Tome 2 // Chapitre 39

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- 2 juin 2020, Emma-

Je tremble de tout mon être, en sentant de l'eau s'émaner de mon entre-jambe...

« Ju... Julian réveille-toi, s'il te plait. »

Je le secoue fortement pour qu'il daigne se réveiller, mais rien n'y fait...

« Ju, s'il te plait réveille-toi... Je suis en train de perdre les eaux, putain... »

La panique prend le dessus, et je commence à lâcher quelques larmes. Julian se redresse à la vitesse d'un éclair et allume la lumière.

« Quoi ??? Déjà ?? Putain... »

Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe d'un coup, mais je vois Julian s'habiller, farfouiller quelque chose dans l'armoire, et en sortir un sac, surement rempli d'affaires.

« Allez viens. Oui, j'avais déjà tout préparé ! Conseil de Julien. »

Il m'aide à me lever du lit, et nous descendons tout doucement, car j'ai légèrement de grosses contractions. Julian est bienveillant, et il ne semble pas stressé, alors que d'habitude, il l'est pour n'importe quoi. Mais là, c'est à mon tour d'être angoissée, car dans peu de temps, je vais donner naissance à un enfant, et je ne sais pas du tout si je vais souffrir, si je ne vais rien sentir... Mais, en vue des contractions, je pense que je vais douiller.

Nous entrons dans la voiture, et Julian met le sac dans le coffre. Les contractions se font de plus en plus fortes, et sont plus douloureuses que j'ai en temps normal. Je me tords de douleur et passe ma main dans mes cheveux, en espérant que la douleur s'apaise, mais malheureusement cela ne marche pas.

« Chérie, regarde-moi, juste moi. » Me dit tendrement Julian.

Je tourne ma tête vers lui, qui est concentré sur la route. Il route vite, mais tout avec prudence.

« Tu inspires, et expire, et tu te focalises, juste sur moi.

- Comment tu sais ça ?

- Ne pose pas de question, et fais ce que je te dis, s'il te plait. »

J'inspire, et expire, comme il me dit de le faire, tout en plantant mon regard sur son beau visage. Je pense à notre famille que nous allons fonder, et je me mets à sourire. Et bizarrement, je ne ressens plus aucunes contractions.

« Merci. Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Je suis heureuse qu'Adèle ait un père comme toi.

- Si je pouvais éviter de chialer avant que notre fille arrive. » Dit Julian en pouffant de rire.

J'éclate de rire, et je me rends subitement compte que personne ne m'a fait rire comme Julian le fait. J'ai eu longtemps peur de tomber amoureuse. Par peur que ma maladie revienne. Mais Marc m'a fait la promesse que jamais cette putain de leucémie ne reviendrait. Et je lui fais amplement confiance. Aujourd'hui, je n'ai plus peur de me réveiller chaque matin, parce que ceux-ci, je les passe avec Julian.

Nous arrivons quelques minutes plus tard, devant la maternité. Julian m'aide à me sortir de la voiture, et nous pénétrons dans le bâtiment, où, immédiatement, une sage-femme me prend en charge, en voyant mon état.

« Cela va bien se passer, ne t'en fais. »

Nous entrons, ensembles, main dans la main, dans la salle d'accouchement. Je me déshabille avec difficulté, mais avec l'aide tout de même de la sage-femme qui m'enfile la typique chemise d'hôpital, toute moche.

Je m'allonge sur le lit, et la sage-femme m'ausculte.

« Vous êtes à huit doigts.

- Cela veut dire quoi ?

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