De retour au manoir, le déjeuner se fit dans la joie, puis l'aînée alla retrouver sa chambre, abandonnée depuis longtemps. Elle eut alors le malheur de découvrir que cette dernière avait était redécorée dans des tons beaucoup trop féminins à son goût. Ça lui rappelait le dortoir de l'école. Elle qui espérait retrouver son intimité dans une pièce qui lui plaisait, c'était raté ! Elle améliora donc un minimum la décoration, sans pour autant faire piquer une crise à sa mère, puis elle se posa dans son lit baldaquin et elle soupira en regardant le plafond.
Instantanément, la sensation qu'elle avait eu en croisant le majordome de Ciel lui revint à l'esprit, et elle prit enfin le temps de se questionner sur son origine. Qui était-il vraiment ? Elle n'en avait aucune idée, pourtant, il ne lui paraissait pas humain... Peut-être était-il comme elle ? Après tout, elle ne savait pas ce qu'elle était. Elle ne l'avait jamais dit à personne, mais il lui arrivait des choses qui lui faisaient dire qu'elle n'était pas un être humain. Premièrement, elle possédait une force, une vitesse et une guérison hors norme, mais qu'elle arrivait plutôt bien à cacher en temps normal. Ensuite, lorsqu'elle avait appris pour le meurtre des parents de Ciel, dans sa rage incontrôlable, elle avait senti ses yeux la piquer, et elle avait tout détruit autour d'elle. Les flammes des bougies étaient devenues incontrôlables, ravageant le mobilier, et la pièce semblait s'être obscurcie par sa simple présence. Elle n'avait réussi à se reprendre, que quand toute sa chambre fut en cendre. Enfin, la dernière chose qui lui faisait dire qu'elle n'était pas humaine, c'est qu'elle voyait les âmes des gens. À force, elle avait appris à les ignorer et à se concentrer uniquement sur la personne en face d'elle, n'utilisant ce « pouvoir » que pour connaitre la véritable nature des gens. C'est à cette pensée qu'elle réalisa enfin ce qui la dérangeait : Sebastian n'avait pas d'âme, c'est pour ça qu'il lui paraissait si étrange.
Elle se redressa brutalement, sous le choc, et elle tenta de comprendre cette information. Elle avait donc raison, il n'était pas humain. Cependant, il ne pouvait pas être comme elle non plus ! Jusqu'à preuve du contraire, elle avait toujours été capable de voir sa propre âme en regardant son reflet. Les questions subsistaient alors. Qu'était-elle ? Et qu'était-il ? Elle se recoucha sur son lit en soupirant, sachant parfaitement que pour l'instant, ses questions resteraient sans réponse. Elle ferma ensuite les yeux, appréciant la tranquillité de sa chambre et elle finit par s'endormir pelotonnée dans ses couvertures, ressemblant à l'enfant qu'elle était encore quand elle était partie.
Elle dormit ainsi trois longues heures avant d'être réveillée par un vacarme assourdissant. Elle bailla donc un coup en se frottant les yeux, puis elle se leva lentement. Elle réajusta ensuite sa tenue froissée par sa sieste puis se dirigea vers la source du bruit. Elle trouva alors ses parents, dans la bibliothèque, en train de remettre en place une pile de livres semblant manquer à l'appel dans la bibliothèque.
- Que s'est-il passé ?
La mère de Faith lâcha un cri tandis que son père sursauta.
- Tu nous as fait peur ! S'exclama la mère de famille. On ne t'a pas entendu arriver. Fais plus attention, c'est indigne d'une lady, de surprendre les gens ainsi. Tu dois avancer en émettant un léger bruit afin que les autres t'entendent arriver sans pour autant que cela ait l'air vulgaire ou trop imposant.
- Oui Mère. Je vous prie d'accepter mes excuses les plus sincères. Je ne commettrai plus la même erreur.
- Bien ! Que fais-tu là ?
- J'ai entendu un grand bruit alors je suis venue voir ce qu'il s'était passé.
- Oh ce n'est rien, ton père et moi discutions quand il a fait tomber par mégarde une pile de livres en s'appuyant dessus ?
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Lady Midford
Fiksi PenggemarAprès cinq ans dans une école pour ladies, Faith Midford, la sœur aînée d'Elizabeth Midford, revient au manoir. Elle fait alors la rencontre du nouveau majordome de Ciel. Sa capacité à voir les âmes lui apprend une chose sur cet homme : il n'est pas...