Bonsoir, je m'excuse d'avance car ce chapitre risque d'être vraiment très court ! Je m'occuperais de le réécrire dès que possible ! Ce chapitre s'inspire du thème Les secrets du dernier soir.
Dimitri fut réveillé par des éclats de voix. Il ne comprit pas tout, mais cela lui fut égal. Il se leva difficilement et il se dirigea d'un pas vacillant vers la salle de bain. Là, il enleva ses vêtements et il se faufila sous un jet d'eau brûlant comme si la froideur de sa peau était encore réelle dans cette vérité existentielle. Quand il décida de sortir de la douche, il enfila son pyjama combinaison en forme de dragon car il n'avait pas pour but de sortir. Rester chez lui ne le dérangeait pas. Il était vidé de toute rancœur, il avançait comme un ectoplasme. Il tentait d'oublier ce qu'il savait, mais en vain. Rien ne pouvait atténuer cette sourde douleur pleine de dégoût qui lui rongeait l'âme. Il descendit lentement toujours aussi silencieux que la veille. Il entra dans la cuisine sous les éclats de voix de ses parents. Il ne prit pas garde à leurs chamailleries, n'essaya pas de les apaiser et ne se préoccupa pas du motif de leurs cris. Il ne prit pas garde à la peur de ses frères alors que normalement, ce serait la première chose qui l'aurait mis en pétard.
Il était en pilotage automatique. Prendre un bol. Verser les céréales dans le bol. Puis le lait. Amener le bol jusqu'à la table. S'asseoir. Manger. Silence, toujours en silence. Ce calme qui émanait de ce robot humanoïde mit fin malgré lui à la discorde conjugale qui éclatait depuis des heures. Son paternel le regardait avec étonnement, se demandant si cet être était encore vivant, quelque part sous cette froideur habituelle. La mère, bien plus inquiète, se demanda ce qui poussait son fils à se comporter de cette manière. Elle n'avait pas l'habitude de le voir se comporter de la sorte. Ce n'était pas son genre. Malgré toutes ces interrogations, aucun des deux géniteurs ne posa la moindre question. Cela permit au jeune homme de les ignorer davantage. Une fois son repas fini, il déposa son bol dans l'évier et rejoignit difficilement sa chambre. Enfermé dans ce repère, il s'empara d'un livre qu'il se mit à lire. Se plonger dans un autre monde : voilà ce dont il avait besoin ! Il se laissa donc porter par ces lignes littéraires si inspirantes. Il parvint à s'évader, à s'extirper de ce fardeau qui écrasait son mental. Perdu corps et âme dans son bouquin,il ne vit pas le temps passer et il ne fit rien d'autre que de lire. Ni la faim ni la soif ne purent interrompre sa catharsis si délivrante. Il se devait de garder la tête froide. Et cela l'aidait à tenir. L'aidait à ne pas plonger. L'aider à ne pas finir comme eux. S'il se laissait aller à ses pensées pleines de rancœur et de tristesse, il risquerait de se perdre. Cependant, aucune magie littéraire ne put l'extraire de sa malédiction fantastique. C'était ainsi qu'à minuit tapantes, le corps musculeux du blondin s'affala sur son lit, inconscient.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ressentit la vieillesse et la fatigue l'assaillir. Il vit que ses mains étaient frappées par le temps et il sentait une angoisse ineffable l'étreindre. La vieille carcasse dans laquelle était enfermé le jeune russe s'occupait d'écrire. Elle tenait une sorte de journal dans laquelle elle se livrait sans vergogne. Elle apposait sur le papier tout ce qu'elle savait sur la vie. Elle commença par définir la vie comme un gage d'amour. Mais cette réflexion lucide alertait le papier jauni par les années que cet amour n'était pas que pureté. Elle avertissait que cet amour alors qu'il n'était qu'hypocrisie, que sexe, que facétie pouvait mener à la destruction de la personne qui aimait sincèrement. Elle annota que lorsque l'amour était véritable, c'était la plus belle des choses au monde. Elle emplissait la personne d'un bonheur incommensurable et remplissait ce vide qui aurait pu se creuser avec le temps. Elle supplia son héritière de prendre garde à son entourage car elle avait conscience qu'on pourrait abuser d'elle. Alors, elle la prévint de la noirceur de certaines personnes. Elle lui confia que certains Hommes avaient un cœur noir comme l'ébène qui ne se satisfait que dans la propagation du mal. Ce genre d'individus étaient néfastes. Ils n'apportaient que désolation et cruauté. Ils s'amusaient à réduire à néant toute lueur de joie qui pourrait naître dans le cœur de leurs prochains. Elle avoua qu'il y avait également des trésors, des perles rares. Des amis loyaux, infaillibles qui seraient là quoiqu'elle fît. Elle la pria de s'entourer de ces alliés aussi sûrs et résistants que le fer.
Une fois qu'elle eut fini ces avertissements, elle lui parla de la famille. Elle lui fit part du rôle que la mère devait assurer. Elle lui expliqua qu'elle serait le noyau de son foyer, que tout le monde compterait sur elle et qu'elle ne devrait jamais faillir. Elle l'avertit qu'elle risquerait d'abandonner de nombreux rêves à cause de cette famille. Nostalgiquement, elle lui confia que cela en valait la peine car tous les trésors du monde ne pouvaient égaler le sourire de sa progéniture. Même si cela était contraignant, elle l'avertit qu'elle ferait tout pour les enfants qu'elle voudrait avoir. Elle soupira, désolée par le fait que ce ne sera jamais suffisant. Tout ce qu'elle écrirait, tout ce qu'elle lui dévoilerait se révélerait insuffisant lorsqu'elle aura besoin de ces conseils. À ce moment, elle ne serait plus là. Elle fixa les pages noircies d'ancres comme si elles étaient coupables de son malheur. Elle désespérait de ne pouvoir délivrer que ces mots au lieu de les prononcer directement. Elle aurait voulu épauler sa petite-fille quand cette dernière aurait atteint l'âge adulte, mais elle savait que c'était impossible. Elle releva la tête et profita de ce dernier coucher de soleil. Elle n'allait pas mourir, mais elle allait subir un sort bien pire encore. À l'aube de son centième printemps, cette vieille femme contempla son dernier coucher de Soleil pleinement lucide. Après ce soir-là, elle ne serait plus. Ou du moins, elle ne serait plus elle car elle serait sénile.
A suivre !
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Hiver de débauche
ParanormalDimitri, un jeune homme russe possède un comportement peu exemplaire et extrêmement critiquable. Fidèle à sa conduite de gougeât, il va bousculer un lutin qui va peut-être changer le cours de sa vie. Suite à cette rencontre brusque, Schrubble va mau...