ғαll [percy jαcĸѕoɴ]

Épιѕode 9 : υɴe lυттe α мorт вιcolore

Épisode 9 : Une lutte à mort bicolore

Deux années s'étaient écoulées depuis l'attaque des cyclopes et de mon arrivée à la Colonie. Étant née en fin mars, j'avais eu dix-sept ans avant Luke et Rosamond, qui étaient du mois de septembre.

Le milieu de l'été fut rude à la Colonie des Sang-Mêlé ; la chaleur ne changeait pas à l'intérieur de la protection qu'offrait l'arbre de Thalia, nous n'en avions que faire du réchauffement climatique. La difficulté que nous avions traversée fut les départs en masse pour accomplir des quêtes de mes deux, sous ordre direct d'Athéna, Héra ou Apollon. De manière générale, les autres dieux se tenaient à l'écart des expéditions.

Les parents comme Aphrodite, Hermès et Arès passaient régulièrement à la Colonie sous forme mortelle -sous leurs cinq mètres nous aurions été irradiés par leur lumière divine- pour se montrer en spectacle et offrir des présents à leurs enfants. Leur côte de popularité était aussi élevée que l'Everest.

Héphaïstos chérissait plus que les autres dieux ses enfants. Le dieu de la forge ne se montrait jamais -il est le dieu le plus timide de l'olympe- mais il donnait à son bungalow, le 9, assez de métal pour construire une muraille d'acier autour d'une immense ville comme New Heaven.

Je me souvenais être arrivée sur le Pin de Thalia en fin janvier de cette année 2001. Et ne pas avoir mis un pied hors des limites du camp depuis. Les demi-dieux quittaient la Colonie par dizaines pour retourner dans leur famille et poursuivre leurs études. Normal, me dirait-on. La rentrée scolaire est en début septembre. Rosamond m'avait envoyé une lettre pour confirmer qu'elle était bien arrivée dans son lycée privée dans le Massachusetts. Qui eût cru que nous avions réellement le même âge ? Eh ben pas moi.

Comme quoi, nous n'étions pas tous égaux face à la puberté. J'avais plus de poils que Luke, et j'en étais plus que fière.

Nous n'étions qu'un petit groupe à résider à l'année. Les seuls débiles sans attaches autres que ce campus. Après les vacances, les bungalow se vidaient - il y avait des lits vides dans celui d'Hermès!

La chambre que je partageais avec Rosamond et deux autres filles, Élodie (fille de Melpomène, Muse du chant et de la tragédie) et Jessica (fille d'Hécate, déesse de la magie), était donc étonnement calme. Je m'emmerdais à mort.

De temps à autres, j'allais dans la chambre de Simon, Falco et Arthur pour passer des nuits blanches à se raconter des conneries et bouffer des merdes industrielles que Luke faisait entrer dans le camp sous le nez des responsables, Chiron et Monsieur D. Fils du dieu des voleurs, à ne pas sous-estimer.

Les enfants d'Aphrodite organisaient les meilleures soirées -discrètes bien évidemment- mais l'ambiance passait vite de "batifoler et s'amuser" à "je te vole ton petit copain et tu fermes ta gueule". Bref, ça tournait rapidement au vinaigre et les harpies de ménage prévenaient Chiron. Tout le monde finissait avec des corvées supplémentaires.

C'est ainsi que notre joyeuse bande de déscolarises s'était retrouvée à jouer au volley et se baigner dans le lac à longueur de journée. Nous n'étions pas assez nombreux pour une partie de capture-l'étendard dans la forêt, à mon plus grand malheur. Et personne n'avait la motivation pour se battre à l'épée à part Luke, Alfredo et moi.

Et quand ces deux flemmards ne voulaient pas s'entraîner, je m'attaquais au mur d'escalade spécialement conçu et modifié en permanence par les enfants d'Héphaïstos. Si je ne posais pas mes membres au bon endroit, des coulées de lave se déclenchaient et la pierre se fendait pour laisser place à des scies électriques, des lames ou des clous en bronze céleste.

C'est grâce à ce mur que j'ai fait la connaissance d'Olivia Roundtree, la gérante de l'infirmerie et fille d'Apollon. Son domaine à elle, c'est les antiseptiques, l'ambroisie et réparer les genoux déboîtés. À part ça et sa jolie tronche elle est chiante mais j'ai commencé à bien l'aimer.