23. 1945-2017 (Peter)

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* Larry Wayne Chaffin de la 173rd Airborne Brigade , War is hell, juin 1965 par Horst Fass

Paint it black, The Rolling Stones, musique du générique de Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick, vidéo de Rock Show*

Hey!

Petit pour m'excuser du retard. Je voulais poster dimanche mais j'ai perdu la notion du temps avec tous les appels que j'ai eu pour mon anniversaire (#aniversaireconfiné) et les révisions pour mon oral blanc de bac de français que j'ai passer hier.

La guerre du Vietnam est un sujet sensible. Beaucoup de personne y ont perdu la vie ou des proches, des soldats leur santé mentale et des civiles leur santé physique. Je ne me suis pas concentrée sur cette facette de la guerre, mais plus sur la manière dont Peter l'utilise pour satisfaire sa part d'ombre.

Bref, encore désolée et bonne lecture mes 🐺 loups 🐺

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     En arrivant aux États-Unis, j'étais resté un mois et demi avec Jack. Celui-ci avait vite fait de rejoindre sa fiancée et de l'épouser. Le couple m'avait accueilli chaleureusement. Durant cette courte période, j'épanchais ma soif de sang en tuant les malfrats des environs. Voleurs, violeurs, banquiers et policiers véreux... Ils ne manqueraient à personnes, et encore moins à leurs victimes. Par précaution, j'emportais avec moi les cadavres pour les brûler. Rien ne laissait soupçonner qu'ils étaient morts. Et s'il devait y avoir des soupçons, aucun indices n'existaient pour prouver quoique ce soit.

     Comme dit, je n'étais resté qu'un mois et demi. Ce laps de temps écoulé, je suis parti découvrir l'Amérique. J'étais allé faire de nouveaux papier d'identité avec pour prétexte « la perte malencontreuse de ces derniers dans l'étang où j'étais allé pêcher le week-end précédent ». Je crois que je pouvais remercier mes repas pour m'avoir laisser leur portefeuille pour pouvoir payer la démarche. La secrétaire, une blondinette aux yeux bleus, avait passé son temps à me baver dessus et à me faire les yeux doux. Peine perdue pour elle, malgré l'odeur évidente de son désir pour moi, aucune femme ne pourrait remplacer celle qui avait emporté mon cœur dans sa tombe.

     Pendant une bonne dizaine d'année, j'avais traversé le pays de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud et inversement. J'ai du changer d'identité une demi douzaine de fois : James Smith, Mark Miller, Scott Hobb... Peter McDuncan avait disparu de la surface de la Terre avec la fin de « la Der des Ders ». Mais pas son monstrueux fantôme. J'avais découvert que je ne prenais pas une ride, peu importait le temps qui passait. En 45, j'avais fêté mes cinquante-et-un ans avec une tête d'un jeune de vingt-trois ans. Un éternel gamin, voilà ce que j'étais devenu. Et un éternel accro au sang. Comme quand je vivais avec Jack, je ne m'en prenais qu'aux scélérats. Sauf une fois. Un soir, en me baladant, je suis tombé sur une prostituée qui lui ressemblait. Brune aux yeux gris. Je l'avais embauché, mais ça avait vite tourné au désastre quand j'avais compris que je ne pourrais pas me persuader : cette femme n'était pas elle. La rage m'avait gagné, je l'avais tuée en plein acte.

     Je découvrais et vivais toutes les évolutions qui ébranlaient notre monde. Le cinéma par exemple. J'avais beaucoup aimé The Treasure of the Sierra Madre, de John Huston et sorti en 48. Mais ce chef-d'œuvre de l'époque n'est pas comparable avec les progrès techniques dans le domaine qui sont arrivés par la suite.

***

     En 1955 a commencé la Guerre du Viêt Nam. Grâce à Jack, avec qui j'avais gardé contact, je m'étais engagé dans l'armée. J'avais senti que les choses n'allaient pas rester passives et seulement politiques. Et j'avais vu juste. En mai 1965, la 173rd Airborne Brigade (1), l'unité où j'officiais, était envoyée au front à Bien Hoa au Viêt Nam. Autant vous dire que j'étais sur les nerfs. Si six ans de carnages intensifs avaient réussi à contenir mes instincts primaires et mes besoins de violence pendant vingt ans, ma patience avait ses limites et je les avais atteintes. Briser la nuque à quelqu'un n'avait rien de palpitant, c'était trop facile. Et la facilité est pour les faibles et les lâches. Selon mon avis, du moins.

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