Le jour de mon vingt-troisième anniversaire :
« -Dein Name ? » (1) me demande l'Allemand pour la troisième fois, plein de rage mal contenue.
Je ne réponds pas. Alors il me gifle, très fort parce que j'ai senti ma mâchoire craquer. Il me tire les cheveux et approche mon visage du sien.
« -DEIN NAME !! (1), me hurle-t-il dans les oreilles.
-Pierre Marchand..., je marmonne à moitié assommé.
-Dein Geburtstag ? (2), il est plus calme.
-Hein ? »
Qu'ils sont cons, les Allemands. Je viens de mener leur interrogatoire stupide en bateau. J'ai menti tout du long, à commencer par mon identité. Je m'appelle Peter McDucan, je suis né à Leeds en Angleterre, ville où j'ai grandi, d'une mère française et d'un père anglais. Grâce à mes parents, je sais aussi bien parler anglais que français. C'est un avantage pour mon métier d'espion -et pas charpentier comme je l'ai prétendu devant les Boches - que j'exerce depuis deux ou trois ans déjà. Je me suis engagé dans l'armée en juillet 1914, au grand dam de ma mère, qui voulait que je continue mes études de médecine -qui m'ennuyaient plus qu'autre chose. Je n'ai pas vraiment été un enfant sage et obéissant, j'ai toujours été un casse-cou énergique. J'ai grandi avec les genoux et le nez constamment en sang et des yeux au beurre noir, m'en sortant toujours avec des explications tirées par les cheveux et un grand sourire. Bref... j'ai eu une belle enfance !
Mais je ne suis pas envoyé dans ce camp de prisonniers de guerre pour me la couler douce, je suis là pour récupérer le plan de la prochaine attaque des Allemands. Ce camp n'est qu'une façade pour cacher un quartier général secret. La majorité des prisonniers de ce baraquement sont des hauts-gradés, alors évidemment que cela a fini par attirer l'attention. Ma mission secondaire est de découvrir ce qu'il advient des cadavres de ces officiers ; cette étrangeté a été prise en considération dès sa découverte faite récemment. Tous les hommes des armées ennemies ne ressortent jamais de cet endroit que ce soit mort ou vivant.
« -Bienvenue chez toi, du Saukerl (3). » Le soldat allemand essaye de se faire comprendre malgré son fort accent pendant qu'il me pousse à l'intérieur d'un cabanon.
À l'intérieur sont assis en tailleur trois hommes au teint cireux, mal rasés et sales. Tous d'âges, de tailles, de carrures et sûrement de nationalités différentes. La seule chose qu'ils ont en commun, ce sont ces bandages qui couvrent près de la moitié de leur corps je dirais, étant donné que certains pansements disparaissent sous les vêtements. Je vais m'installer dans un coin sombre et les ignore. De toute façon ils ne semblent pas m'avoir remarqué. Discrètement j'observe le lieu où je me trouve. Cette une petite maisonnette est faite de bois rongé par les termites et la pourriture vu l'odeur qu'il s'en dégage, le toit en tôle ne doit pas servir à grand-chose étant donné les trous qui le change en passoire, derrière mes compagnons se tiennent des lits superposés avec une literie miteuse. Je ne vais pas la regretter quand je vais rentrer, pensais-je avec un sourire. Quand soudain :
« -Hey, l'espion ! »
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(1): Ton nom?/!
(2): Ta date d'anniversaire?
(3): ...salaud.
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Animalis dementia
WerewolfJe m'appelle Hope LeBlanc. Pour Halloween, mes amis et moi avions décidé de faire un test de courage dans la forêt du coin. Ils ont tous fini par renoncer. Pas moi! Mais si j'avais su... ⚠️Contient des scènes de violence et d'agression physique ⚠️ 2...