Chap 3 :Dans une ruelle très sombre , un événement tragique allait se dérouler

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La nuit était tombée sur Berlin donnant à cette ville cosmopolite un aspect fantomatique et inquiétant. Il était environ 21 H 15, Lisa venait de sortir de l'immeuble qui abritait les locaux de Kerima Moda. Elle avait hâte de retrouver son mari et sa petite fille. Les bras de David lui manquaient, elle avait envie de se blottir contre son corps. Ce soir, elle allait pouvoir profiter de David et de toute la famille réunie. La journée avait été harassante et elle devait encore marcher car son mari avait pris la voiture. Elle n'avait plus qu'à prendre le métro. La prochaine station de métro se trouvait à quelques mètres, il fallait emprunter la ruelle assez lugubre derrière l'immeuble, ce qui n'enchantait guère Lisa. Mais elle n'avait pas le choix si elle voulait quitter le centre ville.

D'un pas rapide, elle se dirigeait vers la station Limmatstrasse lorsque des éclats de voix retentirent. Une violente dispute éclata entre deux hommes.

- Va-t'en Richard ou j'appelle la police! Comment as-tu fait pour sortir de prison?!

- Je suis sorti par mes propres moyens, mon cher père. Tu croyais peut-être que vous étiez débarrassés de moi. Erreur! Je vais te pourrir la vie à toi ainsi qu'à ton abruti de fils.

- Tu n'es qu'un déchet, Richard, enfanté par la plus vile des créatures terrestres. Je ne suis pas ton père, je n'ai qu'un seul fils . Même si tu essayais de changer, tu ne lui arriverais jamais à sa hauteur!

Ce fut les dernières phrases qu'auraient prononcées Frédéric sur terre. Pour Richard, c'en fut trop, il sortit un revolver de la poche de son long manteau. Non, arrête! cria Frédéric. Le coup partit et Lisa vit le corps de son beau-père s'écrouler heurtant violemment l'asphalte! Elle ne put s'empêcher de crier : Oh , mon Dieu! Frédéric! Ce qui surprit Richard qui pensait être seul dans cette ruelle sombre! Pendant un bref instant mais assez long deux regards purent s'échanger, l'un rempli de haine, l'autre effrayé à in point inimaginable. Comment allait-elle lui échapper!

Au même moment, dans une partie excentrée de Berlin, David venait enfin d'endormir Dana après lui avoir chanté la chanson de Lisa Uber sieben Brucken must du gehn. Il souriait en repensant à ses premiers pas sur scène devant Lisa. Un peu inquiet du retard de Lisa, il se résolut à mettre son smoking en espérant qu'elle arrive bientôt. Il était 21 H 30 passé, sa femme n'avait toujours pas fait son apparition dans le salon. Prenant son téléphone portable, il essaya de la joindre sans résultat. Son inquiétude augmentait au fur et à mesure mais il se devait aller accueillir les invités au restaurant français Chez Francis.

Il frappa à la porte de la chambre d'amis occupée par la baby-sitter. C'était une jeune étudiante qui voulait devenir professeur des écoles, une fille très sérieuse et responsable. Elle l'invita à entrer, et encore une fois, elle était plongée dans la lecture d'un gros pavé Les Misérables d'Hugo.

- Bonsoir Monsieur Seidel.

- Bonsoir Gwénola, désolée de vous interrompre! Je dois y aller, je vous confie Dana! Prenez bien soin de mon trésor!

- Évidemment, monsieur. A demain. Passez une bonne soirée avec votre femme!

A ces mots , la jeune femme s'aperçut que le visage si lumineux, si adorable de son employeur s'était assombri. Ses yeux d'un noir profond semblaient montrer de l'inquiétude. Mais le jeune homme n'avait pas envie d'en parler.

- Oui, on va essayer! A demain!

Il laissa Gwénola à ses occupations livresques et prit les clés de la voiture dans la poche de son autre veste.

Prenant ses jambes à son cou, Lisa s'enfuit. Jamais dans sa vie, elle n'avait couru aussi vite!! Dans sa lutte pour sa survie, son téléphone avait glissé de sa poche. Pas moyen d'appeler la police !! Il fallait qu'elle trouve un endroit à l'abri des regards. Enfin, elle aperçut un renfoncement dans un mur derrière des poubelles qui dégageaient une odeur de pourriture. Mais Lisa ne pensait qu'à rester en vie peu importe cette odeur.

Elle attendit pendant un long moment que Richard s'en aille .

- Allez l'épouvantail sors de ta cachette! D'une manière ou d'une autre, je te retrouverais. Sois en certaine! et ce jour là votre vie deviendra un enfer!

D'un rire diabolique, il s'éloigna dans les profondeurs de la nuit.

Lisa apeurée, tétanisée ne sortit de ce trou qu'une demie heure après! Elle courut à la recherche d'une cabine téléphonique dans la rue adjacente à cette ruelle maudite. Enfin éclairée par un lampadaire, elle vit sa bouée de survie. Rapidement, elle entra dans cette cabine et décrocha le combiné.

- Bonjour, dit-elle dans un sanglot se retenant de ne pas s'évanouir, je voudrais signaler un meurtre!

Elle s'appuya contre le paroi comme si cela l'aider à tenir debout et laissa couler ses larmes .

Ainsi, cette journée s'achevait sur un événement tragique, Frédéric Seidel n'était plus! La mort avait étendu son voile noir sur un être cher.

Une histoire d'amour contrariéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant