25. Du tempérament

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LEE KNOW :

Je dois la ramener. Je n'en ai pas du tout envie. Nous avons besoin de tout nous dire. Sa situation est très difficile à vivre et je comprends son point de vue. Pourtant, elle ne doit pas chasser tout le monde de vie à cause de cela.

"- Fais moi une place dans ton coeur !" Je lui quémande.

Elle baisse la tête et fixe le sol. J'attrape sa main, et je l'attire à moi. Son corps vient heurter le mien. Je la serre dans mes bras. Elle essaie de me garder à distance d'elle en me repoussant, mais je ne le veux pas. Elle peut décider de renier les sentiments que nous avions l'un pour l'autre avant, je ne m'éloignerais pas d'elle.

"- Manifestement, tu ne veux pas me répondre. Donc je prends ton silence comme une acceptation. Cela ne t'apporte rien de me fuir. Aucun de nous deux est responsable de l'accident de Ji Joon ! Ahyda, ressaisis-toi !" Je la bouscule volontairement.

Elle reste silencieuse. Je commence à être à bout d'arguments. Comment pourrais-je la faire réagir ? Ah .... Oui ! J'attrape son bras, la fait pivoter vers moi et je me penche pour atteindre ses lèvres. Je dépose un timide baiser sur sa bouche. Puis, je finis par écraser mes lèvres sur les siennes. Elle se débat. Je suis plus fort qu'elle, sa résistance est inefficace. Nous restons quelques secondes ainsi. Puis, je retire ma bouche de la sienne. Ses yeux plongent dans les miens. Je la dévore, elle semble perdue. Je l'ai peut-être choquée, mais j'avais envie de sentir ses lèvres à nouveau depuis que je l'ai revue.

Je l'enlace, telle une marionnette activée par ma volonté, elle ne réagit toujours pas. Je suis vexé et  blessé dans mon amour propre. Je pensais qu'elle ressentait encore un petit quelque chose pour moi, mais il semblerait que j'ai fait erreur. Ouais! Je suis déçu. Donc, je retire mes bras autour de son corps. Elle s'éloigne en marchant très vite. Puis, elle attend devant la voiture que je la rejoigne, toujours la tête baissée.

Je essayais d'ouvrir mon coeur et de discuter avec elle. Je souhaitais lui avouer la profondeur de mes sentiments. J'ai mal agi, je l'ai secouée plus que je n'en avais l'intention, maintenant, elle veut me fuir pour de bon. Je n'ai pas envie de la raccompagner, elle redevient accessible. Je suis ennuyé par son comportement. Pourquoi ne comprend-t-elle pas ? Je me suis juré de ne pas la brusquer et j'ai fait tout l'inverse. Si nos retrouvailles tournent mal, ce sera ma faute.

Vu que la situation m'échappe, je vais clairement lui confier mes intentions :

"- Ahyda, je t'aime ! Je ne vais pas prendre le risque de te perdre une seconde fois ! Je ne vais pas laisser tomber ! Et je sais que tu m'aimais, toi aussi !"

Elle serre les poings, et retient ses larmes. Toutefois, elle me fais face et m'informe :

"- Laisse tomber ! Je ne reviendrais jamais vers toi ! Et c'est bien mieux ainsi !"

Elle m'achève. Elle me blesse. Elle est trop cruelle. Après tout, puisque c'est ce qu'elle souhaite, pourquoi je me raccroche à elle ?

"- Très bien ! Je ne vais pas te harceler ! Je te raccompagne et tu n'entendras plus jamais parler de moi !"

Je l'invite à monter dans la voiture. Je la reconduis. Le trajet est très silencieux, aucun de nous n'a osé parler. Je la dépose devant l'école de danse, elle me remercie et descend. Je démarre la voiture sans même un dernier regard vers elle. Je suis extrêmement vexé. Je roule encore un peu dans Séoul pour me calmer. Ma colère s'apaise, et mon coeur souffre le martyre. Elle n'est plus pour moi, c'est comme si elle n'était plus connecté à notre monde. Elle erre vide de toutes émotions et de tous sentiments. Oui, comme si elle était morte avec lui, ce jour là ! Elle est devenue une femme froide. Peur-être nous sommes nous revus trop tôt ? Pour mon bien, je dois tourner cette page de ma vie. Je ne peux pas rester ainsi dans l'ombre de quelqu'un à attendre un geste d'encouragement de sa part qui n'arrivera sûrement jamais.

