False Difference [Taekook]

Chapitre 44

PDV Taehyung
Quelques jours plus tard.

J'expire la fumée de ma bouche, les yeux à moitié ouverts et allongé sur le dos sur mon canapé, ma main gauche retombe mollement dans le vide sur le côté. Je sens mes membres se détendre, ma respiration courte me calme si bien que même les battements de mon cœur diminue encore plus, comme si j'allais définitivement m'endormir.

Puis, mon regard pourtant vide se pose sur le plafond, et mes doigts ramènent à nouveau ma cigarette d'un mouvement las et presque automatique vers mes lèvres ; je tire à nouveau, et recrache doucement la fumée toxique, cette fois, les paupières fermées.

Noël est passé. Bientôt le nouvel an, même. L'hiver a figé le pays dans la neige, les rues sont couvertes de blanc ainsi que les immeubles et les quelques voitures garées sur le bord des routes.

Les décorations des festivités illuminent la ville chaque soir, des mélodies douces résonnent sans cesse comme pour calmer les cœurs et instaurer une idée magique dans tout Séoul.

Belle saison, certains diraient. D'autres, perte de temps et d'argent inutile lorsqu'on est seul.

Plus de six jours me séparent de la fête, plus de quatre jours me séparent de mon monde. Ça fait quatre jour que j'ai reçu aucune nouvelle de personne, comme si j'avais été rejeté de la vie de tous.

Pas étonnant quand on sait pourquoi.

Mais, étrangement, je le vis presque bien. Je n'ai jamais été aussi tranquille de ma vie, à fumer des substances agréables qui me font rêver. Honnêtement, je n'ai jamais été aussi calme et serein. Comme si j'étais dans ma propre bulle, sans problème ni rien d'autre.

Mais je sais que les problèmes ne vont pas tarder à arriver. La rentrée et même avant, car je sais que Jimin va sans doute me rendre visite sans mon accord, bien sûr. Mais je m'en fous, la porte est fermée.

Ou pas.

Je ne sais plus, en fait. Je sais même plus quel jour on est, aujourd'hui. Je n'ose plus dormir car je ne rêve que de la même chose et ça m'énerve. À vrai dire, je n'ai aucune idée de l'heure non plus. Peut-être est-il minuit, peut-être est-il 14h, en plein milieu de l'après-midi. Et je m'en fous totalement.

Je n'ai ni faim, ni soif, je ne suis même pas fatigué. Je suis bien, là, à fixer le plafond dans un silence des plus total.

Un énième soupir de fumée s'expire de ma bouche et je ferme les yeux, mon cœur bat si lentement que j'ai l'impression qu'il va s'arrêter, comme s'il s'agissait des derniers coups. Mes lèvres s'entrouvrent légèrement pour laisser passer mon souffle, je sens ma tête basculer sur le côté.

Avant que des coups à la porte ne me fassent sursauter.

« Putain... » Je grogne en fronçant les sourcils.

Je me tourne vers les coussins du canapé après avoir lancé ma cigarette sur la table basse, puis ramène les jambes vers moi.

Un second silence se pose, les coups retentissent.

Foutez-moi la paix, merde.

« Taehyung, je sais que t'es là. »

Je souffle bruyamment par le nez sans pour autant bouger, avant que j'ouvre brusquement les yeux en entendant des clés tourner dans la serrure de la porte. Un écrin de lumière pénètre l'appartement, je me relève sur mes deux bras, le regard rivé vers l'entrée.

« Putain Jennie casse-toi !

- Ça fait une semaine que t'es enfermé ici sans me répondre ! Gronda-t-elle. Tu pourrais au moins me faire un signe de vie, j'sais pas moi !