𝐒𝐀𝐍 𝐅𝐑𝐀𝐍𝐂𝐈𝐒𝐂𝐎 ･:*:･ﾟ✧『 ᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ 』✓

𝟐𝟐. 𝐏𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐟𝐫𝐢𝐦𝐨𝐮𝐬𝐬𝐞

❝ 𝟐𝟐. 𝐏𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐟𝐫𝐢𝐦𝐨𝐮𝐬𝐬𝐞 ❞

■ Vendredi 10 août 2012 ■

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Le moment tant redouté arriva enfin ; je venais de demander à ma mère de venir dans ma chambre afin que je lui parle en privé. Bien évidemment, cette phrase inquiétait toujours les mamans mais cette fois-ci, c'était vraiment quelque chose de très important. Pas des moindres, en fait.

Assise sur mon lit donc, ma mère attendait que je lui annonce enfin ce que je voulais lui dire. Mais ce n'était pas si facile que cela. Ça faisait trois jours que je pesais le pour et le contre sans pour autant réussir à me décider. Liam, de son côté, ne tenait plus en place et avait de plus en plus de mal à mentir à mes parents en leur disant que je n'étais juste pas dans mon assiette. Voilà donc pourquoi je devais le dire aujourd'hui, c'était maintenant ou jamais. Ou plutôt dans neuf mois.

Je pris alors une grande inspiration et débutai, ne cherchant pas à tourner trois cents ans autour du pot.

— Maman, s'il te plaît, écoute moi jusqu'au bout, s'il te plaît...

Ma mère acquiesça, plus que troublée, et sûrement de plus en plus effrayée.

— Maman, ce n'est pas facile à le dire, mais je dois te l'annoncer maintenant, même si ce n'est pas de la meilleure façon. Je suis enceinte.

Un blanc pesant s'installa dans la pièce. Maman ramena sa main gauche à son cœur, pour arrêter ses tremblements. Son visage avait soudain viré au pâle et aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche.

— Qui est le père ? réussit tout de même à me demander avec des trémolos dans sa voix.

— Liam, chuchotais-je en baissant la tête.

Il est vrai que je m'attendais à des cris, des remontrances, des exclamations, mais certainement pas à des reniflements. Lorsque je relevais les yeux sur ma mère, celle-ci essuyait une larme ayant coulé sur sa joue en tentant de rester de marbre.

— Je... Ce n'était pas voulu, me sentis-je le besoin de préciser. On s'était protégés mais... ça n'a pas marché... Peut-être y avait-il un trou imperceptible, je n'en sais rien. Je... Je suis désolée maman...

Ma voix se brisa tout doucement et je dus me retenir de ne pas éclater en sanglots. Moi qui ne pleurait pas souvent, j'enchainais beaucoup ces temps-ci.

— Je ne veux pas le garder maman, dis-je en brisant de nouveau le silence. Ça sera un fardeau pour moi, pour Liam, pour tout le monde... et... je ne me sens pas prête... Je n'en veux pas.

Alors que je reniflais une nouvelle fois, ma mère prit ma main avant de la serrer très fort dans la mienne. À ce moment là, je compris que maman me soutenait.

— Je ferais tout pour t'aider ma puce, d'accord ? finit-elle par dire d'une voix enrouée et les yeux embués. S'il faut, on ira te faire avorter dans un autre État, mais je ne te laisserai pas dans cet État, pas à ton âge.