Une histoire d'amour contrariée

Chapitre 14 : Une tentative d'explications.

Le pourquoi attendrait! Ce n'était pas le moment, il fallait qu'il la retrouve et qu'il lui explique. Il devait tout faire pour que Lisa lui pardonne ces mots malheureux. Inconsciemment, il avait su que c'était elle, ce grain de beauté si reconnaissable aurait du faire le lien entre ses étranges sensations de la connaître et son attirance irraisonnée pour elle. Pendant un an, il l'avait cherchée dans toute l'Allemagne sans la trouver. Évidemment, elle se trouvait en France sous une fausse identité. Pour lui, il n'avait plus eu aucun espoir de la serrer dans ses bras et de revoir son doux visage éclairé par de magnifiques yeux bleus. Pendant un an, sans elle sans sa présence à ses côtés, il s'était senti mourir à petit feu. Pendant un an, chaque jour il s'était réveillé seul dans ce lit qui était un immense désert de solitude et chaque nuit il s'était endormi dans un sommeil qui était tout sauf réparateur dans ce même lit immense océan inhabité. Personne pas même son meilleur ami n'avait pas pu l'aider à remonter la pente de cette route de dépression qui le menait à la même conclusion : il était seul. Non presque seul, Dana sa petite fille avait été la bouée qui l'avait sans cesse éviter de couler dans les profondeurs de l'océan.

Durant cette année horrible, David avait perdu tout repère dans sa vie: son père et sa femme , à maintes reprises il avait voulu disparaître lui aussi de ce monde qui n'avait plus aucun sens sans elle. Il ne pensait pas la revoir et encore moins de la croiser dans un avion, ni de s'asseoir juste à côté d'elle. Il avait nié la ressemblance évidente entre Alexandra et Lisa. Avait-il était aveuglé par le chagrin qui avait régné sur son cœur? Peut-être aussi avait-il fermé son esprit à l'idée que cela pouvait être sa femme. Toutes ses frustrations l'avaient poussé à franchir la ligne rouge mais n'avait-il pas eu le droit à un peu d'amour? Oui, un peu d'amour et même beaucoup d'amour.

Maintenant, il comprenait pourquoi la jeune femme l'avait attiré depuis le début du vol. C'était sa femme derrière ce masque de cire, la femme qui avait éclairé sa vie, qui l'avait aimé de tout son cœur et qui lui avait offert le plus beau des cadeaux : une petite fille. Lorsqu'ils avaient fait l'amour, il avait senti dans l'obscurité cette petite tâche de naissance, ce grain de beauté qui aurait du éclairer son esprit. Aucune femme excepté Lisa lui avait autant procuré de plaisir et ses caresses avaient eu cette même intensité que lorsqu'ils avaient partagé une deuxième nuit ensemble. A ces pensées, David éprouva un immense chagrin et une culpabilité incommensurable. Mais cela s'était passé dans le noir, il n'avait pas pu voir son visage ni ses yeux. De plus, Lisa avait maigri énormément pendant son exil au pays des droits de l'homme. Même si cela n'excusait pas tout de sa part, il avait des circonstances atténuantes et Lisa avait été parfaite dans son jeu de comédienne. Quelque part, elle avait raté sa vocation. Pendant toute la conversation, elle avait dissimulé tous les détails qui auraient pu le guider comme son alliance. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit?

David entreprit de la chercher dans l'avion afin de lui expliquer tout cela. Pendant 10 minutes, il la chercha jusqu'à la retrouver assise auprès d'une armoire à glace. Lisa semblait complètement anéantie, jamais elle n'aurait pensé que David l'aurait trahi, jamais. Pour essuyer ses larmes, elle avait enlevé ses lunettes de soleil et faisait apparaître son visage défait où de minces filets d'eau coulaient exprimant une immense peine. Oui c'était bien sa Lisa , comment avait-il pu ne pas la reconnaître et lui causer une souffrance pareille? David s'en voulait terriblement mais il ne la laisserait pas disparaître une seconde fois. Non il ne la laissera pas!

- Lisa, il faut qu'on parle, s'écria David. Elle tourna la tête fixant son regard vers le hublot de l'avion et dit sur un ton froid ces quelques mots :

- Je ne vous connais pas Monsieur, répliqua Lisa en insistant sur le Monsieur blessant, je m'appelle Alexandra KENSPEL.

- Lisa, mon amour, écoute-moi, je t'en prie, dit David sur un ton de supplication. Que pouvait-il lui dire pour expliquer son geste et ses mots, rien ! pensa-t-elle.