Trop jeune pour toi

Chapitre 7

Note de l'auteur : les chapitres 7 et 8 sont rated M, ce qui signifie qu'il y a du sexe ! Rien de pornographique je pense, mais enfin j'en déconseille tout de même la lecture aux personnes de moins de 16 ans, qui sont un peu jeunes pour ça. Vous voilà prévenus ! ;-)

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Alice n'a pas quitté Thomas. Il continue régulièrement à mettre la cuisine à sac pour apporter à sa bien-aimée des gages de son amour faits maison, et à en juger par les jours où il teste d'abord une recette en famille, il s'améliore. Rien de tel qu'un peu de motivation pour progresser.

Alice quant à elle continue à venir à la maison et reste manger à l'occasion. Ce qui a changé, c'est qu'elle passe désormais le plus clair de son temps avec Thomas au lieu de le passer à cuisiner et à discuter avec Carla. C'est ainsi que les choses sont censées être, et Carla tâche de s'en réjouir pour son fils. Lui au moins a l'air heureux de l'évolution de la situation.

Avec Carla, Alice est toujours souriante, agréable, mais plus mesurée qu'avant. On pourrait croire que sa sympathie pour elle a tiédi. Sauf que lorsqu'elles sont seules quelques instants et que personne ne risque de les voir, la jeune femme a des regards, des frôlements qui ne trompent pas.

Elle n'a pas changé d'avis. Elle a juste fait ce que lui a demandé Carla : rien d'irrémédiable. Elle a bricolé un compromis entre ce qu'elle veut et ce qu'elle est prête à faire pour l'obtenir. Et Carla se déteste de se surprendre à souhaiter qu'Alice quitte son petit ami. Pour elle. Et brise ainsi le cœur de son fils. A cause d'elle.

En vingt-deux ans de mariage, Carla n'a jamais trompé Frédéric. Elle a confiance en lui et n'a aucune raison de croire qu'il l'ait trompée non plus. Elle a juré fidélité et depuis leur échange de vœux, aucun homme rencontré ne l'a vraiment assez tentée pour passer à l'acte. Elle s'est toujours dit qu'elle n'était pas ce genre de femme. Et pourtant. Cette fois elle le sait, à la première occasion elle trompera son mari.

Elle le trompe déjà, d'ailleurs. Sinon en actes, du moins en pensée. Quand elle touche ses joues et son menton toujours un peu rugueux, son corps d'homme noueux et velu, elle ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'elle éprouverait si c'était le visage imberbe d'Alice qu'elle touchait, son doux corps de femme à la silhouette en sablier. Elle ignore pourquoi la pensée du corps d'Alice éveille son désir car elle n'a jamais été attirée par une autre femme auparavant, mais c'est ainsi.

Le désir persiste et couve, insatisfait. L'odeur virile de son mari, ses larges mains calleuses que Carla a tant aimées, lui font à présent désirer le parfum fruité de la jeune femme, le contact de ses longues mains fines. Elle se demande ce qu'elle ressentirait si elles reprenaient ce baiser à peine esquissé. Si les cheveux dénoués d'Alice venaient lui caresser la peau. Et tant d'autres choses encore.

Vaillamment, Carla fait de son mieux pour ne pas trouver la moindre occasion de s'exposer à la tentation car elle a la certitude qu'elle y succombera.

L'occasion, c'est finalement Alice qui la saisit, un dimanche après-midi au détour d'un couloir. Elles se croisent par hasard. Carla sort de la salle de bain et Alice de la chambre de Thomas. Sans la moindre hésitation, Alice repousse Carla dans la salle de bain, y entre à sa suite et referme la porte derrière elle. Son regard gris incandescent transperce Carla tandis qu'elle s'avance vers elle.

Carla se dit que la porte n'est pas fermée à clé. Mais en ce moment précis, rien n'est plus important que ce périlleux baiser resté en suspens entre elles depuis si longtemps. Le temps manque pour la douceur, c'est l'urgence qui l'emporte. Alice se penche pour l'embrasser. Sa bouche est avide et Carla enfonce les doigts dans ses longs cheveux soyeux avec un grognement de satisfaction. Elle aussi est avide. Leurs langues se mêlent et leur baiser met le feu aux poudres.