CHAPITRE 4

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   CHAPITRE 4

Sur le moment, malgré le fait que tout mon corps ne soit que souffrance, je ne prends pas pleinement conscience de ce que le départ de mon frère signifie, ni même ce que ça va changer pour moi.

   Tout s'accélère brusquement lorsque je me rends compte d'une chose : le silence. Il n'y a plus le moindre bruit dans la maison. Le combat est fini et je suis complètement seule. Enfin, pas vraiment. Le corps de Patrick encore inanimé dans la cuisine me ramène à une réalité que j'aurai préféré oublier.

   Pourquoi est-ce que je ne suis pas partie avec Sam ? C'est vrai, ma promesse.

   Mes pensées fusent et je ne pense qu'à une seule chose. Sam. Je ne pense pas au fait qu'il n'est plus à mes côtés. Pas encore. Il faut d'abord que je m'occupe de cet incident, le faire innocenter à tout prix.

   J'attends 5 minutes comme promis mais une fois ce laps de temps écoulé, je ne peux me résoudre à téléphoner. Je finis par le faire après avoir patienté 5 minutes supplémentaires de peur que Patrick ne finisse par se réveiller.

   L'attente ne fait qu'empirer le sentiment de solitude que je ressens déjà depuis de longues minutes. J'ai peur. Peur que Patrick se réveille et que...

   Sam ne soit pas là pour me sauver cette fois.

   Je réalise enfin.

   Il n'est plus là.

   Mon cœur n'est plus serré, il bat de façon régulière. Mon visage se décrispe et mes yeux fixent un point devant moi, mon corps ne me fait plus souffrir. Je ne ressens plus rien. À partir de cet instant, je ne suis plus vraiment là, mais pas complètement ailleurs non plus. Un entre deux qui me permet de suivre à peu près ce qu'il se passe autour de moi mais surtout, de garder son visage dans ma tête.

   À partir de ce moment, tout ce que je vois n'est qu'un film qui se joue en arrière-plan, l'image principale étant toujours Sam.

*****

Lorsque la police arrive, je suis assise sur le canapé du salon, le téléphone encore dans les mains. La lumière a commencé à diminuer dehors et aucune lumière de la maison n'a été allumée. J'entends un homme demander s'il y a quelqu'un à l'intérieur. Je ne réponds pas, la voix me paraît lointaine.

Je les entends entrer, ils allument les lumières et je m'attends à ce que mes yeux commencent à brûler, mais ce n'est pas le cas. Ils fixent toujours ce même point en face de moi. J'entends quelqu'un monter à l'étage, puis je vois deux hommes faire leur apparition dans le salon. Je suis toujours incapable de réagir, mes pensées sont loin d'ici.

— Madame, c'est la police, est-ce que vous êtes seule ici ?

Aucune réponse.

— Lieutenant Casain, restez avec elle le temps qu'on finisse le tour de la maison.

Un troisième homme apparaît dans le salon.

— Il n'y a personne à l'étage commissaire, par contre j'ai remarqué des traces de sang un peu partout.

— OK, on poursuit.

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