Une bombe explose à côté de moi et me propulse dans le vide. Je tente tant bien que mal de m'agripper aux côtés dentelés de la paroi éclatée, mais je finis par lâcher prise. Non!!!!!!! J'entends quelqu'un hurler dans le froid mordant. C'est lui. Ça ne peut qu'être lui. Mais c'est trop tard, je chute vers une mort certaine, ma vie s'achève dans la glace et la solitude. Le vent me pousse et je bascule face contre sol, mais au lieu de voir la neige qui se rapproche, j'aperçois une femme. Elle hurle. Dans ses bras, un corps, un enfant, le sien. Dans ma main, un fusil chaud dont le recul résonne encore dans tous mes os. J'appuie. Un défilé de cadavres qui tombent défile devant mes yeux. Femmes, hommes et enfants, petits, grands, gros et maigrichons. Dans des maisons ou dans une ruelle. Seuls ou en groupe, peu importe, tous les corps finissent tous au même endroit. Plaqués au sol par le poids d'une gravité trop forte pour pouvoir lutter contre, alors qu'elle les écrase face contre terre pour leur rappeler leur état de maccabée. Tous les gens que j'ai tués, massacrés, découpés et mutilés, sans compter tous ceux et celles que j'ai violés et torturés.
Je me détourne de ses horreurs, devant mon regard s'offre une immense forêt en feux. De hautes flammes de 14 mètres se déchaînent sous mes yeux. À cause de la terrible chaleur, mon corps fond. Ma peau coule, mes lèvres tentent de se seller malgré mes hurlements, mes yeux éclatent et la fraîcheur de leur liquide glisse sur mes joues à vif. Chaque cellule de mon corps redevient liquide et toute l'eau contenue en moi s'évapore en une brûlante vapeur. Rapidement mes os sont apparents et je sens mon agonie se terminer. Je suis sourd, aveugle, muet et mort.
Une main sort du néant pour s'agripper fermement à ma gorge. J'étouffe. Je . Ne. Peux. Plus. Respirer....J'ouvre les yeux si brusquement que ça me fait mal, assise sur le lit à mon côté se trouve XP12 qui m'enserre le cou d'une poigne de fer. Il n'est pas 4h. Pourquoi je suis réveillé? Et que fait-elle là? Elle répond à ma question muette et me lâchant.
- Tu hurlais. Rien ne marchait pour te faire taire.
- Et tu t'es dit et si j'essayais de le tuer? C'est ça? Demande-je en ronchonnant et me malaxant la gorge.
J'haïs quand on me réveille trop tôt. J'ai besoin de dormir moi! Je soupire et me rallonge dans le lit en me mettant un bras de travers sur les yeux.
- De quoi tu rêvais? Silence. C'est fréquent ces cauchemars?
Mais pourquoi elle parle autant, d'habitude les soldats augmentés ne parlent quasiment jamais, sauf sur obligation ? Mais elle c'est une foutue pipelette.
- Rien et non. Son air interrogatif me pousse à développer. J'ai rêvé à rien et non ça n'arrive jamais.
- Ben oui c'est ça, et moi j'ai une poignée dans le dos et des antennes sur la tête. Elle me pousse et s'installe dans le lit à côté de moi. Réponds ou je te frappe.
- T'es ma prisonnière, je lui rappelle avec un air incrédule, c'est moi qui suis sensé te battre et/ou torturer.
On se juge de regard durant plusieurs secondes avant que je perde patience. Je lui fais donc un résumé, une chute, des morts et du feu. Fin. Elle ne semble pas convaincue. Et demande des détails. C'est donc dans le calme de la nuit que je lui raconte en détail mon rêve, ou plutôt cauchemars. Elle garde le silence tout au long de mon récit, concentrée sur mes mots. C'est la première fois depuis tellement longtemps que je ne peux pas dire à quand remonte la dernière fois, que je me livre ainsi. Jamais je n'en avais ressenti le besoin et même en ce moment j'ignore ce que je ressens. Moi qui ne parle habituellement que très peu me surprends en me changeant en placotteur de renom. Une fois finies, mes paroles résonnent encore dans le vide nous gardant perdus dans nos pensées.
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Un Passé Brisé
FanfictionEn correction Je suis le Soldat de l'hiver, je n'ai pas eu à me casser la tête pendant des années au service d'Hydra, cependant un jour je dois partir en mission et tout pars en vrille. Qui suis-je, d'où viens-je et qui est cet homme que je vois san...