Chapitre 4 : Le Cadeau

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Dimanche 27 octobre, 18h35.
Ma mère me regarde, un sourir timide aux lèvres. Je dois avouer que ça fait vraiment bizarre de la revoir après aussi longtemps.
Elle sort et m'attire avec elle hors de la salle d'attente, dans le long couloir de l'accueil.
- Bonjour Clarke.
Me dit elle, émue.
- Bonjour maman...
Répondis-je, l'interrogeant du regard, ne connaissant toujours pas ma cause de ma venue ici.
- Tu as tellement grandis...
Reprend t-elle en approchant sa main de ma joue puis elle se ravise, se rappelant la distance présente entre nous, qu'elle semblait avoir oublié.
Elle porte ensuite son attention sur mon casque et paraît surprise mais ne relève pas.
Je soupir, lui faisant comprendre que je ne resterai pas indéfiniment dans cet endroit qui m'est tout sauf agréable.
- Joyeux anniversaire.
Dit elle en sortant de son sac un petit paquet rectangulaire, bien emballé et accompagné d'un petit ruban.
Elle me le tend et je le prend, très surprise. Je lève les yeux vers elle et lui demande.
- Pourquoi tu m'offres un cadeau ?
Elle soupir puis reprend.
- Ton père voulait te l'offrir avant de partir mais... J-je... Il n'a pas pu. Je n'ai pas eu le courage de le faire moi même mais Marcus m'a convaincu alors... C'est à toi.
J'essaie de réguler ma colère. Comment ose t-elle parler de lui ?
Les larmes me montent aux yeux et je la regarde une dernière fois avant de tourner mes talons, sans un merci, sans un au revoir, la laissant plantée la sans rien ajouter. Je l'entend vaguement soupirer et je m'éloigne, essuyant les quelques larmes échappées de mes yeux d'un revers de manche et longeant le grand couloir menant à la sortie.
Une fois dehors, j'enfourche à nouveau ma petite merveille et repart en direction de chez moi.

J'arrive dans le hall éclairé par la faible lueur des plafonniers, clignotants et en piteux état.
Le vent froid s'engoufrant dans la cage d'escalier me glace les os et je  m'empresse de monter et retrouver mon chez moi.
Je suis encore désorientée par rapport à cette discussion, si on peut appeler cela comme ça, avec ma mère, tout comme son cadeau que je n'ai toujours pas ouvert, vient il vraiment de mon père ?
Je décide de me changer et d'opter pour des vêtements plus agréables.
Un vieux tee-shirt et un short me paraissent adéquats.

Je me dirige ensuite à ma petite cuisine ouverte sur le salon, puis m'empare de mon téléphone posé sur le plan de travail, et compose le numéro d'Octavia, tout en sortant le nécessaire pour mon repas du soir (autrement dit, des pâtes).
Mon amie décroche au bout de quelques sonneries.
- Hey Griffin !
Me lance t-elle joyeusement.
Je la salue à mon tours et prend de ses nouvelles, puis passe à la raison principale de mon appel.
- Sinon... Tu aurais pu me dire que tu avait recontacté Lincoln ?
Lui dis-je, une pointe de malice dans la voix, tout en remuant les spaghettis que je suis en train de préparer.
Elle ne répond pas pendant un instant, se demandant probablement pourquoi j'était au courant de ça.
- Attend... Mais comment tu sais ?!
Me demande t-elle, ne comprenant pas la situation.
- Pffff je l'ai croisé banane !
Répondis-je en riant, avant de reprendre.
- J'était à l'hôpital et il était là aussi ! Je lui ai demandé comment il connaissait mon nom et il m'a répondu que tu lui avais parlé de moi.
- Oh ! Je vois. Mais qu'est ce que vous faisiez à l'hôpital ?
Me demande t-elle, inquiète.
- A vrai dire lui je ne sais pas, il est d'ailleurs reparti avec une fille super bizarre, en tout cas elle était pas super en point !
Répondis-je, engendrant immédiatement la jalousie de mon amie.
- Attend... Une fille ? De quel âge ?
- Euh... bah notre âge à peu près, je ne l'ai pas vu longtemps elle est repartie en me regardant de travers alors...
Tout comme moi, Octavia reste perplexe après cette annonce.
- Mais c'est peut être juste sa soeur !
Ajoutais-je, essayant de calmer sa jalousie naissante.
- Je vais lui demander je te tiens au courant... Mais toi qu'est ce que tu faisais là ?
Reprend t-elle, soudain très inquiète.
Je lui raconte donc tout ce qu'il c'est passé, de son message à ma venue à l'hôpital, dans les moindres détails, m'énervant par fois toute seul contre ma mère.
- Et ben ! Maman Griffin veut retrouver sa fille alors... Si ces mots ne sortaient pas de ta bouche je n'y aurais pas cru ! Et... ça n'a pas été trop dur d'y retourner ?
Me demande t-elle tristement.
Je soupir puis répond.
- Un peu... Mais je dois bien passer à autre chose. Bref je vais manger et ouvrir mon cadeau.

Derrière le masqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant