Chapitre 13
Ibou n’arrêtait plus de réfléchir à tout ce qu’il avait pu faire à sa femme. Mais au fond de lui, la prière l’avait beaucoup aidé à y voir plus clair. Oui, il avait complètement arrêté ses traitements à l’hôpital et ne ressentait pratiquement plus le besoin de toucher à une seule goutte d’alcool.
Il était à son bureau et pensait encore à ce que sa femme était devenue à présent : une vraie acro au sexe se disait-il en souriant. Elle lui avait clairement montré qu’elle avait envie de lui, et cela le faisait rire depuis ce matin. Oui elle était constamment énervée et il ne faisait rien pour apaiser ce manque. Il ne savait pas pourquoi mais il était parvenu à se retenir même avec ses gestes et ses manières voulant lui montrer à quel point elle en avait envie ; Lui aussi en avait envie, se disait-il mais il comptait bien finir ce qu’il avait commencé.
Il prit sont telephone et composa le numéro d’un de ses anciens amis qu’il avait connu à la fac. Ils avaient gardé le contact car Mansour avait été la seule et unique personne avec qui ibou parlait sans se soucier de tout. Il lui avait appris beaucoup de chose sur la religion, notamment sur le tarikha. Bien évidemment, il avait toujours envie de percer les zones les plus reculés de ces voies, et pour cela, il faisait confiance en Mansour.
Quelques instants plus tard, il décrocha : allo !!!
Ibou : salut mon frère comment tu vas ???
Mansour : je vais bien et toi ? Comment vont tes femmes ?
Il voulut rectifier, mais trouvai que ce n’était pas vraiment la peine. Il répondit avant d’attaquer le pourquoi de son appel.
Ibou : bon Mansour tu te souviens, tu me disais de me faire prendre un wird* (pour les musulman : quand on égrène le chapelet) bien sûr, je ne voulais pas à l’époque car je n’étais pas sûr de pouvoir le faire complètement, ou comme il le faut, mais là j’ai vraiment besoin de ça. J’ai vraiment besoin d’être en communion avec Dieu.
Mansour : oh mon frère, ibou, tu me surprends aujourd’hui, je n’aurai jamais cru que cela arrivera. Mais tu sais, c’est une décision que tu dois murement réfléchir. Moi je serai partant pour que tu ailles voir baye mamour insa niass, mais tu sais, il faut d’abord être en communion avec toi-même. Le Wird est quelque chose de délicat et une fois entamé, tu ne l’arrêtes plus. Tu dois tout faire pour avoir le temps et l’énergie de l’accomplir tous les jours. C’est important et c’est primordial. Bien évidemment, la décision finale te reviens, et si tu es prêt à 100% je t’emmène dès demain à Kaolack, ou baye est actuellement.
Il ne dit rien, mais la réponse de Mansour l’avait un peu fait tiquer. Oui malgré tout ce qu’il lui disait sur cette voie, il venait aujourd’hui lui faire comprendre de prendre son temps et de tout faire pour ne pas prendre la décision à la légère. Et il avait raison pensait-il. Mais Mansour continua.
« Je te propose de commencer avec ton chapelet tous les soirs après la prière finale. Tu peux le faire et en faire une habitude d’abord. Ça te permettra de réfléchir et d’être sur de ta décision. »
Il sourit devant la sagesse de cet homme. Et pourtant, il avait le même Age que lui, mais Mansour était bien plus sage et bien plus mature que beaucoup de jeune de leur Age, pensait ibou.
Mansour : je suis content ibou, je suis vraiment fièr de la voie que tu as pris, et ça me fait énormément plaisir. Il faudra te faire à l’idée que tu es le seul maitre de ton paradis et il n’y a que la prière qui peut t’y amener.
Ibou : en tout cas, merci, merci du fond du cœur. Car à chaque fois que je parle avec toi, j’en apprends de nouvelles choses. Je ferai ce que tu me dis, et je ferai en sorte d’être sur de ma décision avant de te rappeler. Merci.