Chapitre 4

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 Des centaines de containers en rangée occupent le terrain d'une grandeur de 4 terrains de football. Tous d'un bleu rouillé et fané par le soleil après des décennies d'utilisation. J'erre dans ce labyrinthe de portes en tôle pendant un bon 20 minutes sans croiser âme qui vive et sans apercevoir le locker 4412. Faut dire que je ne suis que rendu au 1376. 

 Un bruit de moteur me parvient, de plus en plus rapproché. Je finis par voir un vieux pickup qui, selon moi, à plus que mérité sa place dans une cour à scrap. Un vieil homme le chauffe jusqu'à ma hauteur avant d'ouvrir sa fenêtre côté passager et se pencher pour me dévisager. 

 - 特定のコンテナを探しているのか、それともただ訪れているのか?, baragouine-t-il en japonais. 

 Je ne parle pas japonais. Donc je me contente de l'observer de manière menaçante. Je sais, j'ai suivi des cours de politesse et bonnes manières quand j'étais jeune. 

 - тодорхой контейнер хайж, эсвэл зүгээр л очиж үзэх үү?, réessaye-t-il. 

 Il est rendu en mongole. Qui parle mongole. 

 - Vous cherchez une conteneur on particulier ou vous ne fates que visiter?, tente-t-il cette fois dans un français approximatif.

 Enfin, le français ça je connais. C'est sûr qu'en voiture ça serait plus rapide. Je le tue ou j'y parle. Je le tue ou j'y parle. Je le tue ou j'y parle. Que de difficile choix. M'ayant vu réagir à son français, le propriétaire, du moins c'est ce qui me semble, continue dans cette langue.

 - Fac? Je peux toi aider?, demande-t-il impatient d'aller foutre autre chose

. - Je cherche le locker 4412. 

 Si je le tue, ça va attirer l'attention. Je vais devoir so-ci-a-bi-li-ser. Ark.

 - Aller embarquè, t'es pas rien tout dans le coin bon. Je monte et regret déjà cet acte de gentillesse qu'est de le laisser respirer. - On voit pas bacoup des franchais izi. Je ne prends pas la peine de le détromper. - Qu'est-ce te qui te amèner au Japon. Silence. T'es un jilenceux. Bah ze peux faire le conversation pour reux. Ze suis Jis Ku lLiou et ze souis le popirétaire d'ici. Avec ma garzon. Il est grand, tu sais. Fuck, un jaseux. Pas autant que zoi, mais grand, grand. Il s'appelle Ghu Ku lLiou. 

 Dehors les nombres continuent de grimper, cependant pas assez vite à mon goût. La vieille bécane dans laquelle je sied grince de partout et la roue arrière gauche a envie de fuguer. 

 - Et zoi, c'est quoi ta nom? Il me regarde de manière très, très, très intéressée.

 - Charles, Charles Lasuie. 

 J'invente quelque chose qui sonne français.

 - Z'ai un cousin en Franche, elle vit à Lyon. Tu viens d'où? 

 Euh, fuck mon dernier assassinat en France remonte à 84, Paris, je viens de Paris. Autant y aller avec une valeur sûre. Et là miracle 4405. 4406. 4407. 4408. 4409. 4410. 4411. 4412.

 - Ah bah, on être arrivé.

 Je débarque et clenche la portière. C'est vrai j'allais oublier. 

 - Merci. 

 Je m'avance vers la porte, insère la clé et tourne. Ça marche. Je me retourne rapidement. Il est là. Souriant. Mais qu'est-ce qu'il attend pour sacrer son camp. Je suis sûr qu'il a autre chose à foutre que de me regarder ouvrir une porte. 

 - Merci. 

Peut-être qu'il est dur de l'oreille.

 - Zous vouloir ze aide zous? 

Un Passé BriséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant