Épisode 18 : Protégeons nos oreilles de la tecktonik
Dès l'aube, un oiseau déféqua sur ma tête, ce qui eut pour effet de me réveiller. Le quatuor m'avait abandonnée à Holliday Park et s'était barré en me laissant en plant, seule, blessée, humiliée, en colère, admirant le lever de soleil sur le ciel orangé (la dernière mention est fausse). Une personne de l'entretien du parc allait peut-être arriver d'une minute à l'autre. Je me dépêchai de me relever sans trop appuyer sur mes blessures et m'asseyais sur un banc qui bordait l'allée. Premièrement, sortir une portion d'ambroisie, la nourriture des dieux. En petite quantité, elle était capable de guérir les blessures superficielles des demi-dieux. Sur des mortels, ou en trop grande quantité, l'ambroisie ne donnait pas l'immortalité (contrairement à la croyance populaire). Elle tuait.
« Bilan de la bataille, énumérai-je. Chevilles lacérées, ok. Avant-bras droit troué, ok. Tympans abîmés ?
J'entendais à peine les objets dans mon sac se frotter les uns aux autres.
— Ah, ok, soupirai-je en avalant l'espèce de brownie qui avait goût au fruit. Figues ? La saveur était la même que chez cueillies chez les Higgins.
Dix jours de gâchés. L'Omphalos avait disparu. Je rentrerai bredouille à la Colonie, couverte de honte. Tout le monde réussissait ses quêtes ! Même Luke, parti parallèlement à moi, risquait fortement de réussir sa quête. Je méritais aussi de réussir ! J'étais prête pour ce périple. Alors pourquoi les Moires étaient contre moi ? Atropos attirait-elle la malchance sur mon parcours ? J'étais dépitée, fatiguée, tourmentée par mille questions.
— D'où ces deux gars, Émilion et Larry, tiraient-ils leur pouvoir ? m'interrogeai-je. Zeus, Hadès et Poséidon ne peuvent plus avoir d'enfants avec les humains, car leur progéniture a été considérée comme trop dangereuse pour l'équilibre de l'humanité... Bon, après la seconde guerre mondiale on comprend mieux pourquoi... Mais je ne me trompe pas : ils ne peuvent pas tirer d'un des Trois Grands. Alors... ?
Je refoulais la naissance d'une idée aussi démentielle que ridicule au tréfonds de mon esprit. Un papier bleu et vert tombé par terre venait d'éveiller un espoir dans cette matinée catastrophique. Je me levai douloureusement, l'attrapant avec des gestes maladroits. Il fallait attendre que les effets de l'ambroisie agissent pour être totalement guérie.
— Quelle bande de bras-cassés... polluer c'est bon pour les humains !
Le quatuor des mystères avait malencontreusement oublié une map, semblable à celle que je trimballais dans mon sac de voyage. C'était leur carte des États-Unis. Je la dépliai, en imaginant une aura brillante qui m'enveloppait, comme dans les dessins animés.
— JACPOT ! m'émerveillai-je.
L'itinéraire qu'ils avaient emprunté pour venir jusqu'à Indianapolis avait été tracé au marqueur rouge. Le point de départ indiquait "Base". Il se situait à côté de San Francisco, en Californie ! Eux aussi avaient parcouru la moitié du pays avant d'arriver dans ce parc pour trouver un gros caillou. Le hasard n'existait définitivement pas ; notre rencontre n'avait rien d'une coïncidence. Leur point d'arrivée, c'est-à-dire Holliday Park, était serti d'une anecdote "Omphalos". Hermaphrodite avait demandé à d'autres enfants de partir en quête... ?
— Ce dieu de pacotille n'a pas le droit de me traiter de cette façon. Pas après tout ce que j'ai enduré.
Je retenais sévèrement mes larmes, de toute façon, j'étais plus dégoûtée que triste. Le dégoût laissa vite place à la colère, en repensant aux messages-Iris interrompus, puis la colère se courba face au poids de la rage. J'étais sans nouvelles de ma famille ! Luke, parti en quête ! Comment allait-il ? Rose, seule dans la serre de Déméter ! Qui portait ses sacs de terreaux ? Arthur, face à sa rupture avec Lysandre (la fille d'Hécate l'avait largué donc il s'était remis avec Lysandre mais la fille d'Arès n'était jamais satisfaite...) ! Qui viendrait lui hurler dans les oreilles qu'il est balourd (doublé d'une couche d'idiotie) lorsqu'il pleurerait à chaudes larmes en pleine nuit ? Mon sang ne fit qu'un tour, ma décision ne bougerait pas d'un millimètre.
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ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
FanfictionLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...