Épisode 23 : Adieu, Lupanar de mes rêves
En un pur réflexe de survie, je serrai mes jambes au dernier moment pour empêcher ma vessie de se lâcher. Il y a une heure, je me trouvais bien au chaud sous les draps. Rien à voir avec la situation actuelle.
« Un gros loup... m'entendis-je dire.
Il devait facilement faire le double de la taille d'un loup ordinaire. Dans ses deux yeux argentés se dessinaient de fines veines grises. La bête expirait lourdement, cachée en partie derrière une petite haie de ronces. Elle s'avançait en étirant lentement chacune de ses lourdes pattes noires.
Par Hadès, que foutait un loup à San Francisco dans une secte romaine ?
Les effets de la frayeur commençaient à se dissiper, mes mouvements reprenaient lentement vie. Que fallait-il faire ? Courir ? Le loup serait bien trop rapide. Faire la morte ? Combien de temps je pourrai le retenir ? Hurler à l'aide ? J'étais isolée loin des casernes, le plus proche bâtiment était le temple de Jupiter à une centaine de mètres.
Finalement, j'essayai de calmer ma respiration et expirai trois longues bouffées d'air. Le loup ne bougeait pas. À moins de deux mètres, sous les ronces, un gros bâton dépassait assez pour que je l'empoigne.
— Voyons voir qui de nous deux est le plus rapide, sale molosse !
Nous avons pris de l'élan en même temps à la fraction de seconde près. Le monstre ouvrit grand la gueule en bondissant sur moi. Je me jetai à ras le sol, comme lors des parties de volley. La terre était bien plus dure que le sable, et je sentis mes jambes s'écorcher vivement. Les pattes colossales de la bête ont atterri pile de chaque côté de mon buste ; de la salive puante s'écoula dans ma nuque.
D'un coup sec, je tirai le bâton pour m'en servir de masse ; ou du moins bloquer la menace des crocs. Je relevai la tête, ayant à peine le temps de placer le morceau de bois entre ma gorge et ses crocs aussi coupants que des lames de rasoirs.
S'en suivit un corps à corps féroce, où la bête me fit rouler sur le côté, et où je bloquai sa gueule avec la pseudo-arme. Nous roulions ainsi à tour de rôle, elle comme moi voulant prendre le dessus sur l'autre. Quand ses pattes frôlaient le haut de mon corps, j'arrivais à placer un coup de jambe assez fort pour repousser la menace. Seuls les projectiles des graviers m'entaillaient la peau. L'animal n'arrivait pas à me blesser, ce qui ranimait en permanence sa fougue.
Pour ce qui était de l'énergie, un demi-dieu en avait largement à revendre. Là-dessus, je ne fatiguerai pas avant la mort. Le loup s'en était pris à plus fort que lui.
— LACHE MOI, SALE CERBÈRE ! hurlai-je en poussant le bâton au plus fort de mes forces.
Ses mâchoires étaient ouvertes à leur maximum, encore un peu d'effort et je pourrai lui déboîter la gueule. J'entendis un petit grincement, qui se transforma vite en un clac reconnaissable. Le toutou grogna et me lâcha la grappe. Il bondit hors de la portée du bâton, les crocs en évidence, les poils hérissés... Mais il n'osait plus approcher. C'était une petite victoire de gagnée.
Je ne pouvais pas attendre qu'il charge à nouveau ; cette fois, ce fut moi qui pris les devants.
La bête fut surprise de ma prise d'initiative. Malheureusement pour elle, son temps de réaction a été bien trop lent. Son crâne était à une hauteur humaine. J'envoyai valser le bâton en l'air pour le faire lourdement atterrir sur son museau. Le loup grogna de plus belle, une lueur sauvage dans ses orbites argentées.
Il envoya ses griffes dans un puissant geste meurtrier ; je reculai de justesse. Il avait réussi à me laisser une trace rouge sur toute la largeur du ventre. La douleur n'arriva pas de suite, à cause de la poussée d'adrénaline.
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ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
Hayran KurguLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...