Chapitre 21

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Je suis le grand de tous les crétins. Jamais personne n'a connu un type aussi idiot que moi. Bordel Seth, mais qu'est-ce t'as fait ? Ma main me brûle encore à cause de la gifle que j'ai osé lui donner. Si seulement je pouvais lui dire à quel point je regrette. Mais elle ne voudra pas m'écouter, et elle aura raison. Je ne suis qu'un monstre et un meurtrier pour elle. Et à chacune de nos disputes, je me dis qu'elle n'a pas tord. Au fond c'est ce que je suis, un monstre voué à la solitude. Jamais elle ne pourra m'aimer après tout ce que je lui ai fait. Au début je m'en foutais, tout ce que je voulais c'était la garder près de moi et rien de plus. Mais maintenant...je veux qu'elle m'aime tout comme moi je l'aime. Je frappe du poing sur la table, dans l'espoir que ma douleur intérieure devienne extérieure, mais rien n'y fait. Je suis fatigué de souffrir. Ma main balaie toute la paperasse se trouvant sur mon bureau qui tombe au sol. La violence, la haine, la douleur, je n'ai connu que ça de toute ma vie. Et même avec la femme que j'aime je me conduis comme avec mon père et Sharon. C'est à cause d'eux si je suis comme ça. Je les hais tout comme Mallory me déteste. Une larme coule le long de ma joue sans que je ne trouve la force de l'essuyer. Je pleure. Ça fait des années que ça ne m'est pas arrivé. Suis-je devenu faible ? C'est elle qui m'a rendu comme ça. Le fait qu'elle ne m'aime pas me rend fragile, parce que je ne peux pas la contrôler. Je cache mon visage entre mes mains, et frappe une nouvelle fois la table.

« – Monsieur !

– Pas maintenant !! criai-je à Summer.

– Oh pardon Monsieur, mais c'est Mademoiselle. Elle ne va pas bien...

– Qu'est-ce qu'elle a ?! demandai-je en me levant d'un bon.

– Elle a fait un malaise, en se plaignant d'une abominable douleur au ventre. »

C'est moi qui suis responsable de ça. Je sors de mon bureau en courant pour rejoindre la chambre de Mallory. Je veux la voir, même si elle ne le voudra pas. Jamais de ma vie je n'ai été inquiet pour qui que ce soit. Lorsque j'arrive enfin devant sa chambre, des soldats sont postés devant sa porte. Qu'est-ce qu'ils foutent là ceux-là ?!

« – Barrez-vous, grognai-je.

– Pardon Monsieur...mais le médecin vous demande d'attendre dehors.

– Je veux la voir maintenant !!

La porte s'ouvre et un médecin sort en s'essuyant les mains avec un torchon.

– Monsieur Turner, s'il vous plaît calmez-vous.

Je le bouscule pour entrer dans la chambre, mais les gardes me retiennent. Dès que j'aurai vu Mallory, je les tuerai tous les deux pour cet affront.

– Monsieur je vous en prie calmez-vous ! Vous ne faîtes que la fatiguer d'avantage ! me cria le médecin. Asseyez-vous et restez tranquille.

Tranquille. Tranquille ?! Mais comment veut-il que je reste tranquille alors que ma Mallory se sent mal ?! Et puis pourquoi il ne me laisse pas la voir ?!

– Qu'est-ce qu'elle a ? demandai-je en m'asseyant.

– Elle a eu un choc émotionnel, et dans son état c'est très fortement déconseillé.

– Comment ça dans son état ? Elle est malade ?! »

Soudain j'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi. Si elle est gravement malade, je ne le supporterai pas. Elle est ma raison de vivre. Si je la perds, alors je mourrai avec elle.

« – Oh non Monsieur, elle est enceinte.

– Enceinte ? répétai-je le sourire aux lèvres.

– Oui Monsieur. Toutes mes félicitations.

Hadès et PerséphoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant