Épisode 13 : Demi-dieux, méfiez-vous des pommes
Luke était parti en quête du jardin des Hespérides voler une simple pomme d'or. Hermès lui avait donné les moyens : bateau, épée, chaussures ailées, compagnons de quête. Diego et Cécile, deux enfants d'Arès ; et Nathaniel, fils d'Hécate, s'associèrent à Luke.
« Tout ça pour une pomme, s'indigna Thasty, un pote satyre.
— Les pommes sont souvent signe de malheur, nous informa Círa, une dryade de saule. Prenez exemple sur la Pomme de la Discorde. Ou les mortels ! Dans la Bible, la pomme qu'il ne fallait pas peler, est un fruit défendu. »
Thasty avait atteint sa majorité en tant que satyre et en tant qu'humain : ses petits bébés bouts de bois sur la tête étaient devenus de vraies cornes dans ses cheveux noirs en bataille et ses longs bras ballants le rendaient encore plus immense qu'il ne l'était : Thasty mesurait facilement un mètre quatre-vingt, ce qui était considéré comme géant chez les satyres. Círa, comme toutes les dryades, était d'une beauté à couper le souffle, avec sa peau absinthe, ses longs cheveux emmêlés prasin tirant sur le jaune (qui référaient aux longues feuilles tombantes du saule) et ses yeux allongés émeraude. Son corps arrivant à hauteur de commode IKEA nuançait tous les verts de la Nature sur chacune de ses courbes.
Y avait pas à redire. Être un esprit de la Nature, adorateur de Pan, te rendait incroyablement attirant.
On s'était accordés un peu de temps tous les trois, allongés sur des hamacs en feuilles tissées Dryade&Co® car on s'ennuyait à mort. Au coeur de la Colonie, tout le monde ne parlait plus que de Luke, et de son papa adoré. J'en avais ras-le-bol ; ici, aux limites de la forêt, nous étions tranquilles et surtout à l'abri des rumeurs.
Les bungalows, le réfectoire, la Grande Maison, les écuries, la forge, l'amphithéâtre et les toilettes étaient loin de nous. En cas d'envie de pisser, nous avions la rivière cinq mètres plus bas, à l'ombre des grands arbres. Cette rivière, qui prenait sa source au Lac, serpentait toute la Colonie. Et c'est dans cette forêt que nous faisions des parties de capture l'étendard, où généralement il y avait des blessés graves (sinon il n'y avait rien de marrant). La force brute des Arès confrontée à l'intellect des Athéna. Le spectacle valait la peine d'être vu, mais bien plus encore d'être vécu. Je jouais dans l'équipe bleue, composée des Athéna, Hermès, Déméter et l'unique rejeton de Dionysos ; en face, l'équipe rouge des Arès avec les enfants d'Héphaïstos et Aphrodite. Sans se mentir, l'équipe rouge avait plus de muscles et de meilleures armes. Seulement, les tactiques de la cheffe du bungalow d'Athéna étaient phénoménales. Nous gagnions presque à chaque partie. Enfin, pour ce qui concernait capture-l'étendard. Du reste, le canoë et les courses de chars, c'était une autre affaire...
« Chez nous, les grecs, la pomme a été créée par Dionysos, nous appris Thasty. Elle devait être un présent pour Aphrodite puis les compagnies de jus de fruits se sont jetées dessus et l'ont popularisée.
— Triste pour Aphrodite, me moquai-je. Se faire draguer avec une pomme, quelle manque de style. Tous nos dieux sont des tocards finis ?
Thasty et Círa prirent un air courroucé.
— Pan est différent des autres dieux ! protestèrent-ils à l'unisson.
— Pan prend soin de notre Terre ! dit Círa.
— Il est généreux envers ses serviteurs ! protesta Thasty.
— Et au grand jamais il n'a fricoté avec des mortels !
— Calmez-vous, par les dieux, je généralisais ! me défendis-je.
Les deux fanatiques de la Nature se calmèrent, me laissant un répit de courte durée, vite brisée par une remarque dérangeante de la part de Círa :
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ғαll [percy jαcĸѕoɴ]
Fiksi PenggemarLes Olympiens sont obligés malgré eux de participer au jeu infernal lancé par Trois Soeurs aussi vieilles que le Monde. À la clé : le pouvoir, encore et toujours. Maxime, délinquante de quatorze ans, est entraînée par le courant d'événements surnatu...