TROP jeune : Le Fruit Défendu

CHAPITRE 5 : "DEVINE..."

"J'ai l'impression qu'un type a passé le bras dans ma gorge et ma attrapé l'intestin, puis il le tire par ma bouche et l'attache autour de mon cou."

Ross Geller, Friends

IZABELLE

     
     Je descends les escaliers à l'entente de mon prénom raisonné dans la maison par la voix grave de mon père.

En arrivant dans son bureau je l'aperçois qui est installé derrière celui-ci et s'affaire à griffonner sur différent document. En me voyant enfin rentrer il s'arrête immédiatement puis concentre son regard azur sur moi avec un sourire fière aux lèvres. Il se lève puis vient vers moi avec toujours le même air fière de lui tel un petit enfant.

- Devine. Me demande t-il simplement en ricanant.

Je dois bien avouer que je suis tout d'abord perplexe mais la grande gamine que je suis se prête au jeu facilement.

- Je ne sais pas ? Tu vas enfin te décider pour le voyage en Égypte ? je tente avec une once d'espoir.

- Ne rêve pas trop jeune fille, mais nan ce n'est pas ça.

- Je ne sais pas moi, lâche un indice ! Je commence à m'excitée, curieuse de savoir ce qu'il a à me dire.

- Ils seront là vendredi soir. Il s'exclame joyeusement.

- Sa majesté le roi vient diner vendredi soir ? je lui demande sarcastique.

Il me regarde encore quelques secondes puis se décide enfin à me dire cette grande nouvelle :

- Vendredi soir la famille Sinclairs et la famille Duchanan viendra diner.

Je lève un sourcil perplexe par cette nouvelle. Je connais pertinemment l'idée qu'il a derrière la tête :

- Tu vas essayer de nous trouver quelqu'un durant ce stupide diner. Je constate désabusée.

- Je te vois venir avec tes idées reçus sur ces rencontres, cependant ce n'est qu'une soirée, il n'y a pas d'obligations. Il essaye de me convaincre comme il peut avec ses éternels sourires réconfortant.

Je réfléchis quelques secondes à sa proposition. Si j'y mets du mien lors de cette soirée ils ne pourront plus se plaindre que je ne fait aucun efforts pour me trouver un mari.
Et par conséquents ils me laisseront tranquille avec cette histoire d'avenir.

- Très bien, je veux bien faire un effort dans ce cas. Je lui promets en faisant un sourire gentil et ravi à l'idée qu'ils me lâche la grappe.

Dans le courant de l'après-midi ma grand-mère Myrabelle est venue prendre un verre avec nous. Je suis actuellement fourrée dans ma chambre pour fuir ses remarques incessantes sur le fait que je ne sois toujours pas fiancée. Je tiens à préciser que j'adore ma grand-mère paternelle cependant ses idées sur la façon de vivre sont toutes plus veillottes les unes que les autres, alors parfois il est vrai que je préfère me réfugier dans ma chambre pour éviter ses perpétuelles et éternelles critiques, qui mine de rien fouttent un coup au moral. Les critiques d'inconnues ne sont déjà pas faciles à encaisser cependant celles de son propre sang encore moins.

Alors que je suis en pleine écoute du dernier morceau de Emile Audiffred, un chanteur français, la Madelon de la victoire que j'ai lancé sur le gramophone. Je commence à danser comme une petite folle dans ma chambre sans me soucier du merdier qu'est ma vie en ce moment.
Cependant trois petits et timides tocs sur la porte m'interrompent. Quand je me retourne je vois ma grand-mère toujours avec une noblesse et une fierté qui lui est propre sur le seuil me regarder avec un rictus aux lèvres, habillée d'une dépassée mais néanmoins magnifique robe turquoise, accompagnée de son célèbre et parfait chignon retenant ses cheveux poivres-et-sel, autrefois bruns tel que les miens.

- Mymi ? dis-je essoufflée suite à ma danse effrénée mais aussi surprise de la voir ici.

- Excuse-moi mais je voulais te voir avant que je ne m'en aille.

J'éteins la musique puis pars m'assoir sur mon lit, je l'invite à venir à mes cotés, elle s'ordonne puis vient près de moi.

- Je voulais te parler du diner de vendredi, je m'apprête à ouvrir la bouche mais elle me stoppe net d'un signe vif de la main, Je sais pertinemment que tu a accepte dans l'unique but qu'on te laisse tranquille et je respecte cela. Cependant ... elle me saisit de manière maternelle ma main avec une douceur et un réconfort infini,
cuimhnich gum feumar uaireannan deagh bhreab a thoirt don chùl gus am bi e a ’sealltainn suas.
[ rappelle toi que parfois l'amour il faut lui donner un bon coup de pied au derrière pour qu'il se pointe ].
Finit-elle par m'expliquer en rigolant.

Je rigole à mon tour en baissant la tête car je me dis qu'elle a peut-être raison et que la solitude n'est pas la seule option pour moi.

Mais comment savoir si nous sommes véritablement amoureux, si nous ne l'avons jamais été auparavant ?

Et comment savoir si cet amour en est un véritable, et non pas les désillusions d'une adolescente de dix-sept ans ?

Trop de questions se bousculent, se cognent et s'entrechoquent dans ma petite tête.
Et pourtant si peu de réponses à celles-ci.

Oh no ! - Marina the diamond
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Premier chapitre de l'année 2020, j'espère pour vous qu'elles sera pleine de belles de surprises ! 🙃