L'acceptation de la fin de notre amour est bien plus difficile que je ne le pensais. Cela trois mois que je ne l'ai pas revue, je ne sais même pas ce qu'elle est devenue, ou si elle vit encore à Séoul. J'ai fait ma petite vie avec mes amis du groupe, nous continuons à sillonner les villes et les pays à la conquête de nouveaux fans. Le groupe a beaucoup de succès et j'ai écrit de jolies chansons d'amour. J'avais le coeur brisé, les mots de détresse et de désespoir sortaient d'eux mêmes. C'était un peu comme une thérapie pour me faire évacuer ma souffrance. J'aime encore Ahyda, mais je supporte mieux de ne plus la voir. Le temps m'aide beaucoup. Par contre, je n'ai aucune idée de ma réaction, si je la revois un jour. Tant que nous ne nous rencontrons pas, tout va bien.

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AHYDA :

La Havane m'a manqué. Je suis restée trois mois à Séoul pour essayer d'évacuer mon chagrin. Le fait d'avoir revu Lee Know m'a un peu ouvert les yeux. Je me laissais tomber dans la dépression. Il m'a secouée, mais à l'issue de notre conversation, je l'ai perdu à jamais. Je n'ai pas réagi quand il m'a avoué son amour, et je l'ai même totalement chassé de ma vie. Il a respecté ma volonté, bien mieux que je ne l'aurais imaginé. Je crois que je l'ai profondément blessé. Je suis restée à Séoul, espérant qu'une fois sa colère retombée, il reprendrait contact avec moi. Il ne l'a pas fait à mon grand regret. Mais, j'ai contribué à ce qu'il s'éloigne de moi, je suis mal placée pour me plaindre. Donc, j'ai décidé de revenir chez ma mère.

Lorsque le taxi me dépose devant notre maison, j'ai la surprise de découvrir une ambulance. Je me précipite vers l'entrée et je découvre le corps de ma mère au sol avec un masque à oxygène sur le visage. Je m'approche quelqu'un m'empêche d'avancer. J'explique qu'il s'agit de ma mère. Deux hommes la soulève pour la poser sur un brancard. Et un médecin, je suppose vient vers moi :

"- Vous êtes sa fille, n'est-ce pas ?"

Je hoche affirmativement la tête. Je n'ai plus de voix.

"- Votre mère vient de faire une arrêt cardiaque. Nous avons réussi à la réanimer parce que son amie nous a prévenus rapidement, mais nous devons l'emporter à l'hôpital. Vous pouvez monter dans l'ambulance avec nous, si vous le souhaitez."

Je les accompagne. Ma mère ne semble pas revenir à elle. Je suis très inquiète. Heureusement qu'elle n'était pas seule quand son malaise est intervenu. Je m'en veux d'être repartie à Séoul et de l'avoir laissée seule. Pourquoi toutes ces tragédies m'arrivent à moi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire dans ma vie qu'il me faille supporter toutes ces difficultés ? Je ne pourrais pas perdre à nouveau une personne chère ! Cette fois, c'est certain, je ne m'en remettrais pas.

Je me souviens qu'il y a quelqu'un un jour, et de mémoire, je crois que c'est mon père. Il m'a dit ceci :"La vie met sur ton chemin uniquement les obstacles que tu es en mesure de surmonter !". Honnêtement, je ne vois pas pourquoi, je repense à cela maintenant. Mais, cette pensée me met très mal à l'aise. Et je doute que je sois en mesure de surmonter la mort d'une seconde personne, notamment ma mère. Je suis très pessimiste, mais j'ai peur de l'avenir désormais.

J'ai l'impression de me retrouver un an en arrière quand la porte de la salle d'opération se referme sur moi. Je secoue la tête. Je ne dois pas penser au pire. Mais, j'ai tellement mal dans mon coeur, et toutes mes douleurs refoulées refont surface. Je me sens mal, je pense que je vais m'évanouir. Une infirmière s'aperçoit que je ne suis pas bien, elle m'aide à m'asseoir sur le banc. Elle m'apporte une boisson sucrée et ses mains sur les miennes me réconfortent. Je suis heureuse qu'elle soit près de moi, parce que je ne voulais pas rester seule dans un moment pareil.

Je patiente plusieurs heures, personne ne sort de cette salle. Je m'inquiète de plus en plus. Mes paupières sont lourdes, je m'empêche de m'assoupir parce que je veux être réveillée quand ils sortiront pour avoir des nouvelles de l'état de santé de ma mère.....

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Cruel destin pour Ahyda......


Une danse extravagante / Lee Know StraykidsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant