »

Julian affiche une mine triste. Déjà hier je ne l'ai pas accompagné car j'ai très fatiguée. Aujourd'hui, j'ai déjà prévu quelque chose.

« Tu ne m'aime plus ? » Dit-il, complètement paniqué.

Je me lève du lit et prend son visage de mes mains.

« Je t'aime, crétin. »

Je dépose un baiser sur ses lèvres. Comment ne pas aimer cette bouille d'ange ? En réalité, je dois acheter un cadeau de Saint-Valentin pour Julian, car je n'ai toujours rien, et je veux que cela soit symbolique.

« J'ai un truc de prévu.

- Plus important que venir ton merveilleux petit ami ?

- Justement cela te concerne. »

Il écarquille les yeux, en guise d'enthousiasme et je suis persuadée qu'il veut savoir ce que je vais faire.

« Tu en as dit trop pour me laisser comme ça.

- Saint-Valentin, toi, cadeau.

- Tu n'es pas obligé, tu sais.

- Je le sais. Mais c'est ma première Saint-Valentin avec toi, et je veux t'offrir le plus cadeau. »

J'aurai aimé venir avec lui, mais je veux impérativement lui acheter quelque chose pour la Saint-Valentin.

« Viens. »

Il prend ma main, et m'entraine dans le hall, où tout le monde l'attend.

« Kurt ! Kurt ! » J'ai besoin de toi. Dit Julian en s'avançant vers Kurt.

Kurt croise les bras et tape du pied en guise d'impatience.

« Tu peux emmener Emma en ville ? Je ne veux pas qu'elle y aille seule. »

Je m'y en doutais. Julian s'inquiète trop pour moi, et il veut que je sois en sécurité. Kurt me regarde, et je souris.

« On ne peut rien te refuser. » Dit-il en souriant.

« Merci, je te revaudrai ça. »

Julian embrasse la joue de Kurt, puis m'embrasse.

« Je t'aime. » Me murmure-t-il.

Je souris, puis les coéquipiers de Julian, ainsi que mon copain, sortent de l'hôtel. Je m'avance vers Kurt et le remercie de m'accompagner. Cependant, il faudrait peut-être que je me prépare. Je me précipite dans notre chambre, et farfouille dans l'armoire. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? Je scrute par la fenêtre et constate qu'il y a un immense soleil. Je baisse la tête, et regarde mon ventre. Il va falloir une robe assez fluide. Très fluide. Je retourne à mon armoire, et extirpe une robe à fleurs. En espérant qu'elle m'aille encore. Je me déshabille, puis enfile immédiatement la robe. Je suis soulagée lorsque je la mets, car elle me va, et heureusement. Je me maquille légèrement, relève mes cheveux en un chignon, puis enfile des baskets, car selon Julian, je n'ai pas le droit aux talons...

Je descends dans le hall, où Kurt m'attends.

« Déjà ? D'habitude une fille met une heure à se préparer.

- Je suis différente des autres. » Dis-je en rigolant.

Il me sourit, puis affirme que nous sommes parés à décoller. Nous sortons de l'hôtel, et pénétrons dans l'une des voitures de la Deceuninck.

« Alors, tu comptes lui prendre quoi à Julian ? » Me demande Kurt.

Je tripote son collier, qu'il m'a gentiment donné. Je compte lui en acheter un autre, mais qui symbolise notre amour. Peut-être que cela lui portera chance. Je l'espère en tout cas. Je fais part de mon idée à Kurt, et il approuve totalement.

« Julian a énormément de chance d'avoir une fille comme toi dans sa vie. »

Je suis rassurée qu'il me dise cela.

« Il nous parle de toi à chaque entrainement. » Dit-il en rigolant.

« Vraiment ?

- Cela t'étonne ? »

Pour être franche, oui. Je ne doute pas de son amour, mais parfois j'ai cette peur... De délaissement. Kurt tourne vers son regard sur moi, et fronce les sourcils.

« Dis-moi tout.

- Beaucoup de cycliste, enfin ceux que je connais, sont mariés ou en couple avec des sportives, voire même avec des cyclistes professionnelles. Et moi, je ne pratique aucun sport... Et... J'ai peur qu'il me lâche pour quelqu'un de plus... Expérimentée dans le domaine du sport. »

Quand je suis arrivée dans l'équipe pour la première fois, je ne savais pas ce que c'était réellement être cycliste professionnelle. Je ne savais même pas qui était Julian Alaphilippe, alors qu'il est connu de tous.

« Julian en a bavé... Et depuis Zoé, je ne l'avais jamais vu aussi souriant. Si heureux. Crois-moi, il t'aime plus que tout.

- Vous l'avez connu Zoé ? »

Je n'ose jamais demander à Julian de me parler d'elle... Je ne veux pas trop ressasser le passé. Déjà que c'est assez dur pour lui.

« Oui.

- Elle faisait du vélo ?

- Oui. Elle assistait à chacun de nos entrainements. Julian nous avait expliqué qu'étant jeunes, ils faisaient du vélo dans les rues de Montluçon. »

Et il est tombé amoureux de moi...

« Elle était comment ?

- Bizarre. Elle ne souriait jamais, ne parlait presque pas aux membres de l'équipe. Puis, elle n'était pas très appréciée par la famille de Julian.

- Il l'aimait ?

- Lui ? Oui. Beaucoup. Il a mis énormément de temps à se remettre de sa disparation. Il a fait une dépression sévère. On a eu du mal à le remettre sur pied. »

Kurt marque pause, puis reprends.

« Puis tu es arrivée. Tu m'as remplacée au Tour de France. Julian m'appelait presque tous les soirs, et il me parlait de toi. Bien avant que vous vous mettiez ensemble. Ne doute pas de lui, ne doute pas de toi non plus. Il t'aime, et jamais il ne te remplacera. »

J'espère que c'est vrai. Julian compte énormément pour moi. Ce n'est pas de lui dont je doute, mais de moi... A part la musique, je n'ai pas de talent. Je ne suis pas connu par ce que je fais, mais plutôt par ce que je suis : la copine de Julian Alaphilippe. Lui, s'est battu pour en arriver là. Moi, en un claquement de doigts, mes abonnés ont défilé, et je me retrouve à signer des autographes. Je ne dis pas que cela me dérange, non. Mais je ne veux pas que tout le monde pense que je suis avec Julian, juste parce qu'il est célèbre.

Mon téléphone me fait sortir de mes pensées, et je reçois un message de Julian.

De Chaton *14h30*

Dans quinze minutes on part. Je vais m'entrainer avant. Je t'aime chérie. Fait bien attention à toi. Franck a mon téléphone, prévient quand tu es rentrée, il me fera passer le message.

Il est si attentionné. Avec tout le monde d'ailleurs. Dieu que j'ai de la chance d'avoir cet homme à mes côtés.

Afraid Où les histoires vivent. Découvrez maintenant