Épisode 5 : Les Indéterminés, les Voleurs et les Autres
Tache.
Le bungalow du dieux Hermès faisait tache.
«Comment un dieu peut accepter d'avoir un bâtiment aussi dégueulasse dédié à sa petite personne ? » m'interrogeai-je.
Douze bungalow formaient un "U" avec une fontaine en son centre. Enfin, "bungalow" était un mot faible. Quand on me dit "bungalow" je pense à une cabane en bois mignonne placée sur une plage à Haïti. Là, j'avais à faire avec des grosses baraques en métaux différents. Chaque bungalow était unique en son genre et représentait son dieux à la perfection. Celui d'Héphaïstos brandissait d'énormes cheminées et la façade était recouverte de métal. Celui de Poséidon abordait des murs d'un bleu-gris marin incrustés de coraux et deux statues d'hippocampes faisant profil à un trident sur la façade. Le bungalow d'Arès, le cinquième avait dit Lysandre, avait une façade rouge sang, et une tête de sanglier était suspendue au dessus des portes d'entrée. L'endroit ne semblait pas accueillant.
Les autres bungalow resplendissaient tout autant, surtout celui de Zeus. Logique, c'est le roi de l'Olympe. Et encore par logique, les bungalow d'Héra, Artémis et Hestia n'hébergeaient pas d'enfants, car elles faisaient parties du cercle des déesses vierges éternelles. Sauf Héra, qui se réserve uniquement à son mari, Zeus. Je trouve ça dommage. En tant que déesse, elle doit être magnifique, elle pourrait profiter avec d'autres partenaires. Zeus ne se gênait pas, lui. Il avait sa réputation même auprès des non-croyants comme moi.
Ah, merde. J'étais, non-croyante.
En moins de vingt-quatre heures ma perception du monde venait de radicalement changer. Bientôt, je pourrai croire aux licornes (le futur m'apprendra à ne pas énerver ces animaux) et aux fées (dans les prochains jours, j'admirerai mes amies dryades et leur beauté féerique, du coup ça revenait au même).
De toutes les résidences, celle d'Hermès était la plus décrépie. Bien sûr. Ça devait tomber sur moi. Je peux demander à Chiron de changer de bungalow ? J'étais vierge (merci le judo), celui d'Artémis pourrait m'héberger.
Le bungalow 11, en quelques mots : vieux, vieux, sans budget, pauvre, vieux.
Murs avec une peinture écaillée de je-ne-sais-quelle-couleur-qui-ressemble-à-du-jaune-marron. Grandes fenêtres aux encadrements moyennement entretenues. Au dessus de la porte tenait cette baguette entourée de deux serpents qu'on pouvait voir aussi en pharmacie.
La porte était déjà grande ouverte et je ne me fis pas prier pour entrer. De l'intérieur, l'endroit ressemblait à un petit chalet. Les murs et la charpente étaient en bois massif. Un panier de fruits dans la salle attira mon attention et je pris deux pommes, dont une que je commençai à dévorer. La deuxième pomme resterait dans la poche latérale du jean-baggy.
J'entrai ensuite dans la pièce principale, qui comprenait des dizaines de lits de camps alignés et des sacs de couchage à même le sol. La pièce était grande et spacieuse, mais je me doutais que venu le soir, elle devait être surpeuplée à l'heure d'aller se coucher. Bonjour l'intimité. Heureusement, nous étions en fin d'après-midi, il n'y avait que trois personnes. Assises en cercle sur les lits en ferraille, j'observais sans bruit un roux et deux blonds, tous trois âgés d'environ seize ou dix sept ans.
Il était inutile de cacher ma présence bien longtemps. Je me raclai la gorge pour qu'ils me remarquent.
«Ici, c'est bien le bungalow d'Hermès ? leur demandai-je tout en continuant de croquer dans la pomme. Je suis une nouvelle pensionnaire.
Les trois se regardèrent furtivement et le roux se redressa pour me faire face.
— Tu es au bon endroit ...
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ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
FanficLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...