COMPÉTITION M.A.P.L.V. Tome 10

Réunions

Benjamin que l'administration américaine n'avait pas laissé démissionner fut convoqué devant le congres avec son comparse Elon qui se régalait ouvertement de la situation.

Un démocrate tenta de déstabiliser Benjamin qui répondait posément aux questions qu'on lui posait en le traitant de planqué derrière un bureau. Une femme se leva et vint se placer devant l'assemblée.

- ma fille, basketteuse était dans ce bus horrible, elle allait être vendue comme esclave sexuelle... vous savez qui a pris d'assaut ce bus en tête avec des hommes derrière lui en criant 'pas moyen qu'ils en embarquent une seule'?

- non, allez vous asseoir madame.

- le lieutenant colonel Malket!! vous devriez avoir honte de vouloir salir sa réputation!! cet homme a personnellement sauvé une cinquantaine d'otage!! honte sur vous!!

- ma fille, ma sœur ou ma belle sœur auraient pu se trouver parmi elles. Commenta sobrement Ben.

Le président fut ouvertement désavoué quand le congrès donna une médaille aux deux!!

En Californie, à New-York, en Italie, en Provence, même dans un certain collège de la montagne de Lure, les personnes qui connaissait ce lieutenant colonel si sexy dans son uniforme qu'il portait rarement, s'étouffaient de fierté.

En sortant de l'auguste assemblée, Benjamin et Elon eurent une surprise: des hurlements et des applaudissements!

Tous les employés et collègues des deux hommes étaient là, la famille Malket au grand complet, aussi, même les petits gremlins! Le parvis prit des airs de fête. Les journalistes ne se privèrent pas, ravis des photos de cet homme courageux avec ses petits jumeaux au bras, sa femme et sa famille autour de lui.

Le silence tomba quand une ambulance se rangea en double file. Ben, devinant qui se trouvait à l'intérieur, courut comme un fou. Il souleva son petit frère et le fit tournoyer en l'air sans sembler être gêné de son mètre 80 et ses 20 ans!!

- alors? Les parents disent que vous dormez mieux quand ils restent avec vous?

- oui...

- et ta jambe?

- un con de plâtre pendant un mois et on en parle plus... pour la main, il me faudra de la rééducation quand ça sera cicatrisé... ça va, t'inquiète... bravo à toi, lieutenant colonel Malket!!

- oui, tu es un authentique héros... sourit Lola en venant l'embrasser.

- c'est de famille... et tu t'en souviens?

- tout reprend sa place doucement... j'ai moins d'angoisse... je me souviens, par exemple, que tu montes très mal à cheval...

- et oui, soupira Sacha malicieusement, elle se souvient surtout de tout ce qu'on aimerait qu'elle aie oublié... c'est chiant...

A la suite de cette réunion familiale improvisée, tout le monde squatta le loft de Benjamin en attendant la 'libération' de Lola et Sacha. Tomine eut du mal à surmonter l'horreur de ce qu'avait subi son frère.

Le jour de leur départ, ils durent passer au centre olympique. Il y avait une grande réunion, avec les joueurs rescapés, leurs coach et leur famille.Sacha retrouva ses camarades de jeu sauf un...

- salut mec...

- salut les gars... alors? On dirait un club de crapette de maison de retraite.

- ouais pas faux...

Le coach arriva. Chacun se trouva une place dans la salle.

- j'ai eu les comptes rendu de vos toubibs, les gars, il semble que vous devriez être tous d'attaque en février pour la visite d'admission.

- oui...

Les regards étaient fuyants et les mines basses...

- écoutez les gars, on est fin juillet... personne ne pense au JO avant septembre, je vous donne rendez vous au centre olympique de Lyon le 15 septembre, c'est un samedi... on se retrouve, je vous paye le resto et on décide qui fait quoi. J'ai les numéros de vos toubibs, je saurai qui peut faire quoi, avec les entraîneurs, on réfléchira à une remise en forme progressive selon votre état...

- ma mère ne veut plus que je participe... avoua le gars le plus jeune.

- et je la comprends... je comprends même si l'un de vous lâche sans la pression de sa maman... pas de honte... on a l'équipe B, vous ne plantez personne... juste, faites le en accord avec vous même... et si vous avez besoin de parler, je suis là, je viens chez vous s'il le faut...

- je voudrais parler de Carl par rapport à Sacha... intervint Hervé le plus ancien, on avait une pute parmi nous...

Les parents du garçon décédé baissèrent la tête. Sacha manipula ses béquilles et lutta pour se lever.

- allez y foutez vous de ma gueule... sourit il en tachant de rester, stable debout.

- mais non, reprit Hervé, pas après ce que tu as reçu... j'étais là quand Carl t'a balancé...

- tu étais là, fit Sacha l'air grave, alors tu avais aussi peur que nous tous... Carl a juste flippé... je veux dire pas flippé de louper son train, flipper de mourir... et il a pas géré... j'ai vu son regard quand il a compris que j'allais prendre cher et que, lui, il allait mourir... un pauvre regard... je me débats dans des cauchemars assez dégueux mais sa pauvre tête du type qui comprend qu'il a vendu son âme pour rien... je ne m'y fais pas... le monstre, c'est pas lui, c'est le type qui a appuyé sur la détente, ou celui qui a envoyé un morceau de moi à ma mère... garde ta haine pour ceux là... Carl, c'était juste un pote moins coriace que toi...

- et toi, mon pote...

Sacha avec un pauvre sourire avoua se sentir comme une petite file de 5 ans apeurée par des monstres sous son lit, avant de manœuvrer en ronchonnant pour retourner s'asseoir.

Le père du Carl en question se leva pour étreindre Sacha, manquant de le fiche par terre. Nikita, Martin et Lola s'étouffaient de fierté.

- attends un peu pour t'inscrire dans l'équipe féminine junior, ironisa le coach à la fin de la réunion.

- ouais... faut voir...

- Sacha... comme les autres, passes un bon été, repose toi... oublie tout ça... n'y repense pas une fois avant septembre...OK, gamin?

- OK coach... hey, on les aurait tous défoncés, vous le savez?

- Unstoppable? Oui, et je compte te retrouver dans cet état d'esprit en septembre... tu sais pourquoi?

- non coach...

- parce que si toi, tu es 'Unstoppable' l'équipe le sera et gagnera de l'or!

- merci coach.