Chapitre 1

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De quelle façon décrire le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui... Puis-je parler de misère, souffrance ou alors de soumission ? C'est comme si on avait remonté le temps jusqu'à l'époque médiévale, où les seigneurs régnaient en maîtres incontestés sur leur territoire.

En échange de leur protection, les paysans travaillaient et labouraient les champs. C'est ce qu'il se passe de nos jours, mais en bien pire. Nous ne travaillons pas pour la protection d'un seigneur, mais parce que nous y sommes forcés par les ordres d'un tyran ayant pris le pouvoir il y a de nombreuses années. Personne ne sait à quoi il ressemble, ni ne connaît son âge. Il doit être sans doute un vieil homme rongé par le temps qui passe et sur le point de mourir. Du moins, c'est ce que nous espérons tous.

En attendant, par crainte, nous obéissons aux ordres du « seigneur ». Nous nous levons tôt le matin pour aller travailler soit dans les champs, ou alors dans les mines. Seules des personnes privilégiées peuvent accéder au Castel. C'est l'espace réservé aux membres du gouvernement et à leur famille, autrement dit les riches.

Les personnes influentes ne connaissent ni la souffrance et encore moins la peur. Elles vivent heureuses, dans le meilleur des mondes. Les fêtes, la richesse, les jeux, voilà leurs divertissements. Comment peuvent-ils rire et s'amuser sans se préoccuper de nous ? Et encore, je me moque bien de la façon dont vivent les dirigeants. Je me soucie plus de ce qu'il va se passer demain. Car ça sera l'Alrithia, autrement dit, le jour du sacrifice. Le Gouverneur a instauré une loi il y a deux ans, décrétant que tous les dimanches, deux jeunes femmes ayant entre dix-huit et vingt-cinq ans seront sacrifiées ouvertement sur la place publique. Nous nous rassemblons tous devant la Grade place, à la frontière entre le monde des dirigeants et le notre. Un conseiller tire alors au hasard deux noms dans une urne. Les deux « élues » sont agenouillées devant leur seigneur et sont tuées par une balle en plein cœur. Cela peut arriver à tout le monde, même à moi, car je viens d'avoir dix-huit ans. Le bon côté des choses, c'est que ma grande sœur Myriam vient d'avoir vingt-six ans et par conséquent, elle échappera à l'Alrithia.

C'est très dur pour ma mère, qui doit vivre avec cette pression au quotidien. Elle a déjà perdu notre père, alors pour elle, voir une de ses filles partir serait insupportable. Heureusement que Josh est là pour nous soutenir. Je me demande bien ce que je ferais sans lui. Il est l'amour de ma vie, et nous avons tellement de projets lui et moi, comme nous marier un de ces jours. Comme quoi, même dans la pire des situations, il y a toujours un espace pour laisser entrer la lumière.

Josh est un peu comme mon oxygène, ma raison de vivre. Ma meilleure amie Hayley, est également très présente pour ma famille. Je la considère comme ma sœur depuis notre enfance. Ses parents sont morts alors qu'elle était très jeune, depuis c'est sa grand-mère qui prend soin d'elle. Le gouvernement a causé la mort de tellement de personnes... Alors Josh, ma mère, Myriam, mon petit frère Jordan, et Hayley, représentent toute ma vie. Je ferais n'importe quoi pour eux. Alors si je dois mourir demain pour sauver les gens que j'aime, alors je n'hésiterai pas. Quel qu'en soit le prix... 

Hadès et PerséphoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant