Chapitre 12

209 15 6
                                    


J'ai passé ma soirée dans la salle de sport, qu'aurais-je bien pu faire d'autre? Il est maintenant 2h AM et il n'est toujours pas de retour, d'la marde, une douche puis dodo. Je n'ai pas de pyjamas/jogging, donc c'est en caleçon que je vais me coucher. Là bas j'ai appris une technique pour m'endormir rapidement, en moins de 45 secondes, sommeil instantané.

Froid, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti cela que c'est ce qui me frappe en premier, la neige rouge dans laquelle je gis et la brume épaisse qui brouille ma vision. Plusieurs paires de pieds s'agitent autour de moi et des mains me traînent sur le sol, une longue estafilade écarlate me suit de près. Puis la nuit me frappe en pleine face. Le froid a disparu et ce fut la dernière fois que je l'ai ressenti au moment où je rouvre les yeux, je me rends compte que l'environnement a drastiquement changé, je suis dans une grande pièce qui semble être un mélange entre un laboratoire et une salle de chirurgie. La brume, elle, ne s'est toujours pas dissipée par exemple, je commence à croire qu'elle n'est que dans mes yeux. Où suis-je? Mon bras! ils le coupent... Lorsqu'un homme s'approche je le saisis à la gorge et immédiatement les scientifiques accourent vers nous. Mais vous êtes qui bordel?! Je ne peux pas parler seulement grogner, tout mon cerveau est englué dans une épaisse boue, je me démène, mais c'est tellement dur..... Mes yeux se ferment, ils ne rouvrent que pour me permettre de voir le cercueil d'acier dans lequel je serais prisonnier pour les prochaines décennies. Le zéro absolu est là en quelque secondes, puis, plus rien.

Le lendemain matin je me réveille au son d'une bouilloire qui siffle, mais qu'est-ce qu'il fait avec une bouilloire comme ça en 2014 ?! Wait a minute, il est quelle heure ? Le cadran à ma droite indique 12h36, pas 4h, c'est la première fois en 70 ans que je ne me réveille pas à 4h, la première fois que je me sens assez en sécurité et en confiance pour réellement dormir et pas seulement me recharger pour être productif le lendemain. Mon cerveau refuse encore de le croire, mais mon corps l'a compris, je suis en sécurité, il ne m'arriveras rien ici. Ce matin, pour la première fois depuis tellement longtemps je souris en m'étirant, je savoure la douceur des draps, la quiétude de la pièce et j'observe le rayon de soleil qui a su trouver une faille entre les rideaux au-dessus de mon lit. Je prends un coton ouaté (sweat/kangourou/hoody/gros gilet) puis me dirige vers la cuisine, après être aller aux toilettes, bien sûr, Steve est debout derrière le plan de travail et fait cuire du bacon, des œufs et des patates déjeuner. Le crissement du tabouret que je tire le fait sursauté, un sourire m'échappe alors

- Je t'avais pas entendu te lever, dit-il en souriant sans lâcher sa poêle du regard.

- J'ai bien vu ça.

- Ris de moi autant que tu veux, mais t'auras pas de déjeuner dans ce cas là, d'ailleurs c'est plus un déjeuner vu l'heure, c'est un dîner.

- Je me lève habituellement à 4h tous les jours, c'est la première fois que je déroge à cette règle. Si je me couchais à 3h, eh bien ce serait une nuit d'une heure et si je dépassais 4h, je ne dormirais tout simplement pas.

- Tu t'es couché à quelle heure?

- 2h03.

Il sort deux assiettes et sépare la nourriture en deux, son dos me fait face (lol), me laissant tout le loisir d'observer son dos musclé. Il ne porte qu'un simple t-shirt en coton bleu poudre qui tombe parfaitement sur sa musculature dorsale, je paris que sa peau est parfaitement lisse et sans aucune imperfection. Le v apparaît à la perfection, il descend jusqu'à son jogging posé sur le bout de ses hanches. Wait a minute, pourquoi je pense à ça moi

- Grosse nuit dans ce cas. Je suis content pour toi.

Il se retourne, me soustrayant à la vue de son incroyable postérieur, pour me donner mon assiette, puis se dirige vers la table où il s'y assit, je le suis et m'assieds devant lui.

Un Passé BriséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant