3. 1er novembre 2017 (Hope)

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    Je me suis endormie. Je le sais vu que le soleil vient chatouiller mon nez pour me saluer. Je crois que je n'aurais pas dû lire ce roman d'horreur hier soir parce que j'ai fait un drôle de rêve dans lequel un loup-garou me déshabille et me lèche. C'est avec bonheur que je m'étire sur le matelas moelleux de mon lit... sauf que mes mains ne rencontrent pas le crépi du mur de ma chambre. Aussitôt j'ouvre les yeux et me redresse en position assise. Je regarde alors où je suis. Je suis dans un grand lit à baldaquin dans une pièce sobrement meublée. Alors me revient en mémoire le début de la nuit d' Halloween : la maison abandonnée, le parquet ensanglanté, les cadavres de jeunes femmes et lui... oui lui, avec son torse surchauffé, sa force bestial et son regard plein de regrets. Bon après il y a tout ces poils, ces crocs luisants de salive et ces caresses salaces. J'en frissonne rien que d'y penser. Perdue dans mes pensées, je sursaute quand j'entends le parquet craquer.

    Devant moi se tient un homme, jeune -une vingtaine ou une trentaine d'année environ-, bien bâti -grand et svelte-, bien proportionné -épaules larges, hanches étroites-, musclé -je devine des formes sculpturales sous ses vêtements un peu amples-, avec des cheveux bruns-roux aux reflets cuivre et des pupilles d'un bleu... hypnotique... pailleté d'or. Un ensemble des plus enivrant pour une femme hétérosexuelle ou bisexuelle normalement constituée, or JE suis une femme normalement constituée. Je me lève. Il me détaille, lentement, guettant la moindre réaction de ma part, s'attendant sûrement à ce que je fuis. Mon corps se tend quand il ouvre la bouche pour dire quelque chose, avant de la refermer aussi sec et de s'avancer vers moi, doucement. Je le regarde poser un pied devant l'autre comme si sa vie en dépend. Une fois devant moi, il s'immobilise. Je suis soudain frappée par la force de son aura, une émanation bestiale, de prédateur. Je ferme les yeux mais je les rouvre brusquement en sentant son expiration sur mon visage.

     Surprise, je recule d'un pas mais il me retient et me plaque contre son torse brûlant et musclé, m'emprisonnant des ses bras aussi solides que de l'acier. Sa force est telle, que je comprends qu'il peut me briser la nuque à la seule force de ses poings. Je retiens mon souffle tout comme il retient le sien. Ses doigts se détendent, relâchant leur prise sur mes bras, tandis que son visage comble l'espace entre ce dernier et ma gorge. Mes paupières recouvrent une nouvelle fois ma vision d'un voile noir. Comme si cette action a été un signal, l'homme me soulève et, une fraction de seconde plus tard, me pose -me plaque, oui !- sur le lit, m'écrasant de tout son poids pour m'empêcher de bouger. Sa bouche s'abat brutalement sur la mienne, sa langue forçant le barrage de mes lèvres. Un « flash » me rappelle la similarité de cette situation avec celle de hier soir, déclenchant en moi une peur panique. Je tente alors de le repousser, je bouge violemment pour le déséquilibrer, je bats des jambes et des bras pour essayer de le frapper, mais il semble insensible à toutes mes tentatives d'évasion. Pourtant je refuse de me montrer aussi faible que la dernière fois, quitte à mourir violée autant le faire en ayant défendu mon honneur. Il finit par quitter ma bouche mais c'est pour tracer de sa langue un chemin humide jusqu' à ma poitrine encore couverte par mon T-shirt. Ses mains lâchent mes épaules afin que l'une retienne mes poignets au-dessus de ma tête pendant que l'autre part audacieusement à la découverte de mon corps. J'explose de rage en la sentant se diriger plein sud :

« -ESPÈCE DE MONSTRE ! Comment oses-tu faire ça à une femme sans défense ? Tu ne vaux pas mieux que l'autre ! »

     Il se stoppe aussitôt. Il me dévisage alors avec un sourire triste et des yeux habités d'une lueur de folie. Quand il parle je ne peux m'empêcher de frissonner en entendant sa voix grave :

« - « L'autre », dis-tu ? Ah, lui... Et si je te disais que c'est moi, le monstre... »

Animalis dementiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant