Tome 2 // Chapitre 35

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- 12 avril 2020, Emma-

- EMMA !


Je sursaute en entendant la voix stridente de Julian, provenant surement du salon. C'est clair, il ne tient pas en place... Il est constamment en train de faire le mariole, mais c'est tellement drôle à voir. Il nous arrive, parfois, à danser en plein milieu du salon, sans raison apparente, à deux heures du matin. Et nous nous tapons des barres monumentales. C'est exactement ce qui est arrivé hier, et se faire réveiller à 10 heures du matin, alors que je n'ai dormi que 8 heures, je peux vous affirme que ça pique. Et en plus de ça, bébé bouge énormément. Résultat : Julian pose sa tête toutes les trente seconde sur mon ventre, et il éclate de rire quand Adèle lui fout un coup de pied. Et forcément, je me mets à rire aussi. Nous passons de très bons moments ensembles depuis le début du confinement. Surtout sous la couette.

La porte de notre chambre s'ouvre et j'éclate de rire en voyant Julian déguisé en lapin, un plateau rempli d'œufs et toutes variantes de chocolat. Ce mec va me tuer.

« Joyeuses Pâques ! » Dit-il en sautillant sur place.

Et dire que cet homme va bientôt avoir 28 ans. Cela commence à devenir inquiétant. Mais c'est ça que j'aime chez lui. Il est mature, et en même temps, il a toujours une âme d'enfant en lui.

« Tu es complètement fou, tu le sais ?

- Seulement fou de toi. » Dit-il en m'embrassant. « Attends, ce n'est pas fini. Il n'y a pas que ça. »

Il pose le plateau à mes côtés, et j'écarquilles les yeux en voyant des Kinder, des Mars, des Twix, des œufs en chocolat. Et d'après lui, ce n'est pas fini. Qu'est-ce qu'il va m'offrir encore ? Il sort de l'armoire un paquet cadeau et me le donne avec un immense sourire.

« Qu'est-ce que c'est ?

- Ouvres, tu verras par toi-même. »

J'ouvre le paquet, qui est d'ailleurs parfaitement emballé, et mes yeux se rivent vers une belle boite rose avec un flot de la même couleur au milieu. Je défais le nœud, et ouvre enfin la boite. Je me retiens de ne pas pleurer mais la tentation est trop forte, alors mes yeux s'embuent de larmes, et celles-ci dévalent le long de mes joues, en voyant le merveilleux cadeau que m'a offert Julian. Une paire de chaussons roses, avec un flot noir, juste pour Adèle.

« Fait avec amour. » Dit Julian.

« Tu... Tu les as faits toi-même ?

- Oui. C'est aussi surprenant que ça ? »

En réalité, oui... Pour moi, ça l'est. Avec ses entrainements, il n'a pas forcément le temps, et pour être honnête, je ne l'ai pas vu tricoter les chaussons, alors, je me demande quand a-t-il trouvé le temps pour faire ça, sans que je ne m'en aperçoive.

« Mais... Comment tu as fait ? » Je demande en m'essuyant les yeux.

« Bah, j'ai regardé des tutos sur internet, et la nuit je tricotais. C'est super simple ! »

Je souris en voyant la lueur de fierté qu'il possède dans les yeux. J'ai trouvé la perle rare et pour rien au monde je ne l'échangerai.

Je me lève et me faufile dans les bras de Julian, toujours vêtu de son costume de lapin, qui est très doux, en passant.

« C'est magnifique, merci. »

Comme si elle sentait la présence de son père, Adèle donne un coup de pied, que Julian et moi sentons, ce qui nous vaut, pour l'énième fois depuis le confinement, des éclats de rire.

« Même notre fille est d'accord. » Dit Julian en pouffant de rire

Nous nous embrassons passionnément et amoureusement comme si notre vie dépendait de ce baiser. Si vous saviez à quel point Julian me rend heureuse. Il est bienveillant, adorable, à l'écoute, parfois chiant, voire très chiant, mais je l'aime. J'aime ses qualités, comme j'aime ses défauts. Je l'aime pour ce qu'il est, tout simplement.

« Je peux te demander un tout petit service de rien du tout ? » Me demande Julian, en mimant des airs de chien battu.

« Je t'écoute.

- Tu peux me prendre en vidéo en train de danser en lapin ? »

Alors ça, je ne m'y attendais pas, mais alors pas du tout. Je me tape le front en rigolant, en guise de désespoir. Ah, mais qu'est-ce que je ne ferai pas pour Julian ?

« Oui !

- Merci ! Tu es la meilleure femme au monde. » Dit-il en m'embrassant.

Nous sortons de la chambre, pour regagner le salon, car Mister Alaphilippe trouve qu'il y a une meilleure luminosité dans le salon. Il met en route une musique que je ne connais absolument pas, et se met à danser alors que je le filme. Je me retiens de ne pas exploser de rire, car je peux vous confirmer que c'est dur de ne pas rigoler face à la situation. Je vous laisse imaginer Julian, déguisé d'un costume de lapin en train de danser. Voilà comment je passe Pâques. En train de filmer mon mec, qui fait l'andouille.

Et pour moi, c'est le meilleur Pâques que je n'ai jamais passé. Car pour une fois, je suis heureuse. Je n'ai pas la pression que j'avais étant plus jeune. Je n'avais pas cette perruque qui me grattait, ni le visage pâle, ni des cernes de 200 kilomètres de long en dessous de mes yeux. Non, avant, je passais Pâques avec tristesse et je n'avais pas la force de trouver les œufs en chocolat que ma mère me cachait dans le jardin. Même ma famille n'avait pas la force de fêter Pâques, et tout ça, par ma faute. Mais aujourd'hui, c'est différent. Je suis en parfaite santé, je mange pour deux personnes, j'ai malheureusement des cernes à cause d'Adèle qui n'arrête pas de gigoter, mais le principal, c'est que je suis heureuse. Et amoureuse. Et tout ça, grâce à Julian.

La danse de Julian se conclut sur un parfait déhanché, et je termine la vidéo, en pouffant de rire. Je le regarde tout fier de sa petite danse, et plus mes yeux se posent sur lui, plus j'en suis amoureuse. Ouais, je suis follement amoureuse de Julian, et l'amour que je lui porte, n'est pas prêt de s'éteindre.

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