Tome 2/ Chapitre 24

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- 12 février 2020, Julian-

Après avoir répondu à quelques questions, je monte dans le bus pour rejoindre mes coéquipiers. Alvaro tient son portable dans sa main, et tous les autres se tiennent derrière lui pour contempler sans doute, une vidéo.

« C'est quoi ? » Je demande en enlevant mon casque.

Alvaro sursaute et cache le contenu de la vidéo avec sa main.

« Ce n'est rien. Genre... Rien du tout. » Dit Bert.

Bert n'est pas très doué pour mentir. Et je pourrai sentir à des milliards de kilomètres qu'il pue le mensonge.

« Non, mais c'est une vidéo marrante.

- C'est ça, fout de toi de ma gueule. Montre. »

Bob, étant de mon parti, prend le téléphone d'Alvaro et me montre enfin, la fameuse vidéo. Mon coéquipier redémarre celle-ci, et en voyant le début, mon sang ne fait qu'un tour.

« Après... Ce n'est qu'une danse. Puis ils ne se touchent pas. » Affirme Alvaro.

« La ferme. »

Bob pose sa main sur mon épaule pour que je puisse me détendre, mais malheureusement, cela ne marche pas. Voir Emma danser avec Sergio Huigita, un colombien à la con, ne me fait pas forcément plaisir. Certes, ils ne sont pas collés, mais ça m'énerve...

« Elle aurait pu faire la connasse, et se frotter à Sergio. Mais elle ne l'a pas fait. » Réplique à nouveau Alvaro.

« Je sais que c'est ton pote, putain ! T'aimerai bien que ta copine, enceinte, danse avec un autre coureur ? Je m'en fous qu'ils ne se touchent pas, merde ! C'était censé être moi sur cette vidéo ! Tu comprends ? »

Okay, Sergio est doué en danse, je vois ça... Mais ça ne me plait pas. Et si ce connard se rapprochait de ma copine ? On ne sait jamais.

« Putain, elle a posté une nouvelle vidéo ! » Crie Bob en sautillant.

« Si c'est pour qu'elle se tortille à côté de Sergio, non merci. »

Je m'assieds sur un des sièges et boit dans ma gourde. Je me demande quand est-ce que cette vidéo a été réalisé ? Bon, ils dansent juste côte à côte... Mais, Emma est ma copine. Et c'est sûr, que je ne m'attendais pas à ce qu'elle poste une vidéo d'elle, en train de danser avec un colombien.

« Salut les petits potes ! Et surtout au fan de Julian. Cette vidéo est faite pour vous, alors profitez bien. »

J'entends la douce voix d'Emma à travers la vidéo, et cela me fait sourire. Mes coéquipiers me regardent, et Alvaro me passe son téléphone pour que je puisse regarder, seul, la vidéo qui est apparemment, m'est dédié. Des vidéos de moi faisant le clown, de moi avec ma famille, ou de moi avec Emma apparaissent. Noel, Nouvel An, l'annonce du sexe de l'enfant, la bataille d'eau entre la famille d'Emma et moi, moi dansant sur Just Dance, moi chantant du Céline Dion... Tout défile d'un coup, et je me mets à sourire tel un débile mental. La chaine d'Emma a énormément percé, et je suis très fier d'elle, malgré la danse avec l'autre abruti. Je ne devrai pas m'en faire, puisque c'est moi qu'elle a choisi, alors je ne dois pas avoir peur. On va avoir un enfant, et à côté de moi, Sergio ne fait pas le poids, sans vouloir être prétentieux. Mais vous savez, quand nous sommes réellement amoureux, nous avons la peur que l'être que nous aimons finisse par nous quitter tôt ou tard. Je suis amoureux et j'ai peur. Tout cela est normal. Avec le passé que j'ai eu, c'est normal d'avoir peur.

Après m'être trop égaré dans mes pensées, le chauffeur du bus nous annonce que nous sommes enfin arrivés à l'hôtel. J'ai hâte de revoir Emma. Elle n'a pas pu venir nous encourager car elle était beaucoup trop fatiguée, et avec cette chaleur, je ne veux pas prendre le risque de l'emmener avec nous. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Nous pénétrons dans l'hôtel, et Kevin, notre nutritionniste vient vers moi.

« Il y a un problème dans la cuisine. » Me dit-il.

« Et ?

- Emma. »

Je me précipite immédiatement dans la cuisine, et je trouve Emma en pleurs. Sur les plans de travail, sont posés des plats avec des cookies. Beaucoup trop de cookies.

« J'en ai fait trop... J'ai fait trop de cookie. » Dit-elle en pleurant dans mes bras.

C'était sur... Les effets de la grossesse. Je m'étais renseigné auprès de sa gynécologue, et elle m'avait dit qu'il y aurait des sauts d'humeur.

« Ce n'est pas grave, ne t'en fais pas.

- C'est beaucoup trop de cookie. J'en ai fait 130. »

Bon, c'est vrai qu'il y en a beaucoup, mais tout le monde aime les cookies. J'entends la porte s'ouvrir à la volée, et tous mes coéquipiers apparaissent.

« Des cookies !!!! » Crie Alvaro.

Tous mes camarades prennent des dizaines de cookies dans leurs mains, et je me mets à sourire, face au visage éblouissant de Bob qui est apparemment content de manger des cookies. Ils embrassent tous Emma sur la joue, et la remercie pour les gâteaux.

« Tu vois, tu avais raison de faire des cookies. » Je lui dis en séchant ses larmes.

J'arrive à lui décrocher un sourire malgré tout.

« Pour Sergio... » Me dit-elle.

« Non c'est bon...

- Non. Non ce n'est pas bon. J'étais censé faire une vidéo où je dansais, et hier soir, Sergio est apparu, pour danser à mes côtés. Nous étions tellement bien synchronisés que j'ai fini par publier la vidéo. Je te promets qu'il ne s'est rien passé. Jamais je ne te tromperai. »

Elle se remet à pleurer, et je la reprends donc dans mes bras. Les sauts d'humeur...

« Je sais, ne t'en fais pas. »

Cela me rassure d'entendre de sa bouche qu'elle ne me trompera jamais. Je l'aime tellement, que je ne sais pas ce que je ferais si elle venait à me tromper. Surtout avec Sergio.

Elle se détache de moi, et arrête enfin de pleurer. Elle me regarde et se met à rire.

« Les hormones. » Disons en même temps.

La vie d'une femme enceinte n'est pas si facile qui ça en a l'air. Je regarde les cookies, et voir les pépites de chocolat me donne faim. Alors j'en prends un, et le mange immédiatement. Putain de merde ! En plus d'être une bonne chanteuse, une bonne danseuse, elle cuisine super bien. Mais qu'est-ce qu'Emma ne sait pas faire ?

« Un conseil... Quand on sera chez nous, essaie de faire la cuisine, sans vêtements en dessous de ton tablier. » Je dis en lui faisant un clin d'œil.

« Cela sera plus simple pour faire ça sur le plan de travail. »

Ça, je n'y avais pas pensé... Mais sur ce coup, elle a bel et bien raison.

« Exact. » Je lui dis en l'embrassant.

Alors que je m'apprête à sortir de la cuisine, Emma me retient.

« Tu as dit chez nous ?

- Oui chez nous. En Andorre.

- Mais... C'est chez toi. Enfin, c'est ta maison.

- Non. C'est notre maison. Chez moi, c'est chez toi. C'est chez nous.

- Serait-ce une invitation à vivre avec toi ? » Dit-elle en arquant un sourire.

Je dépose mes lèvres sur les siennes, et entre deux baisers, je lui affirme que : oui. Je veux qu'elle vive avec moi. C'est elle que j'aime, et personne d'autre.

Afraid Où les histoires vivent. Découvrez maintenant