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Lui

18:00.

J'essuyai la partie atteinte avec une lingette. Je devais l'avouer, c'était une des choses que j'aimais le moins faire mais qui me procurait à la fois un certain plaisir, un plaisir paternel.

Je tenais ses pieds en l'air pour qu'elle évite de bouger. Il fallait se le dire, du haut de ses quatre mois, June commençait à devenir de plus en plus agiter. Elle me regardait la changer avec ses petits yeux, fixant mes faits et gestes ou peut-être mon visage, son regard était subjectif.

Je lui faisais des grimaces de temps à autre pour la faire rire et ça fonctionnait, j'aimais vraiment ce rôle. Je reposai ses jambes grassouillettes pour lui attacher sa couche. Elle tendait les bras dans ma direction, elle voulait visiblement que je la porte.

Je fermai la couche en deux temps trois mouvements et la récupérai. Elle s'accrocha à moi en couinant. J'aimais vraiment mon petit bébé, j'étais à la limite de penser qu'être père, c'était trop simple. Mais je ne devrais pas continuer dans cet optique et être d'autant plus vigilant. Elle s'accrochait à moi comme si elle ne le faisait pas ça allait nous séparer, c'était adorable.

-T'as fini? Demanda Kelsey.

3 bonnes semaines s'étaient écoulées depuis que j'avais embrassé Sofia. Je n'avais toujours rien dit à Kelsey. Je ne ressentais pas l'urgence de le faire, peut-être parce que pour moi ce baiser n'avait pas l'importance qu'il devait avoir. J'avais embrassé Sofia parce que sur le moment, je lui devais sûrement ce baiser. Un baiser de réconfort, un baiser pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule, c'était un baiser pour la réconforter parce que ce n'était pas facile pour elle. Elle s'était faite violer et y a un an je n'avais pas été là pour elle, alors ce baiser c'était franchement, pas grave. J'aimais quand même Kelsey à côté et Sofia et moi c'était plus possible.

-Oui, lui répondis je en me tournant vers elle avec June.

Elle sourit et mit la tétine à June en la prenant dans ses bras. Sofia n'avait pas parlé de ce baiser non plus, auquel on avait mis fin rapidement d'ailleurs, donc j'estimais que l'urgence n'y était pas. Puis j'étais bien avec Kelsey, donc j'avais pas besoin de tout gâcher maintenant.

Je ne lui avais pas parlé de Jacques ni de ce qu'il s'était passé l'année dernière, je ne voulais pas l'inquiéter sachant qu'il y avait des chances pour qu'il soit encore en vie. Ça me tourmentait, et ça je ne pouvais pas m'en cacher mais si je pouvais épargner la vérité à Kelsey pour éviter de mettre en stresse une personne de plus ça m'arrangerait. Ça mettait déjà Sofia mal à l'aise et Dieu sait les cauchemars qu'elle pouvait faire aussi. Donc on devait gérer ça à deux. Rien qu'à deux.

Eux (Jeremy)

14:00.

Parfois, la vie était dure. Après 40 longues années de vie, on pouvait le dire, la vie nous mettait dans des situations plus que compliquées.

Mais il fallait toujours tenir bon, s'accrocher tant qu'on le pouvait et ne jamais relâcher la pression. Les situations face auxquelles on pouvait être confrontées nous renforçaient parfois, mais nous déchiraient d'autres fois. Mais dans la mienne, je ne savais pas comment j'allais m'en sortir, vraiment pas.

Le fait est que l'homme est stupide, oui, l'homme est stupide, con, insouciant, il fait du mal sans regarder les conséquences, et ça avait eu raison de moi. Patricia m'en voulait et elle avait raison de m'en vouloir.

« Vous êtes bien sur la messagerie vocale de Patricia Malette, veuillez laisser un message après le signal sonore. Je vous rappellerais dès que possible. »

(2) BETTER THAN || J.B. (EN RÉÉCRITURE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant