Inaccessible Bretonne Tome 2 (Terminé)

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Tiago

D'un pas rapide, je rejoins Tegan, la seule qui pourra me comprendre et me conseiller. Sans même connaître Azilis, je suis sûr qu'elle sera plus à même de m'aider que ma sœur ou Kieran. Comme me l'a rappelé ma mère, Tegan a toujours été ma confidente, et ce depuis ma plus tendre enfance. Je ne vois aucune raison que cela change aujourd'hui, alors que j'ai le plus besoin d'elle. Elle me surveillait de loin, je ne peux l'en blâmer, elle s'inquiétait pour moi. Ses yeux trahissent une immense compassion ainsi qu'une totale incompréhension. Cependant, elle parcourt les quelques mètres qui nous séparent encore et se jette littéralement dans mes bras. Je la réceptionne, sans aucun mal vu son poids plume, et la maintiens contre moi au niveau de mon torse. Tegan ayant passé ses bras autour de mon cou, ses jambes autour de ma taille, elle se met à chuchoter à mon oreille.

— Je suis désolée Tiago. Je pensais vraiment que ça se passerait bien, vos retrouvailles.

— Ne sois pas désolée ma belle, tu n'y es pour rien, je la rassure.

— Mais je ne comprends pas, au fond, quel est le problème ? Si elle est revenue, c'est bien pour toi, non ? m'interroge-t-elle, toujours dans mes bras, suspendue à mon cou.

— Oui, mais elle ne me donnera rien de plus que de l'amitié, et je ne supporte plus de la voir avec tous ces mecs.

— Laisse-lui peut-être un peu de temps, me conseille-t-elle de sa voix douce.

— Elle a eu un mois Tegan. Un mois pour réfléchir. En plus, c'est elle qui est revenue, pas moi qui suis allé la chercher, je me justifie.

— C'est vrai. Je suis désolée, je ne trouve rien à te dire qui pourrait te remonter le moral. Mais une petite balade pourrait peut-être te changer les idées. On en profitera pour discuter. Enfin si tu veux.

— Bonne idée. Mais avant ça il faudrait peut-être que tu descendes de ton perchoir ! je plaisante, lui caressant le dos.

— Ah oui, c'est vrai. Je ne m'étais même pas rendue compte que j'étais encore dans tes bras.

— J'en connais un qui l'a bien remarqué.

D'un même mouvement, nos visages se tournent vers Yann, qui nous fixe sans un mot, à quelques pas de nous. Tegan en profite pour descendre de mes bras et aller le voir. Je sais qu'il comprendra qu'elle veuille m'accompagner pour une petite balade. Lui aussi a perçu la tension qui règne entre Azilis et moi. Ma déclaration, restée sans réponse, y étant pour beaucoup, c'est certain.

Quelques minutes plus tard, Tegan me rejoint et nous partons récupérer nos chevaux. Kaya et Apache, toujours prêts à se promener, accueillent cette sortie avec joie, ce malgré la distance qu'ils ont déjà parcourue aujourd'hui. J'aide Tegan à se mettre en selle et je me hisse sur le dos d'Apache d'un geste fluide. Nous partons, au pas, en direction de la cascade, désertée à cette heure.

— Alors Tiago, que s'est-il passé au juste ? me questionne mon amie.

— Je ne la comprends pas, elle me dit qu'elle n'a pas de sentiment pour moi mais elle me dit aussi que je lui manque.

— Si tu lui manques c'est qu'elle éprouve des sentiments, approuve-t-elle. C'est une logique imparable. Si elle n'éprouvait rien pour toi, tu ne lui manquerais pas, c'est impossible.

— C'est ce que je lui ai dit, mais elle me soutient que ce n'est que de l'amitié, rien de plus.

— Elle aurait fait tout ce chemin pour revoir un ami, c'est étrange, tu ne trouves pas ? me questionne-t-elle.