Inaccessible Bretonne Tome 2 (Terminé)

Epilogue

Azilis

Voilà un peu plus d'une semaine que nous sommes chez Tegan. Je passe des vacances de rêve. Les élèves ne passent qu'une partie de leurs journées au centre et repartent chez eux ensuite. Nous sommes par conséquent en comité réduit le soir.

Clara, bien entendu, le père de Tegan et Lisa, même si je n'ai pas trop compris les liens de parenté complexes qui les unissent tous, est venu passer quelques jours au centre. Tegan, Lisa, leurs petits-amis respectifs, Yann et Mathis, Nina, Kieran, Tiago et moi.

Nous avons la chance d'avoir beau temps. En fin de journée, une fois que les élèves ont déserté les lieux, nous partons tous en balade. Tiago s'évertue à m'apprendre à monter à cheval. Je fais des progrès, non fulgurants certes, mais quelques-uns tout de même. Je suis plutôt fière de moi, même si Tiago, lui, est plus que fier. Il dit partout, à qui veut l'entendre, que je suis la meilleure élève qu'il n'ait jamais eue. Je le soupçonne d'avoir omis de préciser que je suis la seule et unique élève qu'il n'ait jamais eue et que dans ces conditions il ne m'est pas difficile d'être la meilleure.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Tiago. Il fêtera ses vingt-deux ans. Je ne le savais pas, ce sont Tegan et Nina qui m'en ont informée. Grâce à Tegan, j'ai mis au point une surprise digne de ce nom. Cela n'a pas été simple de passer du temps seule avec Tegan, sans Tiago. Il souhaite passer le maximum de temps avec moi. Je ne peux pas lui en vouloir, moi-même je préfère être avec lui.

Heureusement pour moi, Tegan a une bonne répartie. Je l'entends encore lui dire de me laisser un peu d'espace, sans quoi j'allais étouffer et me lasser de lui. Selon elle, il faut se quitter, même si ce n'est que quelques heures, pour avoir le plaisir de se retrouver. Et vous savez quoi ! Elle avait raison. Les heures passées loin de Tiago n'ont fait qu'augmenter mon envie, mon besoin, d'être à ses côtés.

Je sors de la maison, suivie de Tegan. Elle prend soin de jeter un regard explicite à Tiago. Celui-ci reste donc avec les autres. Nous devons tout mettre en place avant l'arrivée du groupe. Nous filons aux écuries pour préparer Apache, le cheval de Tiago. Sans lui, je n'aurais pu mettre au point ma surprise. Tegan me soutient que j'aurais pu prendre un autre cheval, ce qui est peut-être vrai, mais je n'avais pas le temps de créer un lien, même infime, avec une autre monture. Apache me connaît, il s'est un peu habitué à moi, et moi à lui. De plus, il est déjà extrêmement bien dressé et aussi patient que son propriétaire.

Je monte sur le dos d'Apache et le conduit dans la carrière. Tegan me laisse seule quelques minutes, le temps d'aller chercher les autres. Je fais faire quelques tours de piste au cheval de Tiago, histoire de l'échauffer une peu. Le groupe, au grand complet me rejoint, Tegan en tête. J'arrête Apache au milieu de la carrière, face à eux. Tegan crie par-dessus la barrière.

— C'est bon Azilis, tu peux y aller.

Apparemment, Tiago n'est pas de cet avis.

— Mais c'est de la folie. Tegan, à quoi tu joues ? En plus, Apache n'a même pas de bride, seulement ce harnais de voltige. T'es devenue complètement folle. Azilis, descends de là !

Il s'emporte et hurle contre la pauvre Tegan qui ne l'entend pas de cette oreille. Tiago, sur le point de passer la barrière pour me rejoindre, se retrouve bloqué par le corps de son amie d'enfance. Elle lui enfonce un doigt dans la poitrine et lui lance un regard meurtrier. Sous la surprise, Tiago recule d'un pas.

— Tu vas te calmer, Tiago. Et pas plus tard que tout de suite. Laisse Azilis là où elle est. Fais-moi confiance. Tu sais bien que je ne la laisserais pas prendre des risques inconsidérés. En plus, elle est sur Apache. Tu sais comment il est. Alors maintenant installe-toi et admire.