8. L'Héritier

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Important: Cette histoire a été réécrite dans son intégralité et publié en 2023. 

VIII.

Cela faisait des années qu'il ne s'était pas habillé de cette façon. Alec portait pour l'occasion une chemise blanche dont il avait soigneusement épinglé les manches. Son pantalon noir, droit, impeccable, retombait sur ses chaussures vernies, pile à la bonne hauteur.

C'était un jour important.

Il déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise, révélant légèrement le début de son torse et enfila des gants noirs. Il portait un nouveau manteau ; un vêtement soyeux et lourd qui sous la lumière montrait des reflets iridescents bleutés. Ses ailes de corbeaux encadraient sévèrement sa carrure. Il était prêt.

Debout face aux portes de l'Opéra, il observa un instant cette bâtisse gigantesque.

Kylie avait dit juste, les rénovations avaient redonné à cet endroit un charme fou. Les anciennes colonnes de pierres furent nettoyées et de nouvelles venaient d'être sculpté. Deux énormes statues de lions trônaient devant l'entrée et semblaient garder les portes de l'Opéra.

C'était un lieu magnifique, parfaitement digne de représenter l'Ordre et son empire.

Alec pénétra à l'intérieur d'un pas calme et lent, comme s'il n'avait en fin de compte jamais quitté les lieux.

Une jeune femme l'interpella soudain. Celle-ci, vêtue d'un uniforme rouge et blanc, se planta devant lui comme pour lui bloquer la route.

— Je suis désolée, Monsieur, commença-t-elle poliment. Les premières séances ne commencent que dans trois heures. Vous ne pouvez pas...

— Anaïs !

Une autre femme vêtue de la même tenue se précipita dans leur direction.

— Bon sang, Anaïs ! gronda-t-elle en lui faisant les gros yeux.

La nouvelle venue se tourna aussitôt face à Alec et s'inclina.

— Veuillez l'excuser, Monsieur, s'empressa-t-elle dire. Anaïs n'est encore qu'une novice. Son éducation n'est pas encore parfaite.

— En effet.

Son ton était grave, dangereux.

Son regard pesait sur l'inconsciente. Elle devait comprendre qui se trouvait en face ; apprendre dès maintenant à avoir peur.

— C'est de ma faute, pardonnez-moi, s'excusa-t-elle de nouveau. J'ai manqué à mon devoir en la laissant dans son ignorance. Je vous fais le serment de parfaire l'éducation de cette jeune fille.

— Ne traînez pas, elle en aura besoin pour les jours à venir.

Il se décala et emprunta les escaliers. Ses pas résonnaient dans les longs couloirs de façon régulière. Il n'y avait pas un employé, pas un membre, personne, car tous étaient à l'intérieur.

Tous attendaient le début du procès.

Alec monta au second étage et son ombre recouvrit les anciens tableaux de maître qui défilèrent autour de lui. Le regard rivé droit devant, il ne s'arrêta pas. Il connaissait cet endroit sur le bout des doigts. Il avait passé toute sa jeunesse entre ces murs. Le vampire ne faisait que de rentrer chez lui, là où les peintures étaient plus jeunes que lui.

Ce sentiment de familiarité lui donna encore plus d'assurance. Cet empire, c'était le sien.

Il rejoignit le couloir de la Grande Salle, là où les plus grands spectacles prenaient vie chaque soir, et ralentit.

L'Héritier (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant