Épisode 20 : Bande de chtarbés dans un lieu chtarbé
Allez savoir où s'arrêtait le sadisme des dieux. Je pensais sincèrement que rien de pire ne pouvait arriver que de m'envoyer seule en quête. Aujourd'hui, je venais de dépasser leur limite. Qu'est-ce qu'ils devaient se péter une barre de là-haut, en s'étouffant avec leur pop-corn caramélisé.
Le groupe d'adolescents que je comptais tuer m'avait repêchée et déposée sur les graviers. Je crachai mes poumons et quelques litres d'eau sur la rive, près du buisson avec mon sac de voyage bien dissimulé. Huit lances pointaient vers les différentes parties de mon corps courbaturées. Meilleur accueil de ces derniers jours.
« Impossible, affirma la douce voix du connard. Ce truc peut pas être des nôtres. Impossible.
Il avait l'air de souffrir. Il gémissait entre deux mots et la petite Erza lui chuchotait qu'il allait bientôt être rétabli. Bien fait pour sa gueule.
Je vomis de l'eau et de la bouillie de biscuits énergisants. Le bouffon répéta le mot "impossible" telle une prière, comme si ça allait arranger la situation. Je ne comprenais rien, mon esprit avait été largué à dix milliards d'années-lumière. La flèche qui aurait dû me tuer avait disparue, ne laissant qu'un épais bandage blanc à la poitrine et une tâche rouge au sein droit.
— Émilion, nous avons tous vu la même chose, contra le ventilo-humain. Lavande, Min-Jae, quels sont vos instructions ?
Une tension malaisante se répandit dans l'air. Avoir vu quoi ? Bande de fous, on ne discute pas à la vue d'un simple téton ! Il est où leur problème ?
— Jae-Sun, tu cours au camp avec Lou et vous prévenez le Sénat qu'une intruse est arrivée sans que Lupa nous ai avertis.
— Min-Jae, appela une voix de femme. Oh, Min-Jae, on se réveille ! C'est à nous de gérer, en tant que centurions ! Prends exemple : fermeté, discipline, courage.
"Gérer", d'où sort ce mot ? Jamais entendu. Je repris difficilement ma respiration, me laissant crouler sur le dos. J'inspirai le plus longuement possible, en essayant d'atténuer la douleur musculaire et les maux de tête. J'ouvris enfin les yeux. La femme "centurion ?" se pencha sur moi.
— Pas de bisous, soufflai-je. J'ai déjà une copine.
Moi, me mettre en couple ? Jamais de la vie. Vive l'indépendance. Elle me mit de petites gifles en ignorant mes cris de douleurs (elle appuyait sur une entaille, la harpie !), se tourna vers ses camarades et prit une inspiration pour se donner de la "prestance".
— D'où tu viens ? m'a-t-elle interrogée.
— Les yeux de tueur, ça ne marche pas sur moi, ai-je ris.
Elle me gifla à nouveau en appuyant sur ma plaie à la poitrine. Nouveau hurlement.
— Lavande, tu devrais y aller un peu plus doucement chuchota la petite Erza.
— J'ai eu du mal à retirer la flèche et à la penser correctement, ajouta un garçon tout mince et petit mais solidement encré sur ses jambes.
Il poussa sa pote la folle et calla un sweat sous ma tête. J'y voyais un peu flou, certes. Mais la lueur bleue, cinquante centimètres au dessus de mon visage, était-ce une hallucination ? Elle formait deux bâtons entrecroisés. C'était étrangement similaire à une revendication de la Colonie. Ou à un délire collectif. Oui, ça devait être ça.
— Je m'appelle Ryom Min-Jae, se présenta-t-il. Ici, nous sommes tous des enfants de dieux romains. Tu as toi aussi un parent mythologique, auquel cas tu n'aurais pas pu atteindre notre camp. Le signe bleu que tu vois est la preuve que tu es une enfant de Mars, le dieu de la guerre.
VOUS LISEZ
ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
Hayran KurguLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...