Lady Midford

Chapitre 12 : « Suivez-moi, belle colombe. »

Il fallut dès lors se préparer pour le bal. Faith n'avait aucune envie d'y aller, surtout après le comportement du vicomte à son bal d'anniversaire, mais elle devait le faire. Pour leur enquête, pour tenter de découvrir qui était le monstre qui avait tué toutes ses femmes. Il fut également décidé que Ciel serait déguisé en fille pour moins attirer l'attention, et essayer à son tour d'approcher plus facilement le vicomte. Le comte s'était évidemment plaint de cela et avait fait une crise, jusqu'à le ce que les arguments incontestables de la lady, le fasse céder. En effet, l'optique de la voir seule avec ce pervers avait convaincu Ciel qu'il valait mieux qu'il l'accompagne, et donc, nécessairement, qu'il se déguise en fille.

Ainsi, tandis que Sebastian s'occupait de transformer Ciel, Faith se changeait dans une chambre d'ami. Elle enfila une longue robe blanche et grise, avec quelques perles et des fils argentés, ainsi que des plumes de ci de là, donnant un aspect féerique à la tenue, sans être ridicule, bien au contraire. Ses épaules étaient dégagées grâce au bustier par lequel tenait la robe. Ses cheveux était remonté en chignon tressé élégant et laissant sa nuque bien visible. Un masque blanc et argent était ajouté à l'ensemble pour qu'on ait plus de mal à la reconnaître.

Elle se regarda un instant dans le miroir, ayant du mal à se reconnaître elle-même, n'ayant jamais rien porté d'aussi somptueux et gracieux, puis elle remonta son masque satisfaite de l'effet. Elle était presque sûre qu'avec, personne ne pourrait deviner qui elle était vraiment. Elle prit enfin une grande inspiration avant de sortir de la chambre

Des cris provenaient de la chambre de Ciel, ce dernier n'appréciant visiblement pas le traitement qu'on lui faisait subir, et après avoir lâché un petit rire, Faith descendit pour l'attendre dans le petit salon.

Quand elle entra dans la pièce, elle remarqua trois personnes posées sur les différents canapés. Sûrement ceux que Ciel avait envoyé chercher pour les aider à infiltrer plus discrètement le bal. Elle reconnaissait assez aisément l'une d'elle. Et alla donc la saluer.

- Bonjour Madame Red, ça faisait longtemps...

- Il ne me semble pas vous avoir déjà rencontrée.

- C'est vraiment que j'ai changé durant ces cinq dernières années, tout le monde me le dit, mais j'ai tendance à l'oublier. C'est moi, Faith, Faith Midford.

- Faith ! Que tu as tellement changé ! Et qu'elle ravissante jeune femme tu es devenue ! Tu illumines la pièce !

- Merci, répondit-elle avec un fin sourire. Il ne me semble pas vous connaître en revanche, dit-elle ensuite aux deux autres invités d'origine asiatique. Je suis Lady Faith Midford.

- Je suis Lau et voici Ran-Mao. Enchantés de vous rencontrer, Lady Midford.

- Le plaisir est partagé. Je suppose que vous êtes des connaissances de Ciel, peut-être même des amis à lui. Je voudrais donc vous remercier de veiller sur lui, affirma-t-elle en s'inclinant.

- Allons ne sois pas si formelle ! S'exclama alors la femme aux cheveux rouges. Fais-moi un câlin, ça fait si longtemps ! Dit-elle finalement en se jetant sur la jeune femme pour la serrer dans ses bras.

Elle fut sauvée par le bruit d'une porte qu'on ouvre, puis de pas se rapprochant. Et toutes les personnes de la pièce se tournèrent donc vers l'entrée de cette dernière où Ciel fit bientôt son apparition. Il ressemblait à une jeune lady un peu espiègle, mais très mignonne. Et Faith se retourna donc en se retenant de rire, la main sur la bouche. Elle ne voulait pas contrarier le garçon qu'elle savait très susceptible, mais c'était plus fort qu'elle. Finalement, elle ne put bientôt plus contenir son rire, et elle explosa tout bonnement, riant librement pliée en deux à cause de sa crise d'hilarité. Et ce fut comme un déclencheur. Les autres personnes présentes explosèrent aussi de rire tandis que Ciel devenait rouge comme une pivoine. De son côté Sebastian était envouté. Faith était absolument sublime, et il ne pouvait détacher ses yeux d'elle, d'autant plus quand elle riait ainsi. Jamais il ne l'avait vue rire aussi ouvertement et ce rire mélodieux était un délice pour les oreilles tandis que ses yeux étaient subjugués par la scène.