Épιѕode 12 : deυх eтreѕ perdυѕ, eт depoυrvυѕ d'orιeɴтαтιoɴ

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Épisode 12 : Deux êtres perdus, et dépourvus d'orientation

« Dépêchez-vous ! pressa Jessica, notre camarade de chambre. Les parents de Rosy attendent depuis plus de dix minutes à l'entrée de la Colonie !

Ne prenant pas la peine de répondre, je balançai dans un sac toutes les affaires indispensables pour survivre hors de la Colonie pendant quarante-huit heures. Briquet, poignards, ambroisie, drachmes, crème solaire, Brume anti-mortels, mouchoirs, serviettes hygiéniques, élastiques, tout y était !

La petite blonde attendait au pied de la porte, sans montrer de signe d'impatience. Elle fixait dans le vide, un point que seule elle pouvait voir, comme d'habitude. Je la pris par la main en saluant les garçons au passage, et nous remontions le chemin terreux pour aller à l'entrée de la Colonie.

L'arche d'architecture grecque en pierre servant d'entrée officielle ne pouvait être franchie que par des demi-dieux ou des divinités. La limite du Pin pour nous protéger s'arrêtait là. Je n'avais jamais mis un pied hors de cette limite en plus de deux ans. Rosamond me fit une pression sur la main et me tira vers l'extérieur.

La sensation fut bizarre, mais l'essentiel étant que mon appréhension disparût aussi vite qu'elle était arrivée.

Passées sous l'arc où était gravé "Camp Half-Blood", nous aperçûmes un homme petit, simplet, blond, avec un air ballot, devancé par son épouse. Pas de doute, il s'agissait bien du père de Rosamond.

— Les filles nous sommes heureux de vous voir ! s'extasia sa belle-mère. Venez vite dans la voiture mes pépettes, nous avons un bon bout de route à faire ! »

Ni une, ni deux, la femme-tornade avait balancé les valises dans le coffre, les portières ont claqué sur nous, le moteur a vrombi et la voiture s'est élancée avec quatre passagers. En quatre grosses heures, nous arrivions à destination, un trou paumé au milieu de hauts arbres nommé Nichewaug. Le trajet était animé à quatre-vingt-dix pourcents par Salina, la belle-mère-tornade-mexicaine tandis que Rosamond et son père conservaient leur état léthargique de bienheureux.

Leur terrain semblait sorti d'un rêve. Le jardin ensoleillé s'étendait à perte de vue, il y avait autant de coquelicots que d'arbres. Au milieu du tableau se situait la maison plain-pied en briques, recouverte de lierres sauvages.

« Bienvenue "au Nid", m'accueillit Rosamond. Fais comme chez toi.

— C'est le surnom de la maison ?

— La plus petite herbe, en passant par les grains de pierre, jusqu'à la plus haute cime s'équilibrent harmonieusement pour former le Nid.

Je laissai tomber l'affaire, car quand la loufoque s'exprimait, on se questionnait sérieusement sur sa consommation de produits illicites. Nous entrâmes dans cette magnifique maison de campagne, décorée de fleurs et de centaines de bibelos en terre cuite. Salina m'avait informée que son époux, François, exerçait comme potier, d'où l'arrangement intérieur si... spécial.

Salina mit les valises dans la chambre de sa belle-fille et courut mettre la table. François faisait réchauffer des plats dans la cuisine. La pièce avait des couleurs chaudes et vintage ; de grandes baies donnaient sur la terrasse. Rosamond était partie se changer ; elle avait renversé du jus d'orange sur son tee-shirt.

Je préférai l'attendre devant sa salle de bain plutôt que de rester seule avec les parents. Le lièvre de la maison s'assit à côté de moi mais refusa que je le touche. Il essaya de croquer mes phalanges.

— Sale bête, sifflai-je.

Il fixa ses petits yeux de dévoreur de carottes dans les miens.

— Merci de m'avoir attendue. Oh, tu as fait la connaissance de Myrte !

ғαll [percy jαcĸѕoɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant