CHAPITRE 4 : SERGENT

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"I would rather be a rebel, than a slave."

Emeline Parkhurst

ORPHÉE

Il fait sombre, seulement quelques rayons de soleil s'échappent des épais rideaux noirs de la pièce remplies des odeurs nauséabondes de fumée de cigarettes et de cigares coincés entre les dents de mes collègues.

La table rectangulaire autour de laquelle nous sommes assis est ensevelie sous les feuilles, dossiers et documents que nous allons aborder aujourd'hui dans cette réunions, qui est pour moi la première de ma carrière d'inspecteur. J'avoue être non pas nerveux mais curieux est impatient d'enfin prendre pleinement mes nouvelles fonctions et responsabilités dans ce milieu professionnel.

Cependant mon enthousiasme se fane petit à petit, l'ambiance est comment dire ? Excessivement lourde. Pour commencer nous attendons depuis dix minutes déjà le superintendant, la fumée de tabac s'affaisse sur mes épaules et s'infiltre dans mes poumons (Alors que je ne fume pas le moins du monde, j'ai déjà respiré assez de saloperies au front).

Je lance un regard incongru à ma droite vers mon ami qui je pense fume sa septième cigarette de la journée.

- Tu te rappel sur le front Ouest, il y a à peu près trois ans ? Je demande innocemment, avec un rictus sur le visage.

Je le vois soufflé mais cependant sourire à ma remarque et au souvenir qui doit lui revenir en même temps.

- On c'était promis de ne plus jamais reparler de cela à l'avenir. Il me reproche en ricanant.

- Jusqu'à il y a quelques mois je ne pensais même pas qu'il pouvait y avoir un avenir, j'en profite. Me justifié-je.

La porte s'ouvre violemment sur le superintendant pressé de commencer la réunion, ou peut-être de la finir.

Je ne l'ai vu que quelques minutes lors de mon arrivé il y a une semaine, cependant il m'avait été donné de correspondre avec lui les mois précédant mon retour. Et de ce que j'ai pu lire ou voir, il avait l'air très rustre que ce soit dans sa façon de faire ou de s'exprimer.

Il part s'installer à l'extrémité de la grande table et lui aussi s'allume un cigare.

- Bonjours tout le monde. Je sais je suis en retard mais réveillez-vous, ce n'est plus l'heure de pioncer. Qu'est-ce que je disais. Bon pour commencer je voudrais vous faire part de la récente arriver du sergent Duchanan parmi nous.

Touts les visages se tournent vers moi et m'observent de la tête au pied, me scrutant, me jugeant, cherchant un défaut par-dessus tout. Je me contente d'un seul hochement de tête pour les saluer poliment ainsi que pour confirmer les propos du superintendant, Monsieur Owen.

- Ainsi les présentations sont faites nous pouvons dès à présent passer aux choses sérieuses.

Je change de position sur ma chaise et me met plus à l'aise en saisissant mon dossier pour être opérationnelle.

- Nous allons commencer par la menace qui plane sur Springdale depuis quelques mois. Saint-Roch, je vous laisse la parole. Il dit en faisant un geste respectueux de la main pour lui donner la parole.

Il se redresse sur sa chaise, sa poitrine se gonfle comme pour prendre son courage à demain puis pose sa cigarette encore fumante dans le cendrier.

- Messieurs, je suis dans l'obligation de vous annoncer que ces grèves et manifestations sont orchestrées et revendiquées par des communistes.

Des exclamations se font entendre de la part des autres inspecteurs.

TROP jeune : Le Fruit DéfenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant