ÉPILOGUE

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ÉPILOGUE

   Je suis sur le point de m'endormir lorsque j'entends du bruit dans la chambre voisine à la mienne, celle de Sam. Je l'entends ouvrir sa porte, puis les marches des escaliers se mettent à craquer, m'indiquant qu'il descend. Malgré le bruit, je suis prête à laisser le sommeil m'emporter, éreintée par la folie de ces derniers jours. C'est alors que j'entends la baie vitrée du salon s'ouvrir juste en dessous de moi. Inquiète, je repousse l'appel de Morphée et me lève dans la précipitation pour entrouvrir ma fenêtre. Je jette un œil dehors et vois une ombre dans la nuit se diriger vers la forêt. C'est Sam.

Sam

   La dernière fois que mes pieds ont foulé le sol de cette forêt, je n'ai absolument pas prit le temps d'apprécier ce qui m'entourait. Aujourd'hui c'est un peu différent. Il fait nuit, pourtant je peux ressentir les vibrations de vie autour de moi. Les odeurs de terre humide et de feuilles mortes me parviennent et je sens mes poumons se purifier instantanément.

   Je peux aussi sentir la présence des arbres autour de moi, leurs branches jouant à cache-cache avec le rayonnement de la lune. Les sons pourraient paraître effrayant mais ils ne font que refléter l'éveil d'une vie sauvage aillant dormi paisiblement toute la journée, attendant ce moment avec impatience. Le moment où ces animaux pourraient enfin vivre, se laisser aller, sortir de leur trou et errer dans ces bois à la recherche de ce qui les fera subsister un jour de plus.

   Je suis dans le même état actuellement. En quête de vie, de sens, de quelque chose me permettant de subsister encore un peu.

   Mon retour à la maison a été un choc. J'ai tenté de le cacher du mieux que j'ai pu en essayant de faire sourire Mélo à chaque instant mais les souvenirs persistent et la culpabilité ne cesse de me ronger un peu plus chaque jour. Malgré une fin d'histoire plutôt heureuse, les événements qui ont marqué ces dernières semaines vont laisser des cicatrices douloureuses.

   Je marche de plus en plus vite même si je ne suis pas en train de fuir cette fois. Bien au contraire, je dirais plutôt que je suis à la recherche de quelque chose.

   Oui mais quoi ?

   Des réponses peut-être.

   Malgré la noirceur de la nuit, mes pieds parviennent à ne pas trop accrocher les racines, je sens que j'ai repris pas mal de force en quelques jours. Quand est-ce qu'il en sera de même pour mon cœur ?

   Je ressens le besoin de mettre fin à tout ça, toute cette douleur. Il faut que je retourne là où tout a commencé, dans cette cabane où l'horreur a atteint un niveau inimaginable. Mon objectif enfin en tête, j'accélère le pas. C'est bien ça, je ne fuis plus, j'affronte cette réalité qui a brisé quelque chose en moi.

   Lorsque j'étudie plus profondément cette déchirure, je me rends compte qu'elle ne vient pas de là où je l'avais imaginé. Elle provient de quelque chose de bien plus évident et pourtant d'infiniment plus douloureux. Sans trop savoir pourquoi, je m'arrête près d'un arbre. Je crois qu'il m'inspire quelque chose, de la quiétude.

Mélodie

   Je me précipite hors de ma chambre en panique, la dernière fois que je l'ai vu partir par là j'ai faillit le perdre à tout jamais. Je dévale les escaliers aussi vite que possible et ne prends même pas le temps de mettre des chaussures.

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