Inaccessible Bretonne Tome 2 (Terminé)

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Tiago

Azilis s'est endormie, en chien de fusil, face à moi. Elle est magnifique quand elle dort, son visage d'ange semble paisible, détendu. A cet instant, elle m'apparaît enfin comme la jeune femme qui fait battre mon cœur, non comme cette fille qui joue un rôle en enchaînant tous ces mecs. Au plus profond de moi, je suis persuadé que ce n'est pas elle, elle n'est pas comme ça. Elle est douce, sensible, et capable de tendresse.

Mais comment le lui faire admettre ? Comment procéder pour qu'elle s'ouvre enfin à moi ? La patience est certainement le seul moyen mais en aurais-je assez pour l'amadouer et la mettre en confiance ? Autant de question sans réponse.

Le simple fait de la voir là, allongée tout près de moi, si vulnérable, me donne envie de la toucher, de la cajoler et de lui murmurer des mots doux à l'oreille. J'avance délicatement ma main et déplace une mèche de cheveux qui lui couvrait le visage. A mon contact, elle bouge légèrement, je retire rapidement ma main, de peur de l'avoir réveillée. Apparemment, elle dort toujours, un sourire à peine visible aux coins des lèvres. Je la regarde ainsi, admirant ses traits fins, son visage enfantin, pendant ce qui me semble être des heures.

Au bout d'u moment, je m'extirpe de la bulle qui m'entoure dès que je me retrouve si proche de la seule femme capable de faire battre mon cœur. Au dehors, j'entends le bruit d'une discussion, mais n'arrive pas à reconnaître précisément les voix à qui elles appartiennent. Je me lève, essayant de ne pas réveiller ma belle endormie. J'attrape mon plaid que j'avais laissé plié à l'entrée de la tente et sors sous le ciel étoilé, toujours en boxer. Heureusement pour moi, le temps est encore chaud en cette saison.

Je découvre Tegan et Lisa, assises au coin du feu, discutant allègrement. Elles sont magnifiques, dans la lumière dorée des flammes qui vacillent sous la brise d'été. Elles me tournent les dos et ne m'entendent pas approcher.

— Salut les filles, vous ne dormez pas ?

Elles se retournent d'un même mouvement, surprise et me sourient. Je dépose mon plaid sur le sol, devant le feu, tout près de celui de Tegan et m'installe, comme elles, en tailleur.

— Comme tu peux le constater. Lisa est venue me chercher, elle voulait discuter un peu. Mais on pourrait te retourner la question, rétorque Tegan.

— Je n'arrive pas à fermer l'œil, la savoir allongée à côté de moi ne m'y aide pas vraiment, je leur avoue.

Tegan me fixe avec compassion. Les flammes se reflètent dans ses prunelles augmentant encore tout ce que je peux y lire. Elle n'a jamais été très douée pour cacher ce qu'elle pense ou ressent. J'ai toujours su lire en elle comme dans un livre ouvert. Peut-être parce que je la connais depuis toujours, ou simplement parce que c'est elle. Allez savoir.

— Ça je veux bien te croire. Comment se fait-il qu'elle ait accepté de dormir avec toi ? me demande Lisa.

— J'en sais rien. J'ai trop de mal à la cerner.

— C'est ce que Tegan était en train de m'expliquer. Son comportement est plutôt étrange. Pourquoi vient-elle te retrouver ici, si elle n'a pas changé d'avis quant à votre relation ? C'est plutôt bizarre, non ?

— Tu ne voudrais pas me poser une question à laquelle je puisse répondre s'il te plaît Lisa ? Parce que là, je ne peux pas t'en dire plus que ce que j'ai déjà révélé à Tegan. Et apparemment, elle t'a déjà fait un topo de la situation.

Tegan me regarde avec insistance, se demandant si elle a bien fait de tout raconter à Lisa. Je la rassure d'un sourire et continue sur ma lancée, d'une voix tout juste audible. La boule, qui se forme dans ma gorge chaque fois que je pense à ma relation avec Azilis, y est certainement pour beaucoup.