Épιѕode 27 : ιl ɴ'eѕт pαѕ ιмpoѕѕιвle qυe l'нιѕтoιre ѕe repeтe

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Épisode 27 : Il n'est pas impossible que l'histoire se répète

Ça alors ! En toutes circonstances, j'étais purement géniale. Quel étonnement !

La blessure à l'épaule me paralysait le bras droit, je dus donc faire appel aux entraînements de la Colonie "spécial gauchers et apprentis ambidextres". Les puissances de frappe se voyaient réduites par deux ou trois, ce qui ne changeait strictement rien pour les gueules reptiliennes. Elles s'éclataient telles des piñatas pendant que Luke tendait son bras à l'aveuglette pour cueillir une pomme d'or.

Le poison circulait plus rapidement dans mes veines sous l'effet des vifs battements de mon coeur en plein effort physique. Ce n'était qu'une question de temps avant que je n'en ressente les douleurs paralysantes. Luke y était presque...

« Je l'ai, on se tire de là ! » dit-il en la fourrant dans son sac.

On se carapata à toute vitesse, loin des douze têtes restantes de Ladon qui écumaient de rage. Il crachait du venin en tous sens, refusant d'accepter sa défaite. Nous traversions les dédales en sens inverse, pour retrouver le couple et Diego. J'orientai Luke en le tirant par le bras. Il fallait qu'on se presse de sortir de cet enfer en récupérant les trois idiots au passage.

Luke commença à chanceler beaucoup trop pour que nous continuions à courir. Il se prenait les pieds dans de petits cailloux, et je peinais à le supporter de mon bras valide. Nathaniel devait rapidement nous faire sortir de là, sous la protection de Cécile et Diego. Ou nous pourrions tous y passer.

Nous arrivions dans le jardin central, et ce fut comme un kaléidoscope de fleurs : elles se reflétaient à l'infini les unes aux autres, dans un étrange concours d'odeurs et de beautés. Les milliers de couleurs présentent faillirent nous aveugler pour de bon. Luke ne se servait plus que d'un oeil, ce qui le mettait en position d'infériorité la plus totale.

Nous avancions jusqu'à la fontaine, ne voyant ni nos amis, ni les méchantes de fin de niveau à abattre.

Ma vue se floutait progressivement, ce qui m'énervait trois fois plus. Le blond n'était qu'un boulet, à l'heure actuelle. Si je l'abandonnais sur le bord du chemin, il avait une chance sur quatre de survivre. Même mort, il était bien capable de revenir d'entre les ombres du champs de l'Asphodèle pour me tourmenter. Sur ce point, j'étais assez servie.

« Petits coeurs, vous êtes blessés ?

Nous nous retournions si brutalement que nos cervicales furent à deux doigts de craquer. Derrière nous venait d'apparaître une Hespéride, diaboliquement magnifique.

— Laissez-moi vous soulager.

En un claquement de doigts, le sac à dos de Luke se volatilisa pour se matérialiser dans la main de la petite déesse.

— Je reprends simplement ce qui m'appartient de droit. J'ai des dizaines de raisons de vous tuer, ne pensez pas le contraire. Si je vous laisse partir aujourd'hui, c'est parce qu'en tant que nymphe, j'ai un important recul sur la vie.

— Il nous faut absolument cette pomme ! s'énerva-t-il, aussi charismatique qu'un trognon moisi de pomme. On se fiche de vos états d'âme ou de votre foutue sagesse !

Ce fût la goutte de trop qui fit déborder la vessie. Je flippais devant l'Hespérides, et Luke osait insulter une déesse, alors qu'il tenait debout uniquement grâce à ma bonté ? Je le lâchai tout bêtement, et profitai de le voir agoniser face contre terre. Je tenais à la vie, malgré les apparences. Alors je m'agenouillai devant la nymphe, comme si j'avais affaire à Dame Aphrodite ou Dame Héra.

— Désolée pour lui, c'est un idiot qui est dépassé par les événements, bredouillai-je en fixant le bout de mes ongles rongés et noirs de saletés. Il n'y aurait pas moyen que vous nous offriez cette pomme, en échange d'une offrande à vous et vos soeurs ? Nous pourrions dresser des autels en votre honneur, à la Colonie des Sang-Mêlé. Plusieurs de vos soeurs mineures seront folles de joie à l'idée de vous vénérer.

ғαll [percy jαcĸѕoɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant