Mercredi 13 novembre, 18h09
Mon téléphone sonne.
Je me jette presque dessus, n'ayant eu aucune interaction sociale depuis mon réveil (qui a eu lieu il y a à peine une heure à cause de la soirée télé avec mes amis hier soir qui s'est un peu éternisée).
Le nom de ma meilleure amie est inscrit, je décroche, enthousiaste.
- Hello !
- Salut Clarke.
Répond t-elle d'un ton que je ne lui connais pas. Un ton ennuyé qui ne lui vas pas du tout. Un ton qui n'annonce rien de bon.
- Ouh la y'a quelque chose qui ne vas pas explique moi !
Je l'entend renifler au bout du fil. Je suis prise d'une peur intense. J'ai très rarement vu ou entendu pleurer Raven, ça n'arrive quasiment jamais et quand ça arrive, ce qui se passe est grave.
- Eh ma puce ça va aller !
Lui dis-je avec calme et compassion, essayant difficilement de masquer mon inquiétude.
- Viens au garage.
Dit-elle à bout de souffle.
Je suis emportée par la panique, je commence à marcher dans tous les sens, dans l'impossibilité de me canaliser, cherchant des réponses.
Je prend une veste en jean et attrape mon casque et les clés au vol pour me ruer dans les escaliers, que je dévale en manquant de tomber plus d'une fois.J'enfourche precipitemment ma moto et roule à toute allure, au diable les limitations.
Enfin arrivée, je me gare en double file je me rue en direction du garage.
C'est avec surprise que je découvre ma meilleure amie debout, les yeux rougis par les larmes, le teint pâle, deux grosses valises à ses pieds.Je ne comprend strictement rien. Le garage est fermé, un mot que je n'arrive pas à lire de la ou je suis orne la porte.
Raven m'ouvre ses bras ou je vais immédiatement me réfugier.
Elle me serre si fort que je manque presque d'air, mais elle en a clairement besoin. Après tout c'est à ça que servent les amis n' est ce pas ? Je ressens toute sa peine à travers elle. Elle me transmet sa douleur. Je commence à réaliser qu'elle vas s'en aller et ce, pour un bon moment vu la taille de ses bagages et rien que d'envisager cette hypothèse fait couler mes larmes.
J'ai besoin de ma meilleure amie à mes côtés je ne pourrait pas supporter son départ !
En cet instant il n'y a plus que nous nous deux, notre tristesse dans la nuit.
Nous nous séparons à contre coeur.
Nous sommes désespérées.
- Je suis désolée Clarke.
Dit-elle dans un sanglot.
- Ne le sois pas. Explique moi tout.
Dis-je, une main sur son épaule, peinant à retenir mes larmes.
- Ma mère... Elle est très malade. Je... Les médecins lui laissent cinq mois. Cinq mois Clarke. Dans cinq mois elle mourra ! Je... Je dois aller la voire. Comment je vais-
Les larmes envahissent mes yeux mais je la coupe en la serrant dans mes bras.Je laisse les larmes dévaler mes joues trempées.
- Rae... Je suis tellement désolée.
Je sais très bien la relation qu'elle entretient avec sa mère, elles sont très proches.
Elle l'aime de tout son coeur, et qu'elle n'envisageait pas du tout un décès aussi prématuré.
C'est tellement injuste ! Elle mérite tout sauf ça ! Elle ne peut pas perdre sa mère ! Pas maintenant. Pas comme ça.
Si je pouvais aspirer tout son malheur je le ferais sans hésiter.
Elle est littéralement effondrée dans mes bras.
Un taxi se gare juste devant nous.
J'observe le chauffeur mettre les bagages dans le coffre par dessus l'épaule de ma meilleure amie.
Je caresse doucement sa tête et lui répète que ça va aller.
Elle s'écarte doucement et embrasse fort ma joue.
- On s'appelera ? Tu me le promet ?
Me demande t-elle, un sanglot dans la voix.
- Évidement ! Je t'aime Rae.
- Moi aussi Clarke. Au revoir.
Elle monte dans le taxi qui démarre et prend la route.
Je regarde ma meilleure amie s'en aller, je regarde la voiture jusqu'à ce que la ville l'engloutisse.
Je regarde ses iris noisette emplis de larmes jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans la nuit.Je me retrouve seule dans la rue.
J'ai l'impression que mon coeur à fui mon corps. Je me sens terriblement vide.
Je réalise que je ne vais pas revoir ma meilleure amie pendant un bon moment.
Mes larmes au contact du froid me brûlent la peau.
Elle ne mérite pas ça.
J'espère que ces derniers mois auprès de sa mère seront inoubliables, j'espère qu'elles passeront les meilleurs moments qu'elles n'ont jamais passés.
J'espère que quand sa mère s'en ira, ce sera au côté de sa fille, sans regret.
Je sèche mes larmes et reprend ma moto. Je roule lentement, errant sans but dans les rues.
Ça y est. Raven doit sûrement être à l'aéroport.
Elle vas bientôt embarquer pour son vol en Amérique et serrer sa mère dans ses bras, pour lui transmettre tout son amour.
J'arrive chez moi, monte sans aucune envie et m'affale lourdement sur le canapé.
Je m'enroule dans un plaid et serre un coussin contre moi.
Je suis réduite à l'état de coquille vide.
Raven était mon petit soleil à moi et la voilà à l'autre bout du monde, complètement éteinte.
Au revoir Raven...
VOUS LISEZ
Derrière le masque
Fanfiction21 ans, tête d'ange et boucles d'or, artiste dans l'âme, Clarke Griffin mène la belle vie dans sa routine Parisienne accompagnée de ses acolytes. Elle rencontre un jour par hasard Lexa Woods, une femme mystérieuse et introvertie. A partir de ce mome...