Lady Midford

Chapitre 23 : Se remettre lentement

La nuit était profonde lorsqu'un cri retenti au manoir Midford. C'était habituel depuis maintenant une semaine. Faith, l'origine du cri, se leva en sursaut, regardant les alentours, la peur marquant son visage. Elle était toujours dans sa chambre, elle se calma donc un peu, mais toujours pas suffisamment pour pouvoir se rendormir, ni pour faire s'éteindre les bougies qui commençaient, encore une fois, à se déchaîner dans sa chambre. Ce cauchemar... Elle le faisait toutes les nuits depuis qu'elle avait été enterrée vivante. Elle ne cessait de s'imaginer prisonnière à nouveau de ce cercueil. Elle appelait à l'aide, se débattait, mais rien n'y faisait ! Elle suffoquait et personne n'était là pour la sauver. La peur s'emparait, dans ce cas-là, de tout son être, déchainant en partie ses pouvoir, et elle se réveillait en hurlant alors que le feu commençait à ronger le cercueil dans lequel elle se trouvait dans son rêve. Il ne lui restait dès lors, plus qu'à tenter de calmer ses pouvoir, qui avec le temps qui passait, devenaient de moins en moins facile à contrôler.

Alors, comme toutes les autres fois, elle saisit son épaule gauche et serra de toutes ses forces, jusqu'à sentir l'os craquer. C'était douloureux, extrêmement douloureux, et elle finissait toujours en pleure, les lèvres en sang de se les être mordues pour ne pas hurler à nouveau. Toutefois, elle avait remarqué lors de sa mésaventure, que se blesser était l'un des seuls moyens qu'elle avait trouvés pour limiter le déchainement incontrôlable de ses pouvoirs démoniaques.

Elle savait aussi que malgré cela, encore une fois, elle ne pourrait pas se rendormir. Ses nuits étaient courtes, trop courtes, et la fatigue commençait à se voir sur son visage malgré le maquillage qu'elle utilisait pour en masquer les signes. Elle n'avait rien dit à personne, ne voulant pas les inquiéter, et n'ayant pas le courage d'aborder ce sujet, mais les jours lui paraissaient de plus en plus long, et elle avait de moins en moins d'énergie. Chaque mouvement devenait petit à petit une torture, et elle devait en plus chaque nuit faire à nouveau face à la douleur pour calmer ses pouvoirs, qui semblaient être les seuls à ne pas être affectés par le manque de sommeil.

Et comme chaque soir depuis une semaine, après avoir bandé son épaule, elle commença à se balancer sur son lit, les jambes ramener devant elle, et elle chanta la mélodie de la berceuse que lui avait chantée Sebastian. Ça la calmait et elle avait l'impression qu'il était là auprès d'elle. Ça l'empêchait également de ressasser en boucle son cauchemar, et c'était un moyen efficace pour garder son esprit intact, et ne pas sombrer dans la folie.

Sebastian n'était pas là, étant partie avec Ciel pour une affaire en province, et elle sentait son cœur le réclamait de plus en plus. Elle avait réalisé qu'elle aimait cet homme, et elle voulait chaque jour un peu plus, l'avoir près d'elle. Peut-être était-ce en partie dû à sa nature de démon, mais elle voulait rester avec lui, et son absence lui peser de plus en plus. Elle voulait le revoir et attendait avec impatience son retour. Son cerveau avait enfin fait le tri, et elle savait ce que son cœur désirait maintenant !

Elle finit par se lever, avant l'aube, et elle se passa un coup d'eau sur le visage. Elle avait une sale tête. De larges poches noires se dessinaient sous ses yeux qui étaient à moitié injectés de sang. Sa peau s'était ternie, et on aurait dit qu'à tout instant, elle pouvait finir par s'effondrer. En plus de tout cela, il fallait ajouter le bleu violacé qui se dessinait encore sur son épaule. Il disparaitrait dans la journée, avant qu'elle ne le refasse apparaitre la nuit suivante. Décidément, elle était traumatisée...

Elle se maquilla, soigneusement, puis s'habilla en faisant quelques grimaces, elle petit-déjeuna à peine, la fatigue ayant prit son appétit, puis elle se rendit dans le bureau de son père. Il l'accueillit avec joie et un peu d'inquiétude.

- Faith, ma chérie ! Tu as mal dormi ? Tu sembles fatiguée !

- Ce n'est rien, j'ai juste été entraînée dans la lecture d'un livre.