Épisode 6 : La Routine des êtres hors normes
Le crépuscule pointait le bout de son nez lorsque nous sommes arrivés au réfectoire en haut de la colline, d'où nous avions une superbe vue sur la mer. Douze tables simples en pierre blanche étaient entourées de colonnes grecques, comme une aire de pique-nique sur l'autoroute mais en dix milliards de fois mieux. Au centre brûlait un brasero géant, de la taille d'une commode de grand-mère.
Il n'y avait ni toit ni murs, et Arthur m'apprit qu'un dôme invisible protégeait la colonie des monstres, mais aussi des conditions climatiques extérieures. Il ajouta à la voix basse qu'un enfant de la colonie s'était sacrifié pour obtenir cette protection et qu'il m'en dirait plus quand nous serons seuls tous les deux. Je plaignais sincèrement le sacrifié.
En y pensant, New Haven était en plein hiver avant que j'agonise sur le bitume humide et gelé. Ici, le camp avait un temps printanier en équilibre parfait entre la chaleur et la fraîcheur.
Je m'assis près d'Arthur, lui même assis face à Luke qui collait la nouvelle sous les yeux ardents d'Annabeth (assise heureusement trois tables plus loin). Des nymphes passaient en coup de vent, servant des plats à l'allure succulente. Elles avaient les mêmes apparences que les fées dans les films, mais en plus grandes et plus gracieuses.
— Les nymphes acceptent d'être des serveuses? m'étonnai-je. Je croyais qu'elles étaient des divinités.
Falco rigola face à ma remarque, vite suivi par ses amis.
— Ce que tu peux être drôle! s'exclama Luke. Qu'elles soient des déesses ou non, elles s'occupent de nous et ne demandent que la propreté de cette colonie en échange. Alors pourquoi tu te poses ce genre de question?
— C'est parfaitement débile, ajouta la voix de Simon. Tu dois être une fille d'Athéna, à penser pour rien comme tu le fais.
Je rigolais intérieurement en pensant à la mini Annabeth. Un frisson remonta le long de ma colonne vertébrale en l'imaginant me dire "grande soeur". Beurk.
— Toi, vu ta gueule, j'aurais juré que ton père c'était Héphaïstos, répliquai-je. Mais t'as pas l'air doué avec tes dix doigts alors laisse tomber. Peu importe qui sont tes parents t'es con et con.
— Holà on se calme ici, tonna Arthur. On vit sous le même toit donc évitons les conflits à cette table.
Simon se détourna vivement de la conversation pour intimider la nouvelle avec Luke. Mine de rien Arthur jouissait d'une certaine autorité. Falco soupira et piqua ses tomates énergiquement.
— Je n'aimerais pas me réveiller avec un nouveau cadavre sur les bras, ajouta Arthur à voix basse pour que je sois seule à entendre.
— Qui d'autre est mort? lui susurrai-je à l'oreille alors que la curiosité grandissait.
— Je t'en parlerai plus tard ...
Il avait l'air maussade. Cette perte ne devait pas remonter à très longtemps. Soudain, la harcelée lâcha un petit cri surpris en voyant une nymphe s'approcher d'elle avec des plats de tacos et de rondelles de tomates. Luke lui avait emmêlé les cheveux à tel point qu'elle ressemblait à un gros tas de foin trop clair.
— T'as ... crié ... comme une effarouchée! articula Luke entre deux pleurs. Vraiment Rosamond, tu te comportes comme une précieuse ridicule !
Une quoi ?
Sans même me retourner je sentis la brûlure des yeux d'Annabeth dans notre direction. Je pleurai également de rire face au ridicule de la situation. Avant de manger chaque table se leva pour se tenir en file indienne vers le brasero géant. Il fallait sacrifier une partie de l'assiette aux dieux avant de consommer.
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ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
FanfictionLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...