Important: Ce chapitre a été réécrit dans son intégralité et publié en 2023. Tous les événements et détails se référant à la version précédente ne sont plus à prendre en considération.
X.
Après tout ce qu'il venait de se passer, j'étais persuadée que mon esprit s'apaiserai enfin.
Je pensais me libérer de cette colère, de cette haine démesurée qui depuis le début m'habitait, mais je compris rapidement à quel point j'avais tort.
Ils avaient beau avoir payé pour leurs actes — sûrement bien plus qu'ils n'auraient dû —, la situation semblait être la même.
J'avais espéré trouver la paix, me sentir de nouveau moi-même, vivre l'esprit tranquille, mais rien n'y faisait. J'en étais incapable. Je n'aspirai plus qu'à mépriser, maudire, haïr. Des émotions incontrôlables, sans aucune limite, guidant le moindre de mes faits et gestes. J'avais l'impression de pourrir de l'intérieur.
Je sentais mon cœur rétrécir, ralentir, s'effriter sous le poids de cette colère qui sans cesse grandissait.
À qui la faute désormais ? Pourquoi ressentais-je toujours ce besoin de me venger ? Pourquoi cette rage ne s'estompait-elle pas ? Elle avait imprégné mon âme et coulait sous ma peau.
Ce poison brûlant ; ce venin que quelqu'un s'était permis de m'injecter, me poussait à vivre dans la haine et la violence.
Quant à l'appel du sang, jamais il ne fut aussi fort. Il m'était devenu impossible de me contrôler. Cette chose alimentait mon corps et nourrissait cette fureur. J'en étais arrivée à un point où plus rien ne pouvait m'arrêter.
Cela faisait trois jours que je n'y étais pas retournée. Pour être honnête, l'université était loin de me manquer. Je passais mes journées à me fondre dans la masse, à divaguer parmi les habitants de Liota, réfléchissant toujours et encore à ce que ma vie pouvait devenir. Car en plus de m'avoir ôté ma liberté, mon avenir s'était lui aussi volatilisé. À quoi bon poursuivre mes études ?
Je ne faisais que perdre mon temps. Temps dont je disposais à volonté, jusqu'à l'éternité. Plus rien ne valait le coup. Les vampires n'avaient pas d'avenir, c'était sans intérêt.
J'avais perdu cette envie, cette étincelle qui depuis toujours me donnait la motivation et la force de me construire un futur. Un vide immense avait envahi ma poitrine. Je ne me projetais plus. Certains choisissaient sans doute de continuer, d'aller jusqu'au bout de leurs parcours, pour passer le temps, pour lutter contre l'ennui, contre la solitude.
Avoir un passe-temps était une bonne chose... Mais il m'en fallait un plus distrayant, plus différent.
Voilà trois jours que je faisais désespérément croire à mes parents que je j'allais à la fac. Pendant combien de temps allais-je devoir mentir ? Tous les jours se ressemblaient.
Je me levais, récitais sans cesse le même mensonge, et m'en allais redécouvrir les rues de Liota. Cette routine ne faisait qu'aggraver la situation.
Je tournais en rond, l'esprit torturé par la colère et la soif de sang, et remuais indéfiniment le passé. Je cultivais cette vengeance en m'abreuvant de chaque gorge que je trouvais intéressante.
Je trouvais facilement de quoi me nourrir. La nuit tombée, les quartiers branchés débordaient de jeunes ivres et inconscients. Des proies faciles, au cerveau ramollit par l'alcool et même la drogue. Je n'avais plus à les endormir de mes belles paroles, la boisson le faisait déjà très bien. Ce soir encore, je me trouvais dans ce quartier, celui-ci où Maryse et moi étions allées pour mon anniversaire.
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L'Héritier (en réécriture)
Vampiros*Présélection Wattys 2018.* La méchanceté, cette vilaine chose qui empoisonne le cœur des gens et les pousse à commettre des actes insensés. Heureusement pour Veky, un incident de taille lui permet d'affronter le harcèlement dont elle commence à êtr...