Chapitre 9

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Chapitre 9

Un torrent de larmes dévalent mes joues inondant le col de ma chemise, sur le lit dont je garde le chevet, ma mère respire difficilement, son souffle ne déplace que difficilement la poussière présente dans l'air. Tout son corps est en fin de jeu, ses organes ont quasiment tous abandonnés le projet. Elle va partir, je le sais, mais c'est tellement dur. Son visage est creusé par la faim et la maladie, sa peau parcheminée tendue sur ses os saillants ne possède plus rien de vivant et a perdu toute sa couleur rosée. Si seulement je pouvais faire quelque chose. Un vide béant me transperce le corps bord en bord à l'idée de perdre ma mère. Ma main enserre la sienne si fort que j'ai peur de lui casser les doigts tant ils sont fins, j'ai l'impression que si j'y crois assez fort je pourrais lui passer un peu de ma force. Puis elle expire et j'attends. Je ne fais que cela attendre son dernier souffle tout en le redoutant de tout mon être. Elle n'inspire pas. Sa cage thoracique ne se soulève plus. Son cœur abandonne le combat.

- Non, je me lève et dépose ma tête sur sa poitrine dans le vain espoir d'entendre son cœur reprendre vie, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.

J'y crois pas. NON!

- S'il-te-plait, maman ne me quitte pas, je la regarde en effleurant sa joue de mes doigts tremblant de peur qu'elle disparaisse, j'ai encore besoin de toi.

Ma tête hurle que c'est faux, mon âme refuse d'y croire, j'ai envie de m'arracher les cheveux, le visage, mon cœur. Tout mon être agonise, je brûle d'un feu ardent à l'intérieur, là où personne ne peut rien n'y faire. Je me traîne vers un coins de la pièce et m'assis en boule au sol pour me vider de toute mon eau, je hurle ma peine et ma colère. Mon chagrin et mon désarroi. Combien j'en veux au monde entier et et à quel point je suis détruit. Pourquoi elle? POURQUOI?

La porte s'ouvre avec fracas à mon côté laissant apparaître un chétif Steve paniqué, son regard jongle entre le corps de ma mère, LE CORPS DE MA MÈRE, et moi au sol tremblant.

- Je suis tellement désolé, il me prend dans ses bras en s'agenouillant à mon côté, ma tête contre son épaule et ses bras m'enserrant, ça va aller, je vais t'aider, me chuchote-t'il.

- Elle, elle, elle.....

- Je sais.

Nous restons ainsi plusieurs minutes, heures, jours je ne le sais pas, moi brisé au sol et lui m'étreignant en me caressant le dos et les cheveux. Ma souffrance me compresse les poumons et empêche mon cœur de battre, tant de désespoir m'assaille que Steve est ma seule ancre pour ne pas devenir fou, ne pas me fracasser la tête sur le mur et la rejoindre là ici et maintenant.

- On va s'en sortir ensemble, je ne te laisserais jamais tomber, until the end of the line. Je suis avec toi, Bucky, j'ai besoin de toi.

- Monsieur, monsieur? Appeler une ambulance. Monsieur vous m'entendez?

Je suis étendu sur un trottoir, une foule de gens m'entoure, les visages inquiets. Un homme, visiblement un homme d'affaire au vu de son costume, sa malle et sa coiffure impeccable est penché sur moi. Qu'est-ce que je fais là?

- Que c'est-il passé?

- Vous aller bien? Vous vous êtes effondré dans la rue.

- L'ambulance s'en vient, lance une femme au téléphone.

- Quoi? Non pas besoin d'ambulance, je me relève rapidement et le sol tournoi sous mes pied, le bon samaritain se précipite pour me retenir, je vais bien, c'est bon.

- Écoutez, je doute fortement que vous aller bien, laissez nous vous aider.

Je me déprends de sa poigne et commence à reculer en inspectant les visages en tentant d'y trouver un agent d'Hydra, mais rien. Je dois partir d'ici avant que l'ambulance arrive.

Un Passé BriséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant