𝐒𝐀𝐍 𝐅𝐑𝐀𝐍𝐂𝐈𝐒𝐂𝐎 ･:*:･ﾟ✧『 ᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ 』✓

𝟐𝟓. 𝐂𝐚𝐝𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐢𝐧𝐬

❝ 𝟐𝟓. 𝐂𝐚𝐝𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐢𝐧𝐬 ❞

▲ Samedi 11 janvier 2003 ▲

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Comme presque tous les samedis, après ses leçons, Talya se promenait dans l'institut, afin de se défouler et de tout observer. Ceci était son rituel. Tout y était orchestré et mené à la règle, sans que rien n'y déroge.

Elle faisait d'abord le tour du deuxième étage, en passant dans les couloirs les plus méthodiques, puis elle descendait au premier, où elle allait vers l'aile des jeux, où elle entrait dans toutes les salles afin de vérifier que tout était sa place. Ensuite, et seulement ensuite, elle retournait sur ses pas afin d'aller vers les portes de dortoir, qui étaient normalement fermées.

Cependant, cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. Cela surprit Talya, qui arrêta son petit tour habituel. Les seules fois où les dortoirs étaient ouverts, c'était lors des visites pour les parents, ou lorsque l'un des enfants partait et que ses parents se trouvaient actuellement dans sa chambre.

Ainsi donc, intriguée, Talya pénétra dans le couloir, sur la pointe des pieds. En effet, si sa maman ou son papa la trouvait là, alors que cela lui était interdit, elle se ferait sévèrement punir. Alors, doucement, Talya observa chacune des portes, guettant celle qui serait ouverte, étant sûrement celle de l'enfant qui partait.

La fillette dut donc traverser toute l'allée avant d'enfin apercevoir la porte entrouverte. Elle s'en rapprocha donc avant de se coller au mur, afin de regarder discrètement qui était le garçon. Cependant, en voyant son identité, la brunette se figea. C'était Théo.

Celui-ci, assit sur le lit, regardait sa mère faire sa valise. Il ne semblait être prit d'un sentiment particulier et regardait juste d'un œil désintéressé sa mère, qui faisait des allers-retours entre son armoire et sa valise.

— Tu n'as rien d'autre ? demanda enfin la grande dame avec des cheveux aussi blonds que ceux que Mylène, l'amie de Talya, possédaient.

Théo ne répondit évidemment pas mais tourna sa tête vers l'embrasure de la porte, où Talya passait actuellement la tête. Cette dernière, en voyant Théo faire ceci, retira sa tête avant de couper sa respiration.

Mais, Théo ne la dénonça pas, n'y fit même pas attention, et préféra se concentrer sur la petite toupie rouge que sa mère venait de faire, accidentellement, tomber par-terre.

Talya put donc se remettre, de nouveau, à observer la scène.

— Bon, veux-tu dire au-revoir à quelqu'un avant que l'on ne parte, Théo ?

Que l'on ne parte... Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Talya, qui ne put s'empêcher de frissonner. Elle n'avait pas envie que Théo parte. Depuis Noël, ils s'étaient réconciliés et Talya passait beaucoup de temps à dessiner avec Théo, même si sa maman lui avait expliqué que pour Théo, c'était différent ce qu'il ressentait.

Le petit ne dit point mot mais agita la tête en signe de négation, ceci fit encore plus mal à Talya. Mais, celle-ci ne dit point son dernier mot, et lorsque Théo et sa maman furent sur le point de sortir de la chambre, Talya sortit en vitesse du dortoir avant de courir vers sa chambre.

Elle en sortit quelques secondes plus tard et s'éclipsa très vite dans les escaliers, qu'elle descendit à toute vitesse. Au moment où elle en arriva au bout, elle vit Théo et sa maman, sur le point de passer la grande porte. Talya sut que s'il le laissait passer la porte, c'était fini, jamais plus elle ne le reverrait.

— Théo ! s'écria t-elle du plus fort qu'elle put avant de courir dans le hall d'entrée, où sa maman se tenait, dans un coin, regardant Théo partir.

Bien entendu, ce dernier ne s'arrêta pas mais sa mère, elle, le fit, ce qui le força lui aussi à faire de même car ils se tenaient par la main. La dame se retourna et vit, intriguée, une petite fille courir à toute vitesse vers elle et son fils.

La fillette, rouge de timidité, s'arrêta devant le duo et mit sa main dans sa poche et en sortit un bracelet bleu, qui semblait avoir été fait main tant les fils s'éparpillaient dans tous les sens.

— C'est pour toi, annonça t-elle en proposant le bracelet à Théo.

Le petit châtain n'esquissa pas le moindre mouvement pour prendre l'objet mais le considéra longuement. Ce fut finalement sa mère qui le prit, avant de s'adresser avec un grand et sincère sourire à Talya.

— Merci beaucoup, affirma t-elle doucement. Je suis sûre que Théo le trouve vraiment beau.

— Est-ce que... Est-ce qu'il le mettra ? osa demander Talya, gênée.

Pourtant, celle-ci n'avait pas l'habitude de l'être avec les adultes. Mais, cette fois-ci, avec cette grande et gentille dame, tout semblait différent.

— Bien entendu, murmura t-elle. Il le portera toujours.

— Toute sa vie ?

— Toute sa vie, acquiesça la dame. Je peux te le promettre.

Puis, alors que sa mère allait tourner les talons, Théo retira son sac à dos et l'ouvrit. Il en sortit une feuille colorée qu'il tendit à Talya. La fillette, surprise mais touchée, prit lentement le dessin des mains de Théo et observa le soleil qui prenait presque l'entièreté de la feuille.

Il n'y eut pas de câlins, pas d'embrassade, seulement un bracelet et un soleil durant cet adieu. Théo et sa mère partirent donc ensuite, Talya se colla contre sa mère en observant le dessin, et plus jamais ils ne se revirent.

Mais, encore aujourd'hui, même après des dizaines années, si l'on pénètre dans la chambre de Talya, on peut toujours y voir un beau soleil rayonner.

